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Posts Tagged ‘Spike Jonze’

Puisque le cœur m’en disait, j’aurais voulu en perdre ma tête, mais j’y ai laissé le reste…

Tout est une histoire d’attente d’une vie, de passantes inconnues et de terminus plus ou moins définitif. Voilà, nous sommes arrivés à destination, tout le monde descend, enfin moi, pour sûr. Parfois au hasard des caprices de la circulation, c’est en rentrant chez soi que l’on perd son chemin en croyant fermement que rencontrer un platane vaut mieux qu’accepter la fatalité. À vrai dire, je ne sais plus comment tout est arrivé, le moment où le temps a cessé d’être un compagnon fidèle pour devenir un témoin à charge entre anomalies et destinées. Techniquement, j’aurais dû être à l’abri de tout cela, question d’éducation, de programmation, mais la timidité la plus flagrante a des montées de bonheur incontrôlées. Alors j’ai quitté la route pour ne plus la retrouver. Ma vie suivait scrupuleusement les desseins du papier millimétré imprimé dans ma tête et mon regard avait plus tendance à s’excuser en fixant le sol qu’à soupirer en défiant le ciel. Mon hymne à la joie au son de la pointeuse, mon régime élémentaire plus rigide que psycho, aucune entorse à la règle, pas de fantaisies sentimentales, rien d’extraordinairement particulier, tout de la routine parfaite. Puis tu m’as rattrapé au vol sur la route du déjà-vu.

Plus les jours passaient à loisir sur notre insouciance de porcelaine, plus je prétendais parler au pluriel. Depuis elle, je ne suis plus tout à fait moi et c’est bien ça le problème et la solution. Pour moi l’Amour est une forme de don de soi jusqu’à la dernière pièce, tandis que pour elle, il est un suicide à rebours, à deux si possible et plus si infidélités. Nous le savions dès le départ, mais sur une erreur de jugement en secourant l’image que l’on a du désir, on peut croire que l’on a l’âme d’un sauveur et cela suffit à tous les sacrifices, même les plus idiots. Pour tout dire, j’avais tout du réparateur et peu de points communs avec l’âme sœur, mais en partant de rien, on peut se satisfaire de pas grand chose. Et une habitude en provoquant une autre à chacune de ses disparitions punitives, je savais d’orès et déjà dans mon fort intérieur qu’une nouvelle part de moi allait devenir sienne et c’est bien ce que ce que je recherchais après tout, pour être honnête.

De rendez-vous manqués en attente téléphonique, j’ai appris à chérir ses absences comme des sursis nous séparant du drame suivant. Pourquoi invoquer les maladresses des accidents aléatoires lorsqu’on a le talent du sabotage sur sa propre personne ? Certains aiment jouer à la mort pour être sûr de lui survivre au moment opportun. Le seul inconvénient avec les récidivistes et leurs tentatives, ce sont les dégâts collatéraux à même le domicile et leurs prisonniers de guerre atteints du syndrome de Stockholm. Je crois que j’aime le feu autant qu’elle, ils sont indissociables et donnent un goût de paradis à l’autodestruction. Mais dans le jeu de la surenchère passionnelle, il vient un moment où l’on n’a plus rien à donner, et donc fort logiquement, bientôt à coup sûr, un jour sûrement, demain peut-être, je ne lui servirai plus à rien. L’Amour est une parenthèse raisonnable pour l’instinct de survie.

Puisque le cœur m’en disait, j’aurais voulu en perdre mon âme, mais j’y ai laissé le reste…

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Je ne vais pas te raconter des histoires qui finissent bien et que tu connais déjà trop, je préfère que tu le fasses à ma place, moi je sais encore croire. Emmurée à même ma convalescence pour cause d’apesanteur capricieuse, je hante à cloche pied, gaiement, ces couloirs muets d’avoir suffisamment hurlé où la mort devient le seul ami à qui tu dis la vérité vraisemblable.

Un matin, par accident –  un de ces accidents dont on crédite à tord le destin – tu m’as tendu la main que tu avais oubliée, comme ça sans rien dire, sans rien faire, depuis ce lit qui a poussé sur ton dos et qui ne veut décidément pas te quitter. Je suis rentrée dans ta tête remplie de bobines, en sautant à pieds joints entre ton delirium tremens et ma dépression raisonnable.

Peu importe où ta folie ordinaire me fait sombrer – de fantaisies militaires en voyages héroïques – je veux la fin de ton mensonge parfait bien plus que la suite de ma vie prévisible. Tu parles si bien de vengeance avec l’Amour perdu à jamais pour excuse pardonnable, alors j’ai pris part à cette guerre sans ennemi valable qui n’est pas la mienne, ni celle de personne d’ailleurs.

La guerre, elle a l’habitude de construire des morts à la chaîne et d’abonner des prisonniers à la perpétuité. Toi, tu es le tien en parlant la langue du chagrin comme une aventure heureuse qui ne peut être comprise qu’une fois vécue. Mais une fois la nuit tombée plus bas que terre, le sommeil ne te trouve pas, trop occupé que tu es à combattre ton tourment sur mesure, sans jamais vouloir réellement le toucher de peur qu’il n’existe plus.

Moi, mes nuits – sans Morphée, ni morphine – étaient habitées par ces héros impossibles et accrochés désespérément à tes lèvres, celles qui me rappellent que les rêves demeurent tout ce qu’il nous reste de nos âmes au réveil soudain. Parfois, nos songes endormis jalonnent nos maux originaux et nos maladies imaginaires de fenêtres de tir pour mieux partir au loin, là où la médecine moderne ne pourra pas nous rattraper. Je ne connais pas la souffrance, j’ai juste mal, mais ça passera. Et toi, comment ça va ?

L’Amour, je te dirai qu’on ne le perd jamais, on l’abandonne pour de plus ou moins bonnes raisons parce qu’oublier pour toujours, c’est toujours mieux que de se rappeler de temps à autre que l’on est vivant. Toi tu en parles si facilement sans le connaitre dans une langue étrangère, derrière un masque, au-dessus de tout le monde.

Tu confonds souvent « être bien entouré » et « vivre dans des remparts », mais la vengeance qui t’a donné des compagnons d’infortune, elle les reprendra lorsque la douleur sera plus forte qu’elle ou quand tu ne sentiras plus rien. Certes je déforme la réalité moi, mais je ne la trahis jamais comme toi.

Je joue la comédie, tu fais ton cinéma, tu me vends et je restaure un monde qui n’est qu’un prétexte à notre vie commune, je suis ce petit rien qui te leste ici-bas dans le camp de vacances de l’au-delà entre course de chaises roulantes et concours de perfusions. Tu sais, toi, un jour quand je serai grande – grande comme ça ! – moi aussi j’aurai un dentier comme ceux qui ont plein de plis sur le visage et je pourrai arrêter de cligner des yeux pour voir le monde comme il est apparemment, le monde de « tu verras quand tu seras grande ».

J’aimerais me dire que je resterai un souvenir qui offre des fossettes immobiles dans ton monde où les images défilent une par une, mais ne restent pas. Je continue notre spectacle – mais cette fois c’est moi qui suis sur le lit – à deux voix et quatre mains avec ces liens qui ne tiennent à rien pour écrire mon manque, tu sais celui de plus tard, ton absence en forme d’ombre et de flashback, orpheline de ce temps cherché, d’une enfance enterrée dans l’espoir de la faire pousser.

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Je regarde curieusement à travers la fenêtre sale les autres faisant semblant de vivre des aventures ordinaires, mais sans moi, l’abonné aux abandons. Ma vengeance sera un terrible caprice, couleur sanglots boudeurs, au bruit des furies sourdes qui s’arrêtent et regrettent plus vite qu’elles n’ont commencé.

Heureusement qu’il y a l’école pour se battre sportivement. Un jour, par inattention, j’ai écouté le professeur me parler de la mort du soleil comme si c’était normal, comme si c’était banal, comme s’il en savait quelque chose, ce grand enfant sans rêves honnêtes ! J’ai gagné de nouveaux cauchemars dépourvus d’ombres menaçantes, mais équipés de cette science dont on ne revient pas le matin lorsque le réveil sonne maladroitement.

Avant de ne jamais me coucher, je fais mon remake du 7ème jour entre la porte d’entrée de ma chambre en plein chaos et la fenêtre ébréchée, coupable de laisser rentrer le soleil sans autorisation. En dehors, se trouvent les adultes, ceux qui n’ont rien de si exceptionnel vu leurs promesses intenables pour se penser si importants entre eux. Le seul qui compte pour moi se nomme maman.

Maman a eu le dernier mot ce soir-là en m’ignorant. J’ai dû courir plus vite que son ombre – entre rage sans raison et détresse trop évidente – pour trouver une autre maison en bois où personne ne voulait être roi sauf moi. J’avais la tête de l’emploi, un CV qui tenait la route, mais les épaules, je ne sais pas. Qui se soucie d’avoir des épaules d’ailleurs ?

Vous savez, les cicatrices, étrangement, elles rassemblent les gens, les monstres pour mieux les diviser par la suite, à la fin, quand on guéri sans s’en rendre compte. En attendant l’apocalypse des « moi je te cause plus », fabriquons – en famille recomposée – une forteresse afin que nous ne puissions pas nous en échapper, même si notre bonheur en dépend !

Parfois, pour rire, on se fait la guerre entre amis. Rien de personnel, mais voir les autres tomber, il n’y a rien de mieux, pas vrai ? Et puis, c’est pour de faux. Alors rendez vous ou écroulez vous comme des hommes, peu importe les appels à l’aide pourvu qu’on ait l’adresse et l’ivresse, que le geste juste donne sans jamais rien demander en échange.

Blessé en plein égo ou blessé tout court, j’aime trop jouer pour assumer quoi que ce soit ou qui que ce soit lorsqu’ils ne se relèvent pas des bouffées d’espoir échappées de ma voix vraisemblable et de mes yeux reflétant leurs désirs. Je préfère les accidents provoqués aux actes manqués, je suis désolé.

Alors, je me retrouve au pied du mur après avoir foncé dedans. Le problème, c’est que dans ma poche j’ai emmené, embrigadé des passagers plus fidèles que volontaires. Pour rembourser les dommages collatéraux, je pourrais m’excuser ou me laisser manger, donc il était temps pour moi de partir de ce chez moi où j’étais de trop.

Avant de reprendre le chemin dans le sens inverse, je dépose un peu de ma joie en série limitée à mes camarades d’imagination, en les voyant devenir des silhouettes, puis des souvenirs. Ce que je peux me dire de tout cela, c’est que les seules choses que l’on perd pour ne jamais les retrouver ce sont la terre et son enfance.

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Teaser en série (1) Where the Wild Things Are https://souklaye.wordpress.com/2009/09/19/teaser-en-serie-1-where-the-wild-things-are/

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Where the Wild Things Are

On parle et on pense à ce mur vers lequel on fonce seul ou mal accompagné sans comprendre que nous sommes en plein dedans.

Le ¼ d’heure de gloire pour les fanatiques de la lumière divine vaut bien un crash test à l’amiable et une poignée de regrets à aimer.

Alors, il faut trouver des coupables à la mesure à la non assistance à personne en danger et à la charge des victimes d’un jour.

Depuis que les procès fabriquent la morale adéquate, la justice est un monstre imaginaire pour des enfants trop grands pour leur costume d’hommes ordinaires.

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Teaser en série (1) Where the Wild Things Are V.2 https://souklaye.wordpress.com/2009/12/17/teaser-en-serie-1-where-the-wild-things-are-v-2/

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