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Juste un choix, un shoot, un chut…une chute.

À cette heure de ma vie, en dépit de l’apesanteur et de mon ostéopathe, ma colonne vertébrale fait de la résistance là où mes muscles ont déserté, puis mon front enfin détendu commence à flotter dans le vide en attendant l’impact ou un crissement de pneus. Seul, sans mes œillères d’homme comme il faut, je ne crois qu’en ce que mes paupières m’autorisent à voir une fois sur deux, de l’aveuglement légitime au black-out nécessaire. Le menton décidément greffé au torse, je lutte par intermittence lorsque la fatigue me refait le portrait – à coup de deadlines avortées – entre une paranoïa me préservant des siestes crapuleuses et une anthologie de mes cauchemars enfantins. La nuit ne porte pas conseil, elle sample la veille pour que je finisse par aimer sa chanson.

J’aurai tant aimé avoir une gueule de bois, mais je n’ai qu’un miroir informant devant moi . Épuisé, j’en viens à trembler en effleurant du bout des doigts la maladie de Morvan, et finalement je ne sens plus rien, il est trop tard pour quémander de l’endorphine auprès du silence, voire du vide qui m’entoure affectueusement.

24h par mission impossible et aucun symptôme de schizophrénie pour me donner l’impression du devoir accompli, au moins une fois. Mon compte en banque et mon amour propre puis sale ne mentent pas. Mais malgré la caféine et la timeline des inutilités en cours, ma vue baisse plus rapidement que mes mouvements approximatifs ne ralentissent en tentant une énième fois de rattraper à pied le temps perdu, depuis le réveil et ses bips aux allures de starting-blocks. Tenir, tenir, tenir…
Je ne veux pas dormir, pas encore une fois, pas cette fois, car si je devais en mourir, je n’aurais plus rien à écrire et personne pour me lire. Le culte de l’immédiateté permanente ne pardonne pas l’absence et encore moins la somnolence.

Depuis le fond de la classe contre le radiateur jusqu’à la machine à café et son avancement en passant par le coma à deux à l’horizontal, je ne voulais qu’une overdose de je ne sais quoi, peut-être d’infini, rien d’autre. Mais j’ai eu droit à une insomnie…

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Lundi en lieu et place d’une crise de foi dominicale ou chocolatière, vous trouverez Rythmes & mécanismes S01 E02 RMX, puis mardi l’ultime Teaser en série (30) Moon V.2

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Aujourd’hui je fais la grève de la carrière en restant retranché au fond de mon lit, celui ou celle pensant m’y déloger n’est pas encore né ou déjà mort. Dans ces moments d’accalmie apparente pris entre deux feux – du réveil matin rébarbatif aux excès de zèle du facteur dopé par l’interphone – j’hésite entre le marchand de sable et le farniente sous ma couette, en me retournant maintes et maintes fois sur moi-même pour trouver l’équilibre tout en m’enlisant paisiblement.
Je repense toujours enivré à ma nuit de perdition à deux et que celle-ci n’a que peu duré, sachant que tu es partie trop tôt pour le monde hostile au-delà du lit, de la salle de bain et de ses impératifs militaires. Heureusement que tu as laissé ton odeur en partant. Mais le matelas réclame un armistice au vu de ses états de service et de son sens du sacrifice, mais il ne viendra pas aujourd’hui, j’ai décidé de tuer le temps en l’étouffant de tout mon cul, comme le veut la coutume.

Pas les moyens de souffler un instant, c’est au tour des murs blancs couleur location de se rapprocher dangereusement de mon espace vital ou peut-être que je me dilate en divaguant sur les prérogatives de mes uniformes étiquetés conformes dans la penderie assemblable avec un tournevis et un marteau d’après le mode d’emploi. Le plafond toujours aussi bas me regarde avec insistance comme pour me rappeler que mon entraînement pour le dernier voyage ne dure que huit heures et que la maison ne fait pas crédit, même si je semble le croire. L’étendage me fait la gueule pour cause de surpopulation perpétuelle et d’abandon quasi définitif, la dépression est proche et la machine à laver est trop loin pour que je lui alloue un quelconque espoir. Puis l’industrie humaine reprend le dessus sur la bande fm, les portes de mes voisins claquent successivement et nerveusement jusqu’à ce que le silence s’en suive. Plus amorphe que résigné, mon chat se lance dans une imitation assez réussie du croquemitaine, je ne lui ferai aucune remontrance mais j’oublierai de le nourrir. Oui, en effet seul le ventre déterminera le dénouement de ce statu quo.

Des choses sonnent, d’autres bipent, le balai technologique prêt à paterner n’offre que peu de répit à ses maîtres trop dépendants pour avoir des rêves. Il n’y a que le lit pour nous sauver de nous-mêmes quitte à voir le soleil passer à l’ouest sans rien y faire. Merde, j’ai oublié le chargeur de la modernité dans le bureau, alors j’accepte que le progrès s’en aille car ma fainéantise est plus tenace que mon addiction. Et c’est mieux comme cela, puissent les choses si importantes passer au dessus de ma tête, ainsi je voudrais simplement que ma boîte à image s’arrête de tourner pour que j’en descende le temps d’un coma mérité. Mais je préfère me distraire que me retrouver. Et, finalement, sur le côté du lit mon avenir du jour devrait se décider entre regarder en boucle le trailer de Scott Pilgrim vs the world et enfiler les gants de boxe d’Arthur Cravan pour passer à tabac la poésie en quelques pages, pragmatique je décide de ne pas choisir sur fond de MGMT et Sexion D’assaut.
Clairement, je ne peux ni dormir comme un juste ni rattraper le temps recherché, j’ai tout perdu parce que ne rien faire demande trop de travail…

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Mes nuits au pluriel sont toujours plus courtes que cette routine impersonnelle où la fin du coma naturel flirte avec un début de bad trip légal. Que j’aimerais avoir une gueule de bois pour donner un sens à tout ça ! La tête scotchée durablement à mes draps plus tout à fait blancs, mon faciès médusé imprimé dans ceux-ci, le frémissement soudain des doigts de pied homologuant mon activité cérébrale, je perçois le terminus sans le définir, mais je préfère les accidents domestiques de ma moitié à l’ordre nouveau du réveil matin grimé en info continue, et vu que toutes les répétitions qui se respectent n’ont de sens que dans la ritualisation, mon chat parachève ma mise à vie, en s’empressant de venir me violer affectueusement, puis de ronronner pour se délecter de son méfait.

Une tasse de café, froid qui plus est, quel jugement impitoyable, un constat d’échec à l’amiable, le muscle renonçant avant d’avoir essayé, je doute de vraiment trouver des réponses épistolaires à mes rêves inachevés dans la torréfaction équitable. Le matin est ainsi, une juste mascarade à la mesure de l’escroquerie du reste de la journée.

À peine sorti de ma tanière en location que le sol national me tombe dessus comme pour mieux me faire suivre le mouvement de la marche en avant. Mes pieds dansent ou titubent, c’est au choix, pour justifier à qui veut le voir mon appartenance à la gravité. Adieu public, personne à droite, personne à gauche, que des gens autour qui à tous faire pareil, à tous faire semblant, à tous se rentrer dedans pour ne pas se regarder, s’évanouissent à l’apparition du moindre grognement mécanique. Les casque greffé à même les oreilles, les employés – poliment rebelles – de l’industrie musicale pour seule compagnie, le temps s’arrête durant ma playlist qui est logiquement la même que la veille, qui elle-même était la même que la précédente, vous savez le changement c’est la fin, et l’Homme n’est plus assez curieux pour avoir peur.

Je regarde droit devant – pour ne pas fixer mes baskets – comme si la vérité allait m’arriver en pleine face, juste pour moi, mais elle ne vient jamais, la garce. Et puis je ne suis pas certain de savoir quoi en faire, après tout, c’est le mensonge qui nous garantit ce bonheur qui fait que l’on sourit sans réfléchir dès lors qu’un rayon de soleil vient caresser notre emballage. Je reperds enfin mes esprits, le pas manufacturé, discipliné et vaguement pressé avec une ligne droite dans la rétine, même lorsque les artères urbaines dévoilent leurs plus beaux pleins et déliés. En bout de course, au point de départ, les lignes d’arrivée n’existent que pour nous convaincre de recommencer, toujours et encore, sans savoir pourquoi et parce qu’il faut bien.

Je sais, je sais, je cherche le vide en moi en plein néant, il y a d’autres façons plus utiles de perdre son temps…

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Je ne vais pas te raconter des histoires qui finissent bien et que tu connais déjà trop, je préfère que tu le fasses à ma place, moi je sais encore croire. Emmurée à même ma convalescence pour cause d’apesanteur capricieuse, je hante à cloche pied, gaiement, ces couloirs muets d’avoir suffisamment hurlé où la mort devient le seul ami à qui tu dis la vérité vraisemblable.

Un matin, par accident –  un de ces accidents dont on crédite à tord le destin – tu m’as tendu la main que tu avais oubliée, comme ça sans rien dire, sans rien faire, depuis ce lit qui a poussé sur ton dos et qui ne veut décidément pas te quitter. Je suis rentrée dans ta tête remplie de bobines, en sautant à pieds joints entre ton delirium tremens et ma dépression raisonnable.

Peu importe où ta folie ordinaire me fait sombrer – de fantaisies militaires en voyages héroïques – je veux la fin de ton mensonge parfait bien plus que la suite de ma vie prévisible. Tu parles si bien de vengeance avec l’Amour perdu à jamais pour excuse pardonnable, alors j’ai pris part à cette guerre sans ennemi valable qui n’est pas la mienne, ni celle de personne d’ailleurs.

La guerre, elle a l’habitude de construire des morts à la chaîne et d’abonner des prisonniers à la perpétuité. Toi, tu es le tien en parlant la langue du chagrin comme une aventure heureuse qui ne peut être comprise qu’une fois vécue. Mais une fois la nuit tombée plus bas que terre, le sommeil ne te trouve pas, trop occupé que tu es à combattre ton tourment sur mesure, sans jamais vouloir réellement le toucher de peur qu’il n’existe plus.

Moi, mes nuits – sans Morphée, ni morphine – étaient habitées par ces héros impossibles et accrochés désespérément à tes lèvres, celles qui me rappellent que les rêves demeurent tout ce qu’il nous reste de nos âmes au réveil soudain. Parfois, nos songes endormis jalonnent nos maux originaux et nos maladies imaginaires de fenêtres de tir pour mieux partir au loin, là où la médecine moderne ne pourra pas nous rattraper. Je ne connais pas la souffrance, j’ai juste mal, mais ça passera. Et toi, comment ça va ?

L’Amour, je te dirai qu’on ne le perd jamais, on l’abandonne pour de plus ou moins bonnes raisons parce qu’oublier pour toujours, c’est toujours mieux que de se rappeler de temps à autre que l’on est vivant. Toi tu en parles si facilement sans le connaitre dans une langue étrangère, derrière un masque, au-dessus de tout le monde.

Tu confonds souvent « être bien entouré » et « vivre dans des remparts », mais la vengeance qui t’a donné des compagnons d’infortune, elle les reprendra lorsque la douleur sera plus forte qu’elle ou quand tu ne sentiras plus rien. Certes je déforme la réalité moi, mais je ne la trahis jamais comme toi.

Je joue la comédie, tu fais ton cinéma, tu me vends et je restaure un monde qui n’est qu’un prétexte à notre vie commune, je suis ce petit rien qui te leste ici-bas dans le camp de vacances de l’au-delà entre course de chaises roulantes et concours de perfusions. Tu sais, toi, un jour quand je serai grande – grande comme ça ! – moi aussi j’aurai un dentier comme ceux qui ont plein de plis sur le visage et je pourrai arrêter de cligner des yeux pour voir le monde comme il est apparemment, le monde de « tu verras quand tu seras grande ».

J’aimerais me dire que je resterai un souvenir qui offre des fossettes immobiles dans ton monde où les images défilent une par une, mais ne restent pas. Je continue notre spectacle – mais cette fois c’est moi qui suis sur le lit – à deux voix et quatre mains avec ces liens qui ne tiennent à rien pour écrire mon manque, tu sais celui de plus tard, ton absence en forme d’ombre et de flashback, orpheline de ce temps cherché, d’une enfance enterrée dans l’espoir de la faire pousser.

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