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Début de transmission.

Heureusement que tu étais là pour m’offrir une caisse de résonance.
Cher journal de bord, Cher moi.
Puisque j’écoute parler ma voix intérieure et que je n’ai aucun problème d’égo, perdu que je suis entre le vide intersidéral et le néant de mes semblables, je peux affirmer le plus tranquillement du monde que la folie me guette ou me veille, c’est selon ! L’espace, tout le monde en rêve les yeux rivés vers la chape de plomb d’ozone, mais une fois sur place – chers partisans de la tête dans les étoiles – l’expérience ressemble à s’y méprendre à des vacances forcées chez une tante éloignée. Dans ce cas de figure, deux options s’offrent à vous, soit vous émerveiller avec la béatitude d’un humanitaire devant le moindre caillou soit compter le temps qui passe jusqu’à ce que ce celui-ci ne commence à vous interpeller par des questions sans réponses.

Personnellement, la lune, je n’ai jamais voulu la décrocher pour qui que ce soit et je n’en ai pas fait un objectif. Mais comment me suis-je retrouvé candidat à cette partie de cache-cache en solitaire ? Et bien, disons que j’avais tout et à force de remplir les cases une par une dans le bon ordre, je me suis retrouvé sans rien, l’expression tout donner m’avait offert tout son sens et s’en était trop. Je ne suis qu’un homme – même en couple – j’ai le nomadisme qui me démange et le tuning affectif qui ponctionne mon énergie vitale. Il fallait à tout prix que je sorte les poubelles, que j’aille acheter un paquet de cigarettes pour ne plus revenir, alors j’ai opté pour le compromis en acceptant un travail à l’étranger. Vous savez, le genre d’étranger où il n’y a plus de frontières…

Je suis le concierge du petit pas pour l’homme et du bond de géant pour l’humanité, et ça me fait une belle jambe. En translation avec le soleil. Encore un jour pour rallier l’année suivante, encore un jour afin d’attendre le mois prochain. Je voudrais bien pointer et faire la grève, mais je n’ai nulle part où aller et personne auprès de qui me plaindre, franchement. À quelques encablures de la galaxie limitrophe. Encore un jour pour s’assurer que l’heure s’écoule, encore un jour afin de savourer la minute ultime, encore un jour jusqu’à la dernière seconde. En orbite autour de la Terre.

Je tourne en rond, mais pour de vrai, sans discontinu, et mieux vaut ne pas compter sur la révolution et les jours fériés, d’ailleurs Dieu n’a toujours pas donné signe de vie.

Et m’y voilà enfin, presque au bout de moi-même, plus ou moins sur mes deux jambes, passablement électrisé et suffisamment déçu pour me fabriquer du passé. Lorsque tout devient familier, il est probable que l’on perde toute son intimité, que l’on devienne honnête et nu n’ayant personne à qui mentir. Comment allais-je survivre aux regards des autres, les mythomanes habillés de la tête aux pieds? Et puis, je devrais composer avec le goût des autres et cela m’effraie au plus haut point, il me faudrait tolérer une autre médiocrité que la mienne. Etre poli, ne pas répondre, traverser en temps et en heure, mourir en silence, etc.
Home sweet home. Sachant que le foyer demeure l’endroit où l’on est et non celui dont on peut se souvenir, il y a fort à parier que je laisse un peu de mon histoire sur le pas de ce huis clos. Je vais devoir le regretter pour enfin l’aimer comme il le mérite. Mon insignifiant morceau de vie combattant l’apesanteur au milieu de nulle part.

Je ne sais décidément pas si je rentre chez moi ou si j’arrive quelque part. Je suis un sans astre fixe, l’univers est ma patrie, et moi j’ai le droit et le devoir d’employer l’universalisme. Puisque la distance redéfinit à loisir l’espace et les identités qu’il abrite, je peux me permettre de parler du futur de notre amour au passé, non ?
Mais je m’éloigne habilement du sujet. Ai-je l’image ou le fantasme de ces «quelqu’un» me promettant adrénaline et massage cardiaque à mon retour? Il y a si longtemps que je les ai quittés pour des raisons révolues que je ne sais pas qui, entre eux et moi, est la parenthèse de l’autre. Si je veux être honnête un instant encore, piégé dans mon mausolée électronique, le but avoué était de tenir et pas de revenir. Il y avait plus d’espoir dans la repentance éventuelle que dans la seconde chance résiduelle.

Les messages épisodiques que nous échangions par alternance étaient faits d’une politesse de circonstance qui meublait et parfois entretenait la monogamie, ou plutôt son fantôme. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Il va nous falloir vivre ensemble.
Evidement, les enfants sont là pour faire tampon, mais même eux ont déjà une fuite programmée. Passer du spectacle de la séparation aux basses besognes avec sa liste de course, cela a de quoi propager le doute dans la psyché du commun des toxicomanes. Rien de mieux qu’une relation à distance. Au final, ce qu’il y a de meilleur dans la solitude et dans l’Amour, c’est l’attente souvent, l’absence parfois.

Dans l’espace personne ne m’entendait crier, mais moi je t’entends déjà d’ici…

Cher journal de bord, Cher moi.

Tu vas me manquer, comme la vérité.

Fin de transmission.

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Je n’arrive pas à choisir entre une maladie orpheline et une maladie de saison
(La révolution 0 – La grève 1)

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C’était mieux avant. Évidement seul le passéisme du voisin est ridicule, s’il revêt ses apparats de mode privative et de modèle économique dominant, tout va pour le mieux. Je trouve étrange de voir en permanence des adultes se promener librement en plein jour avec leur doudou comme s’il représentait le must de quelque chose. Je suis presque sûr que nous nions les petites commémorations quotidiennes et gadgets sous prétexte d’en parler au futur. N’est pas nostalgique qui veut, mais n’importe qui peut brandir un acte de propriété sur l’enfance et son merchandising !

Parfois, j’entends dire « je veux posséder le vintage dernier cri en série limitée », non, il serait plus juste de dire, « je veux faire comme les autres », c’est à la fois constitutif et pathétique, mais face à la joie d’un enfant ou d’un adulescent que dire ? Rien, si ce n’est qu’en le laissant jouer, il ne nous emmerdera pas. Et bien cette absence de cadre pour l’enfant/adulescent roi a engendré la génération des fanatiques du Polychlorure de Vinyle, absolument prêts à canoniser le passé afin d’en faire un presque futur.

Le plus souvent, j’arrive à accepter que la vieillesse chérisse ses idéaux morts en même temps que la jeunesse, mais je n’arrive pas à me figurer comment on peut sérieusement vouer un culte à quelque chose que l’on a perdu et que l’on ne récupéra qu’à la condition de se reproduire, et encore, par procuration. À la lumière de cela, il apparaît clairement que nous n’avons pas de combat. Nous pouvons au mieux nous donner bonne conscience durant nos loisirs bio, écologiques ou humanitaires devant la télé-réalité du 20h. Et sans lutte à mener, on s’en retourne à ses premiers amours là où l’on était un héros, où l’on était encore quelqu’un, c’est une juste prison pour certains.

Le jour où le futur est venu détrôner le présent à coup de circuit imprimé, je crois que j’ai perdu la notion du temps et de l’espace, en dépit de la paupérisation ambiante. Les années 80 étaient une époque de course à la réussite qui n’a pas su négocier correctement le virage de l’égalité à bas prix. Les présidents tombaient comme des mouches et le trafic de drogue était encore un meilleur marché que l’immobilier, mais tandis que l’Europe cherchait son mode d’emploi, le Japon a appliqué le sien à l’échelle du réservoir à patriotes, le jardin d’enfants. Les parts de marché ont remporté la guerre contre les idéologies, il ne s’agissait plus de penser pareil, mais de consommer pareil.

L’uniformisation était en marche et nul ne pouvait l’arrêter, trop occupés que nous étions à jouer avec notre temps à coup d’algorithme et de pixel. La révolution quelle qu’elle soit fait rompre toutes les virginités, fort logiquement ce moment est à jamais gravé dans les mémoires quitte à le revivre éternellement. Alors, peu à peu, j’ai pris conscience de l’infiniment petit et de ma place dans le grand tout, dès qu’il a pu tenir insidieusement dans la paume de ma main. Il faut croire que la miniaturisation et la démocratisation allaient de paire dans le monde pacifié de la guerre tranquille où l’espoir dûment promis est interdépendant de l’effort national. En bref l’esprit dans le nano et la chaire dans le global. Adieu philosophie et universalisme.

Je me rappelle notamment avoir vu l’Histoire fuir les livres pour un écran, peu importe les pertes, les Hommes doivent rester dans la cadence du temps au risque de lui échapper. Pourquoi regarder Dieu vers le ciel, puisqu’il est en face de nous à la demande et bientôt partout en couleur ? Mais du haut de mes neuf unités, le mur de Berlin à mes pieds et Tchernobyl toujours quelque part au dessus de ma tête, j’étais bien loin de ces considérations cruciales et je m’enfonçais avec mes semblables dans l’hypnose du divertissement de poche, accompagné de sa surenchère économique. Nous sommes passés de l’imaginaire personnel à la fiction industrielle en poussant naïvement sur deux simples boutons et une croix multidirectionnelle. Les années passent et la programmation parentale subsiste tant bien que mal, la carrière nous entraîne pour notre bien vers un bonheur censé combler ce manque. Parfois narcoleptiques, souvent chronophages, il nous faut bien des histoires à dormir debout pour rester éveillés ensemble à chanter, scander, acheter le passé afin qu’il nous survive. Alors, il faut jouer à l’enfant dans un costume trop grand pour être honnête et personne ne sait pour combien de temps.

Par la suite, l’Histoire était devenue un jeu vidéo propre et démocrate, invoquant le passé pour justifier son avenir.

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C’est plus qu’un jeu ? C’est plus qu’un Je ! Vous savez le matin ne fait pas de sentiments et peu d’états d’âme qu’importe le fuseau horaire et le prix de votre sommier, il nous matraque systématiquement sans vergogne pour mieux nous réveiller sous le regard impatient et carnassier de nos basses besognes. Néanmoins, dans sa grande bonté, la naissance quotidienne et forcée sépare la race de ceux qui marchent debout en deux catégories bien distinctes, ceux qui ont un but une fois les yeux ouverts et ceux qui n’en ont pas même lorsqu’ils les ferment pour mieux s’évader de leur geôle en 3D.
Je constate régulièrement, presque amusé, en pratiquant mon prochain que ceux qui ont un but possèdent une haute opinion de celui-ci, ainsi que d’eux-mêmes. Ensuite pour s’assurer la légitimité et la paternité sur les aspects positifs du futur du globe et convaincre leur auditoire de la perfidie de ceux qui ne veulent pas adhérer, ils ont inventé les mots nihiliste et misanthrope ! Dès lors, tout est une affaire de divertissement, toujours primordial, masqué en causes communes et les idées deviennent une affaire personnelle que l’on domestique en groupe, entre gens bien, chacun à son tour.

Révolte, rébellion, révolution, mouvement social, problème de flatulence et d’apesanteur, moralité en danger, justice culpabilisante où que sais-je encore, la seule chose que je sais, c’est que je ne sais pas et que toutes les nobles intentions énoncées ci-dessus vivent sur un passé fabriqué de toutes pièces pour mieux les bercer tout en espérant secrètement les tuer par leur simple volonté contestataire lors d’une promenade musicale et en banderole. J’ai souvent été sous le feu nourri des clubs, je n’ai jamais été une personne des serments, des préliminaires en manifestation, du protocole, des booms et encore moins des règles, de l’ordre et de la discipline à mâcher avant d’avaler.
Berger ou mouton, ce n’est pas un choix, juste une histoire de promotion ou d’opportunisme. Mais là où les religieux donneurs d’âme ou barbus en quête de soldats de plomb – voire les experts de l’extorsion dianétique – ont abandonné, les charlatans de la démocratie en voie d’extinction ont toujours tenté et essayent encore d’ailleurs de me coller leur étiquette afin de compléter leur nuancier, car celui qui n’a pas son nègre de compagnie – jadis pour se justifier et maintenant pour se conformer – n’est pas digne du jeu républicain !
Et ce jour d’octobre 1995, je n’ai pas eu le choix au milieu de la cohue estudiantine et de la fronde policière, eux voulaient juste avoir une histoire à raconter à leurs enfants à défaut d’avoir fait avancer les choses, moi je voulais un ballon de basket Spalding Chigago Bulls et rien d’autre.

Comment, sérieusement, vouliez-vous que j’imagine que les apôtres des idéologies boutonneuses allaient délaisser la gloire médiatique des défilés, chantant faux, sur les grandes avenues du centre ville pour mon claustrophobique et clinquant centre commercial de la Part-Dieu, sérieusement, comment ? Ce jeudi après-midi aussi moribond qu’ennuyeux, j’avais consciencieusement pris la file de l’air en laissant vacant mon siège de torture eu égard à la surpopulation scolaire, ainsi qu’à l’oisiveté de mes enseignants et d’un pas certain et dansant avec ce jean qui flirtait tantôt avec mon bassin, tantôt avec mes fesses, je me dirigeais avec plus d’une centaine de francs vers le seul Footlocker de la région au milieu des années 90. Pour que chacun se remémore la température de l’époque, nous étions en pleine effervescence des blagues d’un goût douteux impliquant Khaled Kelkal et l’indigestion caractérisée de pommes gaullistes, mais revenons à mes emplettes… et au temple de ma dévotion. À côté d’une armée de basket manufacturées par des enfants – cela ne m’empêche de dormir ou d’en porter – le voilà lui, le Saint Graal sphérique à cornes, avec un regard de guerrier made in Chicago, comme dans les magazines, comme dans mes trash talk sur le terrain, rouge, noir, blanc, rugueux, granuleux et lisse à la fois, lui le seul, le voilà entre mes mains fébriles trop petites pour pleinement l’épouser, le souffle au ralenti, les pupilles dilatées, j’avais comme une poussée de ferveur entre les jambes. Moralité, Michael Jordan était plus vrai que Dieu !

Au moment de passer à la caisse enregistreuse et également à l’humidification pudique de mes yeux, une alerte retentit, une panique se répandit et l’anarchie naquit dans les arcanes du centre commercial en 30 secondes, montre en main. Puis le vendeur, la bouche béante et la déontologie pétrifiée, me demanda de sortir séance tenante en omettant de me faire payer l’objet du désir en cuir, afin qu’il puisse baisser sa devanture bien aimée, celle qui le protègerait de la horde de barbares annoncée par les haut-parleurs et la sirène. Mais qui étaient donc ces impitoyables et redoutables envahisseurs capables de faire perdre une commission si petite soit-elle à un vendeur récidiviste ? Pull up ! Comme ils disent, retour en arrière s’il vous plait. Certes, à l’entrée du centre commercial j’avais aperçu sans y prêter attention un amoncellement de velus/chevelus fidèles de Noir Désir, de Burning Spears et de tout ce qui pouvait énerver leurs parents, sans oublier par extension la société qui leur permettait de s’en plaindre, mais j’avoue peut-être à tord le mal que j’avais à prendre au sérieux des gens qui avaient la certitude que la démocratie s’exerçait dans la rue, à pied, avec des pancartes et des slogans ! Quoi qu’il en soit, les faits étaient là, les amoureux des histoires sociales à dormir debout étaient prêts à en découdre mais pas trop avec les CRS toujours à proximité du centre commercial.

Aujourd’hui c’est jour de fête, la dégustation gratuite de l’arsenal policier n’aura pas de goûteurs arabes comme souvent mais des étudiants dont la chair était plus tendre à la matraque. Merci qui ? Merci Alain Juppé ! Devant cette configuration inédite pour moi et sans support amical, il me fallait promptement trouver un chemin salutaire et une issue honorable entre les parties de chasse à l’homme inter-bornés et les pillards improvisés qui avaient dû oublier leurs causes sur la route. Ce qu’il y a de pratique avec l’ennui et la promiscuité, c’est qu’ils vous cantonnent au stand-by sur banc ou à la folie passagère en tournant en rond là où tout se vend, mais où l’on ne peut rien acheter. Et à la Part-Dieu, en l’occurrence je la connaissais par cœur, comme ma poche et les yeux fermés, entre la chorégraphie de la révolte sponsorisée et de l’ordre corrompu, au 3ème étage à côté du Carrefour, le passage réservé au personnel était presque toujours entre ouvert et il menait à la pointeuse sans pitié, mais avant ça vers une sortie qui donnait sur la bibliothèque et donc la sortie. « Money Time », fin de la partie ! Souklaye 1 – Les autres 0.

En fait, pas tout à fait… En fait, pas du tout ! La guérilla urbaine bénigne avait migré à l’extérieur de l’Eglise du consumérisme. Tout était à refaire et j’avais un match de basket-ball et de la fanfaronnerie à dispenser une demi-heure plus tard. Il ne fallait pas compter non plus sur la présence des transports en commun sur le théâtre des opérations ou le champ de bétail. Si j’en avais eu le temps et le cœur, je me serais attendri sur ces marques d’affections fratricides en ayant dans un coin de la tête cette rêverie que certains « avaient été » et que certains « seront » ceux qu’ils combattaient avec acharnement et qui n’avaient plus que peu de rapport avec d’hypothétiques principes, mais plutôt une filiation directe envers cette banale animalité sanguinaire qui est la nôtre. J’aurais bien voulu participer aux festivités, histoire de m’intégrer, mais sachant que l’on m’avait indiqué à moult reprises que je n’étais pas chez moi ici, il était donc hors de question que je fasse preuve d’une quelconque ingérence dans une affaire qui ne serait jamais mienne !
Au vu de l’état des lieux, l’option discrétion et camouflage n’en était pas une. Il n’y avait que peu d’amis chocolat dans les insurgés d’une après-midi et ceux avec un uniforme portaient fièrement leur casque afin que ce détail ne soit qu’un mauvais souvenir, j’étais par la même occasion à découvert et avec des signaux clignotants à la place de mon crâne luisant. J’ai donc pris la décision extrême de remonter mon pantalon jusqu’à mon nombril, de serrer fortement cette ceinture qui ne servait que de décor depuis son acquisition et de faire mes lacets pour la première fois. Adieu frivolité, bonjour efficience ! Quid du ballon Spalding Chicago Bulls ? Le porter sur le côté ? Non, s’eut été le meilleur moyen de perdre un soldat en chemin. L’heure du sacrifice avait sonné, quel crime de lèse-majesté que celui-ci de déformer un sweet-shirt Reebok « Shaq Attack » tout neuf ! Je me suis empressé – pour ne pas y réfléchir – de loger le ballon entre mon t-shirt et mon sweet, puis ressemblant enfin à un travesti enceinte ou à la chanteuse de Skunk Anansie, j’ai pris une longue respiration, puis j’ai fermé les yeux pour mieux les ouvrir…

Et je me suis mis à courir sans m’arrêter, sans me retourner jusqu’à ce que le bruit de la bagarre annuelle et culturelle ne devienne qu’un son sourd et que les silhouettes en face de moi ne se transforment en la faculté de Lyon III. Ouf, je n’ai jamais autant aimé Bruno Gollnisch ! Suis-je allé vite ou ai-je eu de la chance ? Je ne préfère pas le savoir, sachant que je ne réitérerai pas l’exercice, car j’ai perdu un poumon sur la piste et que mes glandes sudoripares ont fait dans l’excès de zèle. Mes habits de lumière peuvent en témoigner. Mais le ballon, mon précieux il était avec moi. Il ne me restait donc qu’à débuter nonchalamment ma danse de la victoire dans le plus pur style californien, tout en la ponctuant d’onomatopées et de trouver quelques effets de narration afin de dramatiser mes péripéties le temps d’arriver au terrain de basket-ball qui jouxtait le parking de l’Institut Lumière.


Arrivé sur place avec un sourire que rien ne pouvait arrêter – ni la perspective d’un nouveau redoublement et ni même celle que la lune ne me tombe rétroactivement sur un coin de la gueule – je me suis empressé de chercher âme qui vive sur ce terrain d’habitude bondé. Il n’y avait qu’un petit garçon maigrichon en guise de public, qui répétait sans cesse le même mouvement sur la ligne des lancers francs. Après l’avoir questionné sur la disparition soudaine de l’armée internationale des amoureux des dunks rageurs et des contres savoureux, il m’a indiqué que cet autre troupeau était allé s’agglutiner aux abords de la Part-Dieu afin d’aller admirer le spectacle de la furie des Hommes, des os qui craquent et de la symphonie des lances à eau.

Je dois dire un peu dépité que nous avons une passion malsaine pour les vitrines, de la violence conjugale à la guerre mondiale et une addiction certaine voire viscérale pour le sang, surtout celui des autres. Cela doit être pour ça, pour nous contenir, qu’en occident, chaque dimanche, on nous permet de faire acte de cannibalisme, de vampirisme et d’un peu de nécrophilie, enfin je crois. Alors, j’ai repris mes esprits et j’ai fait comme le petit garçon maigrichon qui avait tout compris, j’ai travaillé seul mes lancers francs, peu importe que le ballon soit rouge, noir, blanc, rugueux, granuleux et lisse à la fois, je voulais, comme lui, juste pour avoir un peu de calme, ma part de paix car la répétition tue la réflexion et, des fois, c’est bien mieux ainsi…

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La révolution ne sera pas télévisée, certes, mais elle ne sera pas internet non plus.

Parfois, j’aimerais être un de ces rebelles de clavier transformant n’importe quel idéal en denrée périssable, ces mêmes mascottes épaulées par leur horde de courtisans croyants mais non pratiquants.

Je pourrais jouer au justicier cimenté aux sentiers battus et enfiler un de ces costumes de leader bon marché toujours trop grand, malheureusement je préfère les échecs personnels aux promesses universelles, question d’éducation.

Dieu soit loué ou acheté à crédit, les fidèles les plus fondamentalistes créent des complots de toute pièce pour alimenter en fantasmes la mythologie de la censure au pays de la transgression gratuite.

Ces faiseurs d’opinions et donneurs de leçon – n’y a-t-il pas là un conflit d’intérêt ? – balbutient plus qu’ils ne commanditent, fort heureusement leur auditoire d’agent neutre rêvant de devenir des agents dormants n’a rien d’autre à faire que de s’adonner à une petite séance d’exhibitionnisme sur n’importe quel réseau communautaire.

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Dans l’ère de Narcisse, il est plus que facile de se construire des ennemis sur mesure tout en se soustrayant à la liste des accusés providentiels.

La résistance passive est perdue par l’offre du temps à perdre et les préceptes du petit militant de base illustré, les maquisards sont écartelés entre les menaces de morts imaginaires et les assassinats verbaux contre le pouvoir forcément en place et leurs vassaux fatalement de circonstance.

Comment appelle-t-on une ou des personnes qui prennent le pouvoir, politique, médiatique ou autre, sans consultation et au nom du plus grand nombre tout en l’intimidant, poliment, mais fermement si cela s’avère nécessaire ?

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Lorsque l’on commence à parler, à penser à la place des gens, c’est souvent qu’ils sont assez loin des ambitions de ceux qui les invoquent.

La croisade a toujours été un marché porteur, l’effritement de l’audience globale du « message » permet la viabilité d’un nouveau modèle économique à l’échelle de un.

S’acharner sur un Homme à terre, seul ou en groupe, cela est devenu une marque de conviction, voire de courage, au regard des crimes prétendus et imputés à la future victime, selon l’empathie au menu du jour de la majorité.

Alors si penser comme le plus faible permet une justice compensatrice, la loi du plus fort est un préalable raisonnable à l’espérance la plus infime.

En opposant une utopie dorénavant terre à terre à des remèdes miracles mais non échangeables, le bureau des affaires sociales et internationales s’offre un avenir proportionnel au besoin de coupables.

Les nouveaux héros de la raison pour tous ne font pas dans la compréhension, car en cas de victoire aux jeux du cirque, que valent les explications ? Demandez aux lions !

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Si ce peuple opprimé et bafoué a le droit de se divertir aux frais de l’Etat, pourquoi les défenseurs des causes en tout genre protestent contre la subvention d’un concert de l’idole des jeunes, de la majorité ?

L’opéra et les théâtres sont le pan de l’économie culturelle le plus pris en charge par les pouvoirs publics peut-être en vertu de l’Histoire, du patrimoine ou de l’exception culturelle mais certainement pas au nom du nombre.

Outre les écrans de fumée de projets socioculturels, la plupart des Français ne vont pas s’abreuver aux deux mamelles de l’orgueil officiel, non pas par mépris de la programmation ou par allégeance aux contre culture, mais tout simplement faute d’argent et surtout de temps.

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Immoralité : Bon sens et bonne conscience, ne font parfois pas bon méninge…

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Je n’arrive pas à choisir entre la publicité nationale et la révolution imaginaire
(Levebvre 0 – Villepin 1)

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