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fullsizerender 23

Je ne sais plus pourquoi ni comment j’ai débuté cette histoire de blog – entre mouvement et échappatoire – et d’écriture semi-automatique, voire arbitrairement improvisée. Projeter un instantané de sa conscience dans l’infini, pour certains, cela peut paraître anodin, addictif, expiatoire mais en prenant la mesure de l’inconnu, j’en ai le vertige et quelques éclats de rire en relativisant l’absurdité de notre sérieux !

Que dire de tout cela au vu de cette première année d’extime, d’essais de résolutions, de choix d’erreurs et de prises de risque en plein bad trip général ? Je ne dis plus rien, je m’abstiens et je ne peux que raisonnablement douter de ma folie qui préférerait me voir courir nu dans les rues et de ma rectitude qui me suggérerait l’une de ces désertions dont je n’ai pas encore le courage. Difficile pour moi dans ce cas de m’inventer un combat, un avatar et une communauté pour chercher la vérité ou simplement pour passer le temps.

Mais sachant que je ne suis pas du genre à combler mon ennui par des artifices numériques et que je rechigne à l’idée de faire de mon nombril un centre d’attraction, je peine encore à me remémorer pourquoi un misanthrope de mon acabit est allé s’acoquiner avec le reste de la planète qu’il ne peut pas voir en peinture, ni en pixel.

Ma décision de me convertir au monde du surmoi a été guidée par le simple fait que je ne me reconnais nulle part et que les individus de mon espèce ayant survécu à l’intégration pour les nuls, l’égalitarisme pour les laïcs et le nihilisme pour les lâches devaient bien avoir 29,90 euros à dépenser ad vitam æternam afin de continuer promptement à se moquer à moindre frais de leurs prochains. Et, apparemment, on a besoin de se désigner pour exister dans le grand registre de ceux qui ont la prétention de penser et la négligence de la prendre pour acquis !

Ce que j’ai appris à mes dépens et que j’ai aimé en pratique durant mes années nocturnes de radio, à l’heure où les langues reprennent leur dû aux masques, c’est que les gens qui me ressemblent – où l’inverse – n’ont ni le même pedigree périphérique, ni la même couleur de circonstance, ni la même religion, officielle ou non, et souvent encore moins la même géographie qui fait que c’est toujours l’autre qui est détenteur d’une frontière.

Et depuis toujours, viscéralement, j’ai fait fi des codes interprétables, des modes interchangeables, des communautés étiquetables, des causes malléables sans vraiment me poser la question du profil de la personne en face de moi. Ne vous fiez pas aux apparences, je n’ai pas en moi cette tolérance des plus grotesques béatitudes, mais j’ai un faible notable pour la différence qui n’en porte pas le nom et qui se garde de toute promotion ostentatoire, la différence qui n’existe pas dans les quotas d’époque ou dans la pitié séculaire !

Nous y sommes. Si j’ai voulu cette expérience de blog en définitive, c’était dans le but inavoué de parler à des sans visages, puis d’attendre des réponses dépourvues d’avenir. Souvent en fixant cet écran, je crois qu’il me regarde en s’interrogeant sur mes motivations pour justifier son mobile, celui de cette prise d’otage consentie, car la société du tous connectés a éradiqué la notion de lieu et de lien. A présent pour communiquer il faut montrer, se montrer puis regarder.

Et depuis mon rocher en forme de pomme avec la mémoire approximative sous le bras et une mise à jour constante de la nécrologie mondiale, je cherche de manière compulsive des questions lorsque tout le monde a les réponses…

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J’ai toujours suivi les règles à la lettre près, quant à elles, elles ne parient que trop rarement sur moi et je les comprends. Etre un bon garçon, cela relève plus de la malédiction divine que de l’hygiène citoyenne. Dès que je commence à ressentir le moindre plaisir terrestre ou gratuit, je culpabilise automatiquement avant de jouir, comme ça. Et finalement ce couperet permanent me permet d’avancer même en roue libre et peu importe vers où !

En chemin vers nulle part, la vie bien comme il faut accompagnée de la cellule familiale parfaitement dysfonctionnelle me signifient, toutes deux, que mon bail pour une monogamie plus ou moins épanouie a expiré sans que mon avis ne compte. En consultant immédiatement ma culpabilité, puis en comptabilisant mes inavouables méfaits, je constate étonné que je n’ai rien à me reprocher. Je n’ai rien fait et c’est cela le problème ! Le jour où l’on m’a demandé de devenir un homme devant les autres, j’aurais dû m’abstenir.

J’ai des principes de paix de sociale comme tout le monde, mais surtout un modèle – sûrement dépassé au vu de l’orgie ambiante – de gestion tranquille des crises humanitaires en communauté. Et c’est cette image de respect intégral construite par ma mémoire et idéalisée par les années de monotonie à laquelle je me réfère fidèlement pour dicter ma conduite jours après jours. Le drame, lorsque l’on voue un culte aux modes d’emploi, c’est que l’on oublie souvent la vie qu’il y a autour, ainsi que ceux qui vous regardent comme si vous étiez la pièce d’un musée. A force d’amnésie maîtrisée, j’ai perdu même en gagnant.

Les banqueroutes les plus banales, les plus ménagères donnent inexorablement naissance aux interrogations que j’avais sciemment chassées de mon vocabulaire modéré. Les réponses sont faites pour ceux qui ont besoin de satisfactions personnelles, moi je veux des raisons logiques pour m’expliquer l’absurde. Au vu de mes bons et loyaux services soi-disant philanthropes, j’exige un échange ou un remboursement. Enfin, quelque chose qui me donne de quoi m’occuper.

Le problème avec les cadeaux que l’on vous offre sincèrement, c’est que leurs commanditaires se refusent à toute d’aide pour vous indiquer pourquoi ils sont cassés, alors que la garantie stipule que bon entretien rime avec longévité et peut-être un peu de prospérité. Pour me porter assistance, je viens bêtement voir et parler de ma petite vie à mon vendeur de croyance le plus proche. Et lui, en retour, s’offre une psychanalyse sur mon malheur en le nourrissant d’anecdotes sans queues ni têtes. J’aurais plutôt dû demander la paix intérieure à mon avocat.

À chaque plainte légitime ou accessoire, il faut un coupable idéal et bien évidement je serai le dernier sur cette short list. En attendant de m’en prendre à moi-même – un peu plus que d’habitude – j’hésite, hum… j’hésite vraiment en pleine crise spirituelle à demander des dommages et intérêts ou un coup de main au voisin du dessus, lui qui ne connaît que trop le son de ma voix et dont le visage si familier m’est totalement inconnu. J’aimerais qu’il sache parler aussi bien qu’il écoute, je me passerais bien de son amour pourvu qu’il me donne un plan, une direction et à l’impératif si possible.

Il me semble que le pire des choix, c’est d’en avoir. Trop à l’aise dans ma camisole de force respectable sous tous rapports, je confonds sécurité prévisible et mort provisoire. Je justifie scrupuleusement chacun de mes actes – de toutes mes respirations maladroites à mes cas de conscience financiers – par rapport à cette morale qui fait que je me se sens bien dans ma peau, que je regarde fièrement les autres en souriant, que j’attends en dodelinant de la tête mon dernier souffle, sereinement.

Mais avant de prendre mon billet en première classe pour le grand voyage, je dois comme on me l’a dit – conseillé, dicté et prescrit – me donner de nouvelles perspectives, sans savoir exactement où cela s’achète. Puisque que je dois obligatoirement aller de l’avant, et quitte à ramper, autant trouver une autre drogue que ma famille en instance de rupture pour prendre une option sur l’asile professionnel ou l’exil artificiel. Alors s’il faut un substitut, je vais commencer par la voisine, les grandes causes et autres petits remèdes peuvent attendre encore un peu.

Une fois la copropriété consommée, je commence à prendre par moi-même des décisions pour en tuer d’autres, évidemment, et je crois obstinément m’éloigner d’elles en pensant que mon mobile et mon nombril sont bien meilleurs que leurs crimes et leurs égoïsmes. Mais, parfois, les sorties de route sont plus sûres que les routes elles-mêmes et, en fin de course, je me trouve au point de départ parce que je l’avais fui. Parce qu’en définitive, il faut bien trouver quelqu’un ou avoir besoin de l’aimer, non ?

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Teaser en série (2) A Serious Man V.1 : http://wp.me/pn1lw-P5

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