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Posts Tagged ‘promotion’

Il y a certains refrains auxquels je ne peux pas vraiment échapper, du bac à sable et ses luttes des classes par textile interposé aux séminaires des pions interchangeables travaillant pour une quelconque entreprise, alors écoutez religieusement la bonne parole qui vous veut du bien, sociabilisez-vous, que diable !

Jadis, je recherchais le calme et le recul d’une vie d’ascète sans embrigadement ou de l’une de ces misanthropies humanistes, force est de constater que ce monde du rendement à tout prix n’est pas configuré pour moi, alors je dois rentrer dans le rang des rebelles sans causes et accepter les amitiés biodégradables et les amours prépayées.

Je me rappelle par flashs, en me baladant les soldes venues dans les rayons consuméristes d’une galerie marchande, comment, au nom du partage et de l’hypocrisie, ma génitrice m’a inconsciemment appris à soudoyer mon prochain, l’innocence cela n’existe pas, enfin il n’y a pas de place pour elle dans la loi populaire d’un prêté pour un rendu – ceci ne s’applique à la perte de la virginité – que ce soit un jouet, un jus de pomme ou un coin du jardin d’enfant.

Et, à l’heure fatidique de l’âge de raison voire de résignation, je conscientisais ce guide de survie en société inextricablement amputé de l’honneur, de la dignité et de l’amour propre. Ces valeurs d’un autre temps m’ont été inculquées tant bien que mal sur l’une des cuisses de mon géniteur au moment du sermon dominical – après la messe et avant Téléfoot – mais ont trouvé un réel écho dans l’un de ces dessins animés du matin où recherches personnelles riment avec violence générationnelle.

Après le chômage de masse et la sélection génétique à l’embauche par l’une de ces erreurs statistiques, j’accède enfin à la vie active et ses vicissitudes faites de machines à café et de traîtrises promotionnelles. Avec suffisamment de cicatrices dans le dos, mon expérience m’a prouvé que de l’usine automobile en périphérie urbaine, aux studios de création importateurs de cocaïne, en passant par la radio associative et ses idéologies pacifistes, mieux vaut être hétéro-flexible que dominateur car la machine n’aime pas les exceptions, elles se nourrit des exemples.

Comment suis-je passé des timides et inavouables préliminaires d’un entretien à la nymphomanie bureaucratique et ses tickets restaurant ? Sûrement le jour où le verbe avoir a pris le pas sur le verbe être et que j’ai compris que l’humanitaire est un marché porteur si l’on accepte la guerre !

Après la première concession, j’oscille en boitant entre le proxénétisme supposé et la prostitution avérée pour quelques cacahuètes de plus sur mon 13ème mois, voire quelques miettes d’action et une plus grande place de parking pour justifier le tarif prohibitif de mon assurance auto de luxe.

L’ambition, je ne suis pas contre, ceci étant, le cannibalisme d’afterwork et le sabotage par la rumeur durant les pauses cigarettes, très peu pour moi ! Mais quelques cabrioles désintéressées et volages au nom de la culture d’entreprise, de la cohésion sociale, ainsi que la lueur lubrique dans ton regard pourquoi pas !

Je suis souvent catalogué comme un utopiste intégriste ou un cynique psychotique – il faudrait savoir à la fin ! – alors que mon simple crime est de ne pas avoir le sourire Banania automatique lorsque j’aperçois le prototype du connard de service, galbé comme une anorexique philippine avec la personnalité d’une toiletteuse pour chiens. Autrefois, dans d’autres mœurs, j’aurais pris un malin plaisir à écarteler du regard cet épouvantail institutionnel jusqu’à ce que son unique champ de vision se réduise à ses chaussures bon marché, mais ce matin là, je me contentais d’un simple bonjour.

J’ai, pour mon plus grand malheur et celui de mon banquier, plus de passion que de raison, je prends les gens comme ils sont et non pas pour ce qu’ils font, c’est une erreur de casting peut-être pour celui qui confond instinct de conservation et plaisir terrestres.

J’ai parfois peur en voyant ceux qui ont réussi, selon leurs résidences secondaires et leur égo atteint d’éléphantiasis  souvent trop dilaté pour en profiter, jamais repus de cette boulimie de petit pouvoir ou grand manque affectif, toujours à trouver des témoins ou des victimes pour se mettre en scène jusqu’à la mise en bière pour la plupart et la glorification sur plaque dans une rue sordide pour les plus magnanimes.

Avoir un plan de carrière, hum, certes c’est une preuve flagrante d’intelligence dans le secteur concurrentiel de la vie, j’en conviens, mais à bien y réfléchir vu le peu de temps qui m’est imparti dans cette loterie mondiale sans gagnants, je préfère bêtement être à la merci de l’inconnu, plutôt que de suivre les pas d’autrui en pensant fermement laisser les miens.

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Cette semaine, au programme de  l’observatoire des sociétés mourantes :

Mercredi 2 : 36 15 Me Myself & I : « Sociabilise-toi ! », qu’on m’avait dit.

Samedi 5 : Teaser en série (17) Black Dynamite

Et la nouvelle rubrique prend encore un peu de retard – elle sera à base de texte, d’animation vidéo et de musique – donc un peu de patience !

Prenez le temps, avant qu’il ne vous prenne

Foutraquement…

SS

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JPOD

Je vous souhaite la bienvenue, ici, chez nous, chez vous, nous n’avons pas la culture d’entreprise, mais l’entreprise de la culture.

Meeting, happening, même combat !

Vous faites partie de la famille, abandonnez votre thérapeute, Dieu et votre amour propre, nous, nous vous aimons pour ce que vous êtes, ce que vous faites.

Je dois avoir la gueule de l’emploi et un petit quelque chose en plus de spécial ou alors, les fosses communes sont toutes équipées de machines à café.

Souriez, vous êtes officiellement mort, un CDI dans le portefeuille et une hypothèque de la maison du bonheur dans les promesses de fidélité.

Maintenant, les infarctus précèdent les calvities.

Caché dans une petite boîte trop parfaite pour être vraie, j’en construis d’autres pour vous tous, avec l’espoir que vous adoriez votre prison.

Je divertis le peuple en me faisant de l’argent : où est le mal ?  Tant que l’on ne me transfère pas vers la hotline ou le service après vente.

Il y a des vices acceptables, voire rentables, alors les plus scolaires d’entre nous préfèrent les participations aux bénéfices de l’industrie des pixels à l’argent sale des paradis artificiels.

Le crime, c’est tout de même mieux depuis son salon ?

L’obésité ou l’overdose ? Tout est une question de promotion !

Je me log chaque matin naturellement d’un air supérieur entre l’automate et le pantomime, pendant que tu pointes la misère sociale sur ton bleu de travail, derrière une machine qui ne peut penser sans toi.

Parfois, je me dis que l’esclavage c’est comme la mode, à force de suivre le mouvement, on pense l’incarner.

Peu importe les coups de fouet, du moment que l’on peut les revendiquer le premier.

Des régiments d’individualistes, vivant leurs ambitions par pack de six bureaux, dans un open space respectant les règles d’hygiène, mais pas celle de l’intimité.

Nous avons tous les mêmes diplômes.

Mais forte heureusement, en phallocratie, les droits de la femme ne font pas les salaires de la femme.

Pour rester dans les annales de l’entreprise certains font des dépressions, les autres des enfants.

Je préfère mes névroses souvent imaginaires, parfois obsessionnelles, à la monotonie de cette folie remplissant mes déclarations d’imposition.

Tous pensent réfléchir différemment, mais ils agissent de la même manière, dans le même sens, vers le même but.

Mais moi, j’ai des projets, je suis ne pas comme les autres, je combats le système de l’intérieur, un jour vous verrez !

En attendant, je fais semblant, j’achète quelques machins, je possède quelques trucs, pas grand chose, toujours dans la limite de mon découvert, pour ne pas attirer les soupçons, je prends un crédit, je file droit.

Je crois en ce que je télécharge, en toute légalité.

Certains ont des croisades humanitaires ou pédophiles, les autres des croyances nécrophiles ou mythomanes, moi, j’ai juste un besoin d’exister, je ne suis pas pareil, je me suis mis au bricolage.

Les jours d’ennui, j’hésite entre faire un don ou une OPA.

Un petit décontractant après le travail, entre collègues ou seul, un remontant dans ma voiture chaque matin en voyant le bureau se rapprocher dangereusement, un petit coup de pouce une fois la porte des toilettes close.

Moi, depuis le troisième bureau sur la gauche, celui avec le portrait de famille décomposée et ma figurine Green Lanterne achetée durant mon temps d’inertie sur E-Bay entre la première pause cigarette et le dernier mail groupé glorifiant un con et sa webcam, moi, je sauve le monde, demandez à mes euphorisants remboursés mais génériques, je combats l’horloge du lundi 08H00 au vendredi 17H00.

Je veux me faire un nom en perdant mon identité, dites bonjour à l’absurde banalité.

N’oubliez pas de mettre votre nom au feutre sur votre badge, prenez une viennoiserie et attendez la première vague de licenciement économique, en silence, gêné, comme à votre arrivée dans l’ascenseur.

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