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Un œil à moitié fermé sur l’écran immaculé, l’autre à moitié ouvert sur la rassurante obscurité, j’attends…

Les moments précaires où notre imagination en voie d’extinction reprend le contrôle approximatif de notre réalité si parfaite – faite de réponses à tout et de futur immédiat – ne sont pas légion. Je profite de ces voyages surplace pour m’extirper tant bien que mal du culte de l’immatriculation, qui est la même pour ceux qui s’y réfèrent et ceux qui s’y opposent.

La nuit était jadis l’alibi par excellence pour les anonymats sans lendemain, mais celui-ci dorénavant est devenu une marque de fabrique plus que rentable. Mon nom est personne, mais tout le monde veut une image conforme à ses fantasmes d’exil de proximité.

Parfois, entre la pause sanitaire des insomniaques et le retard prévisible des désinhibés, je trouve par persistance rétinienne la paix dans un coin de pixel, en pleine hypnose progressive devant la modernité à tout prix, achetée à crédit et qui ne vaut comme certitude uniquement la date de sa garantie. Je voudrais aller au fond des choses par ma propre énergie, mais l’époque promeut l’artificiel et le végétatif.

Au creux de la nuit, tout le monde est aux abonnés absents dans un rouge sonnant la fin des civilités pour aujourd’hui. Certains pourraient être angoissés par cette solitude sans personne à qui s’accrocher, mais pour ma part, cette accalmie met un terme à cette histoire faussement solidaire de « partage » qui relève plus du besoin de démonstration entre congénères. Je voudrais bien porter un masque et prendre part à la fête, mais les cicatrices ne font pas recette au royaume de l’amitié automatique…

Plus usé que fatigué, je penche par à coup du côté de la routine du travail à la chaîne depuis ma chaise multidirectionnelle à roulettes.

Je peux paisiblement être désinformé et anachronique pour enfin ne plus avoir d’avis – déjà dépassé – sur tout et n’importe qui, surtout n’importe quoi. Moralité, sans nous la Terre continue de tourner, demain rien n’aura changé et vous n’y serez pour rien, en quoi que ce soit. Diogène n’aurait su que faire avec un clavier azerty, il aurait oublié ses histoires de levier pour regarder le monde dans un écran en y construisant sa vérité au lieu de le soulever !

Dans le fond, je ne critique pas le mouvement car je ne contribue que peu à sa décélération, la course dans laquelle nous sommes embarqués plus par consumérisme que par idéal ne connaît pas de vainqueur, juste des clients. Dans ces instants de lucidité inopinée, je réalise que le progrès n’est qu’une forme de passé plus digeste que l’on sample plus qu’on ne le vit car tout le monde a quelque chose à vendre, même de toute bonne foi. Alors autant recycler les 5 minutes de gloire du follower d’à côté, il n’en saura rien, il a déjà oublié. À ceux qui savent tout à ne plus pouvoir imaginer, il reste la mort pour les réclamations éventuelles.

Je flirte avec l’endomorphine tout en lorgnant sur la caféine, c’est notre drame, le choix de l’inertie. Plus rien n’est grave, excepté l’instant présent qui nous a déjà quitté. Je ne suis pas un membre du communautarisme gadget ou des niches en série limitée, je marche seul, mais tout cela est désuet à l’heure où tout se télécharge et le peuple de la délation systématique, de la polémique congénitale, des modes mortes-nées, des jugements définitifs croit tant qu’il le peut qu’à plusieurs, qu’au plus grand nombre, il disparaîtra moins vite de la mémoire numérique.

Toujours personne à l’horizon et le cadran horaire agonise par des toc interminables tic, tac, tic, tac, tic, tac. Que faire à part se laisser aller dans une douce folie imaginaire lorsque nos rêves les plus fous ne suffisent pas à notre shopping list ?

Je ferme les yeux poliment sur cette escroquerie à l’assurance que représente le droit à l’infini après souscription à l’abonnement. Comme vous le pensez, je pourrais le plus simplement du monde éteindre tout l’attirail du parfait homo-oeconomicus. Mais le peut-on réellement ?  Il est déjà dans nos têtes et même plus loin encore, là où notre bonne conscience ne légifère plus…

Tord, raison, vrai ou faux, choisissez votre camp et sachez qu’on enregistre tout mais qu’on ne retient rien.

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Demain 01H00 “Rythme(s) & Mécanisme(s)” S01 E01

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dresser une liste non exhaustive des cons à libérer

 

L’expérience me l’a appris, mais je fais la sourde oreille…

Pour avancer dans la vie – au sens parental et industriel du terme – mieux vaut avoir la bouche close ou généreuse et la langue aussi diplomatique que simulatrice, à moins que cela ne soit la même chose.

Dans un monde régi par le bien contribuant au business fleurissant du terrorisme pour tous et de la résistance universelle, par le beau poussant à l’anorexie collective ainsi qu’à la pédophilie marquetée et précoce et par le bon prouvant que la laïcité n’est qu’un produit dérivé des religions majeures, mais aussi un épouvantail à la mesure de l’immobilité de la démocratie du pauvre, il me fallait agir.

Quand on est un con, comme moi, à la base, on pense naturellement que ce sont les autres qui le sont. A juste titre. Une fois sur deux c’est le cas. Et quoi qu’il en soit, j’ai ma mauvaise foi pour moi.

Une fois ce fait établi, il nous reste uniquement à dresser une liste non exhaustive des cons à libérer de leur triste sort…

 

 

 

 

 

l’éventualité du partage entre adultes de MST ou de Booty call

 

Mon premier cas d’école sera à la fois un classique de l’homo-sapiens soumis par son horloge biologique cherchant un peu de jouvence auprès des échecs de ses anciens concurrents et un symptôme de notre époque, aussi chaotique que virtuelle, gouvernée par la nostalgie discount et l’affect à tout prix.

 

Imaginons que je sois inscrit sur un quelconque réseau social à résonnance mondiale dans le but philanthropique de répandre un amour rédempteur autour de moi.

Etant donné que les gens font preuve, par hasard, d’un certain professionnalisme dans l’impersonnalité, il est assez simple de badger puis d’étudier l’internaute en quête de viol platonique et consenti.

Sur ces plates-formes de discussions stériles, d’abus sexuels passifs, d’autopromotion pour génies incompris et de fanatiques du passé composé concurrençant le chantage tacite des agences matrimoniales, le proxénétisme ancestral et les adultères durant les réunions d’anciens élèves, il y a, ici, un commerce du « c’était mieux avant ».

 

Par un matin anonyme et sans originalité, un ou une dénommé(e) X demande mon amitié inconditionnelle, comme ça, sans crier gare.
Par humanisme opportuniste, j’accepte, en attendant de le(a) supprimer.

Après quelques préliminaires d’usage sur la fréquence des relations sexuelles et le nombre de partenaires indicateurs d’une monogamie subie ou désirée, ceci cadrant la nature du dialogue, passons à l’étape CV.

Une fois éludée la boîte à fantasme de son acné si révisionniste et l’éventualité du partage entre adultes de MST ou de Booty call, le nerf de la guerre reprend le dessus sur la guerre des nerfs. La flatterie demeure à jamais l’outil le plus amical pour un interrogatoire confidentiel.

 

Une poignée d’anecdotes communes et complices en guise d’euphorisant, un rapide best of du soap opéra de la misère sentimentale ou du bonheur parfait de chacun, un léger détour par la case espoir éternel et plan de fin de vie, une petite pause de clouage au pilori du reste des protagonistes des photographies de classe et nous voilà arrivés au niveau des tractations des actifs relationnels et l’évaluation du pouvoir d’achat optionnel.

Que vaut un directeur d’une PME face à un chef projet d’une multinationale ?
Evidemment les fondamentalistes de l’idéal en toute circonstance et les amoureux de l’amour en manque d’orgie ont leur place dans un dîner de con, mais pas dans un carnet d’adresse pour tête à chasser.

 

Le speed-dating touchant à sa fin, plusieurs optiques s’offrent à votre pragmatisme compassionnel. Soit vous laissez pourrir la situation en attendant un infarctus ou une grossesse inopinée, soit vous dévoilez vos ambitions de lilliputiens en souhaitant plus de pitié que d’honnêteté, soit vous pratiquez l’hypocrisie ou la sympathie – selon votre degré objectivité – en lorgnant régulièrement sur les nouvelles relations de votre ex futur friend.

 

Si la famille n’est pas une question de casting, l’amitié industrielle n’est qu’une question de profil.

 

 

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