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Posts Tagged ‘mariage’

J’ai toujours suivi les règles à la lettre près, quant à elles, elles ne parient que trop rarement sur moi et je les comprends. Etre un bon garçon, cela relève plus de la malédiction divine que de l’hygiène citoyenne. Dès que je commence à ressentir le moindre plaisir terrestre ou gratuit, je culpabilise automatiquement avant de jouir, comme ça. Et finalement ce couperet permanent me permet d’avancer même en roue libre et peu importe vers où !

En chemin vers nulle part, la vie bien comme il faut accompagnée de la cellule familiale parfaitement dysfonctionnelle me signifient, toutes deux, que mon bail pour une monogamie plus ou moins épanouie a expiré sans que mon avis ne compte. En consultant immédiatement ma culpabilité, puis en comptabilisant mes inavouables méfaits, je constate étonné que je n’ai rien à me reprocher. Je n’ai rien fait et c’est cela le problème ! Le jour où l’on m’a demandé de devenir un homme devant les autres, j’aurais dû m’abstenir.

J’ai des principes de paix de sociale comme tout le monde, mais surtout un modèle – sûrement dépassé au vu de l’orgie ambiante – de gestion tranquille des crises humanitaires en communauté. Et c’est cette image de respect intégral construite par ma mémoire et idéalisée par les années de monotonie à laquelle je me réfère fidèlement pour dicter ma conduite jours après jours. Le drame, lorsque l’on voue un culte aux modes d’emploi, c’est que l’on oublie souvent la vie qu’il y a autour, ainsi que ceux qui vous regardent comme si vous étiez la pièce d’un musée. A force d’amnésie maîtrisée, j’ai perdu même en gagnant.

Les banqueroutes les plus banales, les plus ménagères donnent inexorablement naissance aux interrogations que j’avais sciemment chassées de mon vocabulaire modéré. Les réponses sont faites pour ceux qui ont besoin de satisfactions personnelles, moi je veux des raisons logiques pour m’expliquer l’absurde. Au vu de mes bons et loyaux services soi-disant philanthropes, j’exige un échange ou un remboursement. Enfin, quelque chose qui me donne de quoi m’occuper.

Le problème avec les cadeaux que l’on vous offre sincèrement, c’est que leurs commanditaires se refusent à toute d’aide pour vous indiquer pourquoi ils sont cassés, alors que la garantie stipule que bon entretien rime avec longévité et peut-être un peu de prospérité. Pour me porter assistance, je viens bêtement voir et parler de ma petite vie à mon vendeur de croyance le plus proche. Et lui, en retour, s’offre une psychanalyse sur mon malheur en le nourrissant d’anecdotes sans queues ni têtes. J’aurais plutôt dû demander la paix intérieure à mon avocat.

À chaque plainte légitime ou accessoire, il faut un coupable idéal et bien évidement je serai le dernier sur cette short list. En attendant de m’en prendre à moi-même – un peu plus que d’habitude – j’hésite, hum… j’hésite vraiment en pleine crise spirituelle à demander des dommages et intérêts ou un coup de main au voisin du dessus, lui qui ne connaît que trop le son de ma voix et dont le visage si familier m’est totalement inconnu. J’aimerais qu’il sache parler aussi bien qu’il écoute, je me passerais bien de son amour pourvu qu’il me donne un plan, une direction et à l’impératif si possible.

Il me semble que le pire des choix, c’est d’en avoir. Trop à l’aise dans ma camisole de force respectable sous tous rapports, je confonds sécurité prévisible et mort provisoire. Je justifie scrupuleusement chacun de mes actes – de toutes mes respirations maladroites à mes cas de conscience financiers – par rapport à cette morale qui fait que je me se sens bien dans ma peau, que je regarde fièrement les autres en souriant, que j’attends en dodelinant de la tête mon dernier souffle, sereinement.

Mais avant de prendre mon billet en première classe pour le grand voyage, je dois comme on me l’a dit – conseillé, dicté et prescrit – me donner de nouvelles perspectives, sans savoir exactement où cela s’achète. Puisque que je dois obligatoirement aller de l’avant, et quitte à ramper, autant trouver une autre drogue que ma famille en instance de rupture pour prendre une option sur l’asile professionnel ou l’exil artificiel. Alors s’il faut un substitut, je vais commencer par la voisine, les grandes causes et autres petits remèdes peuvent attendre encore un peu.

Une fois la copropriété consommée, je commence à prendre par moi-même des décisions pour en tuer d’autres, évidemment, et je crois obstinément m’éloigner d’elles en pensant que mon mobile et mon nombril sont bien meilleurs que leurs crimes et leurs égoïsmes. Mais, parfois, les sorties de route sont plus sûres que les routes elles-mêmes et, en fin de course, je me trouve au point de départ parce que je l’avais fui. Parce qu’en définitive, il faut bien trouver quelqu’un ou avoir besoin de l’aimer, non ?

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Teaser en série (2) A Serious Man V.1 : http://wp.me/pn1lw-P5

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Rentrer chez soi…

En voilà un concept original, comme si l’Homme était conçu pour être sédentaire, comme si l’homme était programmé pour être monogame. Cependant la société des gens heureux et du bonheur prêt-à-porter est passée par là et la machine humaine ne connaît pas la pitié – si elle n’est pas rentable – particulièrement envers ceux qui tentent de ne pas suivre scrupuleusement le mode d’emploi du sens de la vie. J’aime avoir toujours les mêmes habitudes, mais jamais au même endroit et encore moins avec les mêmes gens.

En général ma manière de vivre les irrite plus que ma façon de penser. La simple évocation de l’idée que je n’engendre pas du temps comme un cadeau divin parce que je ne fais que le traverser de part en part, elle remet en question les gens tout en les confortant. Mais on ne peut décemment pas porter tout le monde dans son sac à dos et encore plus, sa propre mémoire. Si je ne peux me souvenir de moi même, je n’aurai plus rien à regretter !

Pour moi, l’échec est semblable à un contrôle interminable derrière une famille fuyant leur chez eux pour les vacances, à un retard sur un vol qui produira le manque de mon scotch au bar déjà désert, à une réservation d’hôtel mal enregistrée qui annoncera une vengeance prochaine en faisant droit de privilège en doublant légalement dans les files d’attente. Ha ! Oui, je sais, les gens dans tout ça ? Hum, ils meublent avec plus ou moins de succès mon temps de transit entre deux échappatoires.

Justement en parlant des « gens », les seuls, les vrais, les uniques et irremplaçables, pour mon travail salutaire, j’en croise souvent, j’en croise beaucoup, j’en croise trop à vrai dire. Sachant que cette overdose d’humanisme garantit à elle seule mon mode de vie, je consens à mettre tout mon cœur lorsque je fais le tour du pays pour annoncer à ces personnes, avec leur vie sur le visage, qu’elles sont licenciées. Une fois la sentence assenée – nette, sans bavure et avec un sourire compatissant en option – je les vois hébétés, en colère, absents, effondrés, autant de choix qui les empêchent d’avancer suffisamment vite pour ne pas disparaître de l’organigramme du grand dessein.

À toute épreuve à handicap, le seigneur pourvoit une récompense à la mesure du sacrifice, alors dites merci à la culture de votre entreprise pour laquelle vous avez donné, sans poser de questions, les meilleures années de vos existences car elle vous propose un plan de résurrection en plusieurs étapes. Ne nous remerciez pas. Donc pour revenir parmi nous un jour, il faut que vous nous quittiez définitivement.

La manière dont on part est aussi – si ce n’est plus important que tout – ce que l’on a fait auparavant. J’aime à penser que les additions ne font pas le résultat. Pour certains leur emploi est tout, un but, une famille, un foyer et au moment de dire adieu à ce morceau d’eux qu’ils ne récupèreront vraisemblablement plus, je leur demande de fermer les yeux une minute car, à tout regarder comme si chaque chose autour de leur open space était primordiale, ils en oublient vite leurs priorités.

Personnellement, la famille, ma famille, cela n’en n’était pas une, disons que cela fait partie d’un pack à l’origine et du décor au bout du compte. J’ai des liens avec les miens, de ceux qui sanglent pour mieux m’aimer et qui me ramènent à chaque fois à ceux qui meurent du temps qui passe et qui portent mon nom. J’ai beau fuir aussi vite que l’avion le peut, elle me rattrape toujours.

Ne pas mourir seul, cela paraît être la seule obsession raisonnable, mais de la part des vendeurs d’amour à tout prix qui font de leur hygiène affective une morale à toute épreuve, je trouve cela d’un égoïsme dont seul les solitaires devraient se prévaloir. Apparemment, c’est ça l’objectif trouver quelqu’un, une fois qu’on l’a, il faut évidemment produire d’autres quelqu’un sous peine de s’ennuyer avec le premier quelqu’un. Je crois en la loyauté, l’honnêteté ça ne dure que le temps d’une pause café ou d’une partie de jambes en l’air, voire à l’horizontale. On aime couché, on cohabite debout.

Les gens, encore eux, ont un besoin maladif de savoir d’où les autres viennent, comme si l’on était condamné à n’être qu’un échantillon de notre passé. Je vois si souvent le monde d’en haut en classe affaire que j’en oublie le nom des terres en dessous. Mais si vous voulez savoir, moi, je viens d’où je suis maintenant.

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Air france 4

Merci de me foutre la paix, je suis en plein rêve occidental, en stand by, je profite d’une mort lente bien méritée, avec mes semblables…

…Je ne sais pas ce qui différencie le fait de voir des cons voler avec la prétention d’Icare et l’avenir de Christopher Reeves, du fait de ne rien dire au moment de voir convoler des gens trop jeunes pour mûrir, c’est peut-être la nature de notre silence.

Le résultat est le même en pilotage automatique, les sièges de plus en plus vides, toujours le même film, à destination d’une routine pour acquis, une bonne assurance vie et le temps pour ultime ennemi.

En parlant du temps, il se fait long, lent, lourd et indénombrable comme le troupeau d’animaux marchant debout, s’extasiant plus devant le lifting  d’une quelconque illustre que devant 560 tonnes de ferrailles (boite noire incluse) en équilibre dans le vide.

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Avant que le gros du bétail ait saisi que le numéro sur le billet d’embarquement correspond à un ordre précis de passage devant le sourire professionnel de la dominatrice de service, nous avons droit à un embouteillage dans un entonnoir.

À toutes fins utiles, la phrase « à vous d’embarquer » n’est qu’une formalité et surtout pas une invitation à expliquer – en collectivité, à qui peut l’entendre – ses motivations profonde à prendre part à ce voyage.

Merci de garder vos regards de connivence pour les futures projections photographiques depuis l’écran de votre téléphone portable, ainsi que vos machinations de dernières minutes pour avoir un billet moins cher et mieux que tout le monde. Cela va de soi.

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Aujourd’hui à vendre en exclusivité dans la cour des miracles, des spécimens uniques et standard à la fois. Nos produits sont à saisir ici et maintenant, car ils sont en voie d’expansion.

Commençons par « Les bébés Sumos », citoyens quart-mondistes, c’est dire, touristes lowcost ou riches des pays pauvres.

Ils sont fournis avec la surcharge pondérale comme signe extérieur de richesse, l’American Express pour satisfaire le banquier des commerçants et séduire les plus réticents des délinquants, sans oublier leurs amples et flashy bouts de tissus communément appelés vêtements provoquant des crises d’épilepsie et la chute des actions des tentes Décathlon.

La panoplie parfaite du pigeon voyageur.

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Poursuivons par les sudistes livrés avec une bijouterie à même le cou, les poignets et le torse de sortie qu’importe la saison.

Ils sont accompagnés par leur alter ego, les Bobos clamant que c’est toujours les autres qui le sont, eux sont équipés d’un voile intégral de chez Agnès B et des vaccins pour boire un café à St Germain.

Les premiers ont le passé des seconds, la liberté de penser a un prix, une date de péremption, voire la lucidité sur cette mascarade d’époque, avoir un avis.

Les seconds ont le futur des premiers, mais ils traînent les pieds en confondant crédibilité et erreur de jeunesse.

Alors cessez le feu, ces regards inquisiteurs du coin de l’œil relèvent plus de la convoitise mutuelle que de l’invective feutrée.

L’emménagement touche enfin à sa fin, tous rangés, ceinturés, bordés, le corbillard volant peut prendre la file des airs.

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Lorsque l’on voyage, le problème, s’il doit en avoir un, c’est le voisin. Dans mon cas, il a été le colis sur le siège de tous les autres passagers.

Dès le départ, il a annoncé la couleur tout bedonnant qu’il était, M. le Bibendum est polyglotte apparemment lorsqu’il beugle péniblement de toute son importance en anglais primaire, en italien approximatif et en français de fin banquet.

Ce monsieur suinte plus qu’il ne respire, la respiration encastrée par l’un de ces cigarillos lui garantisse une haleine à la frontière de la fosse septique et de l’odeur de notre futur plateau repas.

Il tapote suffisamment bruyamment pour que tout le monde l’observe et lui de nous dévisager en se moquant ardemment de nos doléances, en poursuivant la préparation impérieuse d’un rendez-vous sur son Blackberry dans sa petite vie si importante, si impotente.

Au moment de la délivrance collective, quand il rengaine son portable, le second sonne grassement aux notes du petit bonhomme en mousse – moralité, la technologie n’est qu’un moyen supplémentaire de prouver notre petitesse – et là, il nous gratifie d’un cour magistral de management à poumons ouverts.

Pendant que les gouttes s’accumulent sur sa chemise jusqu’à l’imbiber totalement, il a le temps de noter le derrière de chaque hôtesse de l’air, visiblement pas à la hauteur de ces fantasmes consentis durant les séminaires de son entreprise.

Après avoir gober sa collation, il suce tous ses doigts avec délectation les uns après les autres en s’essuyant discrètement sur son pantalon en tergal, puis il se remet à regarder les images plutôt qu’à lire les journaux.

Brève évasion, la seule de la journée, par le hublot je fixe notre dérision collée au sol, apparemment la terre devient si rare qu’on en oublie le ciel et l’on poursuit le reste de sa vie en regardant ses pieds.

Fin de la mi-temps, le monticule de cholestérol habillant une calvitie prochaine et des pellicules certaines, rallume ses portables comme pour indiquer au pilote qu’il est l’heure d’atterrir, sous peine de lui faire perdre du temps sur son ulcère.

L’oiseau de fer trouve le tarmac à son goût, la panique, intime, habituelle qui traverse tout un chacun un quart de seconde une fois disparue, la course revient dans les esprits de chacun, la course d’une vie, la course d’un voyage, la course pour aller chercher ses bagages.

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Finalement, j’irai à ce mariage comme les autres en un seul morceau – excepté la quiétude que j’ai laissée dans les nuages – sous un soleil fabriqué pour les UV et les cancers de la peau.

Comme un con, j’attends le bus et je n’attends rien d’autre, si ce n’est le vol de retour ou un siège éjectable.

L’âge adulte s’est pointé sans crier gare armé d’un faire-part de mariage aux relents d’épitaphes…

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air france 3

Merde, la vie n’est qu’une longue liste d’attente pour combler le vide évident qui nous sépare du néant…

…De mon lieu de désertion plausible (l’aéroport) à mon moment de résignation totale (le mariage), seule une grève injustifiée ou du terrorisme publicitaire auraient pu m’empêcher d’être complice de cette association de malfaiteur commanditée par le tout-puissant.

Les banderoles pour aboyer et les suppositoires de dynamite en soldes ne venant pas, je m’en suis remis secrètement à un de ces forcenés armés, télévisés, quinquagénaires en devenir, boursouflés d’amertume ouvrière, imbibés de rêve américain bon marché, endeuillés par une progéniture bâclée, le souffle vinassé et la main aussi lourde que pédagogue, mais là encore personne, merci pour la solidarité.

Je m’en rappellerai, je resterai chez moi avec mon chat, au soir d’une de ces futures guerres intra-communautaires fomentées par les vendeurs d’autocollants identitaires pour voitures d’occasion.

J’abdiquais donc, et j’avançais nonchalamment en traînant une jambe vers le gros du troupeau bruyamment organisé, tout excité qu’il était de partir d’ici pour aller là-bas, avec la conviction profonde que leurs soucis n’y seront pas.

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Entre l’hôtesse usagée, recyclée, usagée servant de point d’embarquement et mon visage demeurant en berne, naturellement dépité, perclus par une centaine d’échantillon d’humanité en pleine représentation vaguement authentique.

Ce déballage sans discontinu où les spectateurs sont le spectacle, ne me donnait aucune envie d’acheter la marchandise et encore moins de fraterniser.

Au royaume de la taxidermie qui s’ignore, les spécimens en présence concouraient tous pour le prix du ridicule qui aurait pu tuer. Ayant gagné plusieurs années de suite, j’ai décidé de ne plus participer.

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Premiers candidats à la nécropsie, la race de ceux parlant le plus souvent, le plus fort sans attendre la moindre réponse, en regardant compulsivement autour d’eux : les technophiles professionnels et générationnels.

Peut-être sont-ils des commerciaux grisonnants recherchant un second souffle dans les gadgets, équipés de la même cravate de la fête des pères ornant la même chemise invisible, le tout résistant tant bien que mal à la charge abdominale sponsorisée par des bières trop blondes pour être honnêtes.

Une armée sans logo ni drapeaux, la meilleure des armées.

Les voilà s’agitant en canon comme sur la banquise, la face grave et éteinte, les yeux fatigués puis perçants, la bouche pâteuse espérant le prochain arrivage officiel de nicotine ou de chlorophylle de substitution, la nuque en sueur dépassant péniblement de ce col savamment repassé afin de fabriquer des arrêts maladie, le corps en équilibre provisoire, le pas décidé puis fuyant.

Décidément, toutes ces gesticulations apparemment maîtrisées relevaient du petit miracle.

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Les autres, des chargés de projet de n’importe quoi, l’insolente, mais courtoise jeunesse 2.0 pratiquement déclinante, stands hi-tech sur pattes, mi hommes, mi machines, tapotaient nerveusement sur leurs écrans tactiles.

Cette génération qui est née en sachant tout, dupe de rien.

Elle méprise les porteurs d’alliances et de calvitie, cités ci-dessus, du haut de leur acnée persistante, en pensant fièrement que le système les a eu, eux, les vieux, et jusqu’à la complémentaire santé, alors qu’eux, les jeunes déclinants, le système, ils le tiennent dans la main. Mais bien sûr!

Une belle promesse d’un avenir différemment identique, entre référence et concurrence.

Ils sont toujours à la page d’après leurs réseaux sociaux, en passant du statut de métro sexuel à celui d’hétéro flexible, d’un peu d’imagination et d’une main droite à la webcam et la prétention de devoir être ambidextre.

Si l’avenir de l’homme c’est la femme, leurs silhouettes en sont la preuve flagrante, filiforme à la limite de l’insignifiance. Leur thorax maintes fois promis à l’adolescence n’est jamais arrivé, pas plus que le minimum vital de fessier pour que la troisième intercostale et l’épine dorsale ne soient pas les seules attractions de cette partie géante d’osselets.

Parfaitement mal rasés pour laisser prédominer ces cernes décoratives sur l’excès de crème hydratante, cintrés comme il se doit entre le garde à vous et la décontraction de vernissage, rebelles juste ce qu’il faut de la lecture de Charlie Hebdo au trou chirurgical sur le jean, la french manucure maison, discrète et la chevelure militairement en bataille.

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Et puisque maintenant filmer le ¼ d’heure de gloire d’un tiers équivaut presque au même vedettariat, je scrutais plus les voyeurs que les exhibitionnistes.

Et là, le black out! C’est l’accident bête et banal, rattrapé en plein vol par ma morale des soirs de victoire de coupe du monde.

Stoppé par une urne, je perds le contact visuel, le mendiant de plastique m’indique respectueusement qu’il faut donner aux pauvres qui ont systématiquement le mauvais goût de mourir de faim quelque part où il n’y a pas d’aéroport.

Merci de me foutre la paix, je suis en plein rêve occidental, en stand by, je profite d’une mort lente bien méritée avec mes semblables, avant de m’envoyer en l’air, une dernière fois…

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En observant à vive allure mes semblables et le décor sur le tapis roulant, je me dis que nous avons une appointance maladive pour les boîtes, l’enfermement, peut-être afin d’exacerber notre besoin d’évasion, d’ailleurs, enfin donner un peu sens à tout ça…

…Prendre l’avion, c’est comme se marier, on fixe avec ferveur le 7ème ciel en omettant que l’atterrissage en douceur n’est pas une garantie.

Ce qu’il y a de plus imparable que l’effet papillon, c’est l’effet pavillon.

Pour arriver à cette mort lente et socialement valorisante, le processus est long et onéreux, il faut un minimum vital d’amour, un patriotisme certain pour soigner les statistiques de la natalité, une cérémonie officielle pour corroborer les faits, des témoins et dans le pire des cas des complices, et c’est à ce titre de votre serviteur est convié à faire office d’épouvantail compatissant devant des Hommes pétris de certitudes et accessoirement un Dieu overbooké.

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Ce que j’aime part dessus tout avec les aéroports, c’est qu’ils offrent une raison valable de gaspiller du temps.

Il est vrai que je prends rarement l’avion, non par une de ces phobies qui supposerait que l’apesanteur reprenne son dû, mais plutôt par hantise du troupeau sophistiqué et de sa promiscuité polie voire docile comme l’ascenseur du lundi, cette tombe à la verticale qui a achevé le peu d’intérêt que je portais aux banalités, ainsi qu’aux une des journaux, si différence il y a entre les deux.

Plus il y a de consignes contradictoires, de slogans péremptoires et d’ordres rédhibitoires, moins je fais attention au protocole à respecter sous peine d’être immatriculé comme le dernier des analphabètes préférant les preuves circonstancielles à un ordre bienveillant.

Alors, disons que la vision de ce bétail émancipé, volontaire, bénévole, discipliné, voire conscient de sa condition, suggère que le libre arbitre est une prison à la mesure de notre peur de l’inconnu.

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De couloirs embouteillés par le trop d’espace en escalators escortant des enfants trop bruyants pour être curieux, accompagnés qu’ils sont par des parents plus absents que passifs, je trouve finalement mon point de chute, devant une borne interactive peu coopérative en lieu et place d’une hôtesse autiste.

Personne n’échappera au progrès, j’avoue avoir pris cette prémonition passéiste comme une publicité institutionnelle et non telle une condamnation au changement sans espoir d’alternative qui n’en serait pas une et d’un dédommagement en coupon de réduction.

Me voilà donc devant le check-in, après quelques essais infructueux pour cause d’écran tactile défectueux, je décide de demander assistance aux prédécesseurs en talons de la dite borne interactive.

Je me suis senti bien seul, trop occupé qu’elles étaient ces anciennes divorcées et futures botoxées à disserter sur l’arrière-train d’un spécimen de quota fraîchement sorti de sa jungle urbaine.

Elles daignèrent répondre après la minute de mépris syndical enfin passée, d’un ton sec et sentencieux, afin de me rappeler la bêtise crasse qui était la mienne. Il y a des licenciements économiques qui se perdent, je vous le jure.

Ma valise une fois expédiée, je me dirige sans trop de conviction vers le contrôle d’identité habituel occupé par la fine fleur des agents de sécurité issus de votre supermarché le plus proche.

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Depuis le 11 septembre, étrangement, lorsque j’oublie de me raser pour ce genre de réjouissance administrative, ma barbe joue le rôle de signe extérieur distinct de terrorisme potentiel.

Allez savoir qui de la paranoïa impartiale ou de la prévention partisane l’emportera ?

Mes sourcils se froncent d’entrée, mes narines enflent progressivement, ma mâchoire se serre jusqu’à ne plus le pouvoir et mes tempes sont sur le qui-vive à la simple pensée de l’association d’idées « uniforme + contrôle », c’est sûrement une conséquence directe d’avoir habité à proximité de l’hôtel de police, tout en bénéficiant du savoir-vivre de ses hôtes.

Un sourire d’entretien d’embauche, une ceinture enlevée avec maestria comme une promesse de coït, je m’échappe tel un prince de ce banal usage avec le sentiment du devoir accompli comme si j’avais quelque chose à me reprocher, l’esprit est une étrange machinerie.

La fouille anale, ça sera pour la prochaine fois.

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J’enclenche l’avance rapide durant mon passage dans la zone duty free, afin de ne pas céder à mes penchants consuméristes, mais peut-être aussi en imaginant le fond d’un paquet de pâtes anonyme et le peu de sel qu’il resterait dans une de mes casseroles orphelines à la fin du mois.

Il faut avoir des preuves de notre passage en achetant des trucs, des machins, des choses, dont on n’aura pas le loisir de se lasser une fois le compte à rebours de la course à je-ne-sais-pas-quoi relancé.

Merde, la vie n’est qu’une longue liste d’attente pour combler le vide évident qui nous sépare du néant…

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air france

On m’avait prévenu à l’époque de mon amour pour le vandalisme mural, “Etre un adulte, c’est avoir des responsabilités, des obligations et une once d’hypocrisie”.

Le rendez-vous est pris à peu près quinze ans de nomadisme et quelques comas éthyliques plus tard.

L’âge adulte s’est pointé sans crier gare armé d’un faire part de mariage aux relents d’épitaphes.

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À ce moment précis, une fois l’erreur du débutant passée, celle d’ouvrir l’enveloppe et d’imaginer les réjouissances spontanément programmées, il me restait deux choix et deux retours de flamme.

Esquiver…

Soit par l’une de ces gastro-entérites aussi inopinées que crédibles, au risque de subir une soirée rétrospective du mariage et son cortège de photographes amateurs ayant tous fait l’acquisition d’un Reflex et d’une version crackée de Photoshop à noël dernier.

Ou

Soit en expliquant à ma moitié que, par conviction, je ne me sens pas d’être l’un de ces voyeurs qui en silence tout au long de la cérémonie, du repas assistera l’œil lubrique à ce qui ressemble à des préliminaires en public qui se solderont par un divorce dans 1 cas sur 3, hors violence conjugale et sinistrose en binôme, bien sûr.

Se saborder…

Soit pris d’un élan d’humanisme de 24 décembre ou d’un goût certain pour la proctologie, déciderais-je de partager un peu de mon temps perdu en micro-blogging avec des étrangers, sans espoir d’éviter les débats endiablés sur la météo, l’équipe de France de football et la politique, heu, non Secret Story.

Ou

Soit avec l’accord officiel avec mon foie, enfin ce qu’il en reste et les commodités les plus proches, je sifflerais tout ce qui peut être fermenté, frelaté et qui, au cas échéant, me sauvera d’une de ces lucidités pratiques qui n’a pas sa place au pays du bonheur d’un jour et à crédit. L’honnêteté n’est pas de mise en pareille circonstance.

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Puisque les dés étaient lancés et pipés, il me fallait résoudre le détail du transport, une fois la pression sociale de l’écologisme à tout prix renvoyée dans les cordes par mes finances, mon choix se porterait sur les services délivrés ou plutôt leur absence.

Je veux juste voyager, je ne veux ni jeux ni nourriture pour étouffe païen et encore moins l’une de ces puéricultrices que l’on pourrait confondre avec des péripatéticiennes, venant me vérifier avec un sourire toutes les 10 minutes comme un horodateur en manque de pièces.

Mais d’un autre côté, faire 6 heures de train avec une angoisse certaine  à l’idée de partager un compartiment entier avec un régiment d’énergumènes fiers et tout émoustillés à la première vision de billet estampillé IDTGV, je me résolu à jouer à la roulette russe, voire au crash test, en optant pour l’avion.

Je vous épargne la scène du guichetier, mi glavio, mi statue, lent, très lent sûrement par l’une de ces consanguinités rurales, celui-ci vous ferait presque regretter ces discussions dans un français approximatif, sans résolution avec une hotline perdue quelque part au Maroc.

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Ce que j’aime avec les aéroports, c’est qu’ils ressemblent à un siphon pour les gens trop pressés et un zoo sophistiqué à la fois.

Roissy Charles De gaulle, c’est un peu la vitrine de Paris, donc c’est agréable à l’œil, on pense à ses impôts, mais ça brille pour pas grand chose.

Un fois expulsé d’un RER monotone, précédemment délesté de ces travailleurs aigris et ces banlieusards résignés, direction mon point d’enregistrement en évitant les politesses maladroites des agents d’accueil.

En observant à vive allure mes semblables et le décor sur le tapis roulant, je me dis que nous avons une apointance maladive pour les boîtes, l’enfermement, peut-être afin d’exacerber notre besoin d’évasion, d’ailleurs, enfin donner un peu sens à tout ça…

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le mariage saboté

Je n’arrive pas à choisir entre les terroristes peoples et le report de l’âge de la retraite chez les chômeurs
(Julien Coupat & Yldune Lévy 0 – Brice Hortefeux 1)

la retraite

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