Chaque vendredi l’histoire bégaie son français entre les spéculations sans importance sur mon avenir professionnel, la recherche du sens de la vie dans mon bol de céréales presque vide et la consultation psychotique des statistiques de mon blog, je voudrais bien aller me coucher, mais le chat a pris ma place pour ne plus la quitter.
En ce jeudi, je ne sais plus sur quel pied danser dès que j’ai, depuis mon miroir, mon ombre dans le viseur, et qu’elle s’empresse de me présenter un doigt d’honneur. Alors je décide solennellement la brosse à dent à la main d’abandonner mon humanité. 1/4 d’heures plus tard, j’ai retourné ma veste comme tout bon homo œconomicus et je suis à deux doigts, que dis-je, à deux encablures de dire bonjour à ma voisine. Raté, je faisais mes lacets, cela est remis à demain ou l’année prochaine.
Et mercredi comme un enfant devant son plateau repas au réfectoire, je n’aime pas, je ne tolère pas, je n’accepte pas les sentiments d’usine et les pratiques plastiques. Mais, apparemment faire carrière est intimement lié à l’acceptation parasitaire de l’autre. Dès lors le suicide commercial n’est pas une option.
Nous sommes juste le second jour de la semaine et mon corps me lâche, morceau par morceau sans crier gare, pour le bien des lombrics, mais tout le monde trouve cela sain, le démantèlement, alors je fuis le mouvement. Et puis avec le temps qu’il me reste, je pourrais peut-être enfin trouver où est logée la montre qui raisonne depuis mes entrailles pour enfin l’arracher de sa prison de chair et lui redonner une liberté bien méritée. Et puis j’arrêterais de compter les hypothétiques et les peut-être.
Puisqu’il faut bien commencer la semaine, je ferai le bilan de ce que je voulais et de ce que je pouvais dimanche soir en regardant avec mépris la planche à repasser. Alors quoi de plus logique que ma vie soit un sample ? Rendez-vous devant le bol de céréales vide, dès lundi prochain…