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Posts Tagged ‘lego’

Dimanche et je n’ai pas concédé le moindre mot personnel à mon clavier industriel. Et pour cause, nous nous sommes regardés de loin comme un couple sur la bande d’arrêt d’urgence, avant le divorce ou un nouvel enfant. Lui me murmure « page blanche », et  je lui susurre « authenticité du récit ». Je lui avais promis en exclusivité, avant mon hypothétique progéniture, une partie de mon existence à exhiber à tous les détenteurs d’un abonnement à la modernité. Mais ce week-end, j’ai préféré vivre mes nouvelles aventures plutôt que lui donner la mienne en quelques signes et autant de souvenirs en moins. J’écris ce que je suis, le romanesque n’a pas sa place à mes côtés.

Tic, tac, tic, tac, tic, tac. Une seule chose me fait me lever chaque matin et je la combats minute par minute jusqu’à ce que je m’incline par chaos souvent à l’endroit même où je me suis réveillé. Tic, tac, tic, tac, tic, tac. Certains veulent acheter de la terre, moi je me porte acquéreur de toutes les parcelles de temps que l’on voudra bien me vendre et peu importe si je ne vois pas venir l’apocalypse précédée des cris de mes congénères. Tic, tac, tic, tac, tic, tac. À mon poignet, solidement arrimée pour être une part de moi, j’ai une montre mais ne la regarde jamais car elle aurait le pouvoir de me porter. Tic, tac, tic, tac, tic, tac.

Un article à construire à partir de ma mémoire pour le blog, un recueil de nouvelles à finaliser toujours et encore, une playlist à l’abandon qui réclame à corps et à cris en mp3 mon attention, un chat hypocondriaque addict à l’affection et enfin, pour en terminer proprement, cette courte et indispensable vie à user jusqu’à la corde et plus si affinités. Elle me suit du cordon ombilical à la laisse monogame en passant par la chaîne alimentaire des humanistes. Mon blog commence à me coller à la peau autant voire plus que mon ombre et cela a le don de m’inquiéter.

Je suis l’homme Lego fait de pièces identiques, de possibilités infinies et totalement dépourvu de mode d’emploi. À l’extrémité d’un quelconque désarroi, j’aperçois peut-être la seule logique honnête au sein du n’importe quoi ! Je referais bien le monde – porté disparu – à une terrasse de café, mais ma descendance devra payer l’addition et elle le fera si on m’en laisse le temps.
Vous avez dit mission impossible, ce à quoi je réponds MacGyver ! Le problème avec les idées toutes faites, c’est que par définition, elles ne s’adaptent à personne, il faut s’y soumettre en souriant et de bonne grâce si possible. À bien y réfléchir, je possède un plan qui n’est pas le mien et un couperet qui ne vient pas. En allant en un clic d’un lien à un autre, si vite, si souvent, il n’y a plus de fidèles, que des Dieux.

À vouloir tout faire en 48 heures, durant un week-end à deux dimanches, je me retrouve avec des moments perdus à jamais logés dans mes 21 grammes. Je n’ai rien fait et tout va pour le mieux, je ne suis pas homme à respecter les calendriers et ceux qui les font. Tout de même, je culpabilise en alternance, d’un autre côté je cherche à donner un nom au nuage qui passe sans se soucier de ses spectateurs, de l’autre je fonce dans mon rétroviseur en marche arrière ?!
Honnêtement, je n’ai pas essayé de me forcer, en trahissant mon passé pour un texte supplémentaire, quelques commentaires de plus, un référencement ou un compliment se prêtant si bien aux animaux de compagnie. Et j’ai débranché la machine pour m’apercevoir qu’elle n’était en réalité reliée à rien…

Ps : Demain toujours…

Demain peut-être…

Demain Inside my nombril, enfin…

Ps 2 : Je parle comme Jim Rhodes, mais j’agis tel Tony Stark…

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fullsizerender 23

Je ne sais plus pourquoi ni comment j’ai débuté cette histoire de blog – entre mouvement et échappatoire – et d’écriture semi-automatique, voire arbitrairement improvisée. Projeter un instantané de sa conscience dans l’infini, pour certains, cela peut paraître anodin, addictif, expiatoire mais en prenant la mesure de l’inconnu, j’en ai le vertige et quelques éclats de rire en relativisant l’absurdité de notre sérieux !

Que dire de tout cela au vu de cette première année d’extime, d’essais de résolutions, de choix d’erreurs et de prises de risque en plein bad trip général ? Je ne dis plus rien, je m’abstiens et je ne peux que raisonnablement douter de ma folie qui préférerait me voir courir nu dans les rues et de ma rectitude qui me suggérerait l’une de ces désertions dont je n’ai pas encore le courage. Difficile pour moi dans ce cas de m’inventer un combat, un avatar et une communauté pour chercher la vérité ou simplement pour passer le temps.

Mais sachant que je ne suis pas du genre à combler mon ennui par des artifices numériques et que je rechigne à l’idée de faire de mon nombril un centre d’attraction, je peine encore à me remémorer pourquoi un misanthrope de mon acabit est allé s’acoquiner avec le reste de la planète qu’il ne peut pas voir en peinture, ni en pixel.

Ma décision de me convertir au monde du surmoi a été guidée par le simple fait que je ne me reconnais nulle part et que les individus de mon espèce ayant survécu à l’intégration pour les nuls, l’égalitarisme pour les laïcs et le nihilisme pour les lâches devaient bien avoir 29,90 euros à dépenser ad vitam æternam afin de continuer promptement à se moquer à moindre frais de leurs prochains. Et, apparemment, on a besoin de se désigner pour exister dans le grand registre de ceux qui ont la prétention de penser et la négligence de la prendre pour acquis !

Ce que j’ai appris à mes dépens et que j’ai aimé en pratique durant mes années nocturnes de radio, à l’heure où les langues reprennent leur dû aux masques, c’est que les gens qui me ressemblent – où l’inverse – n’ont ni le même pedigree périphérique, ni la même couleur de circonstance, ni la même religion, officielle ou non, et souvent encore moins la même géographie qui fait que c’est toujours l’autre qui est détenteur d’une frontière.

Et depuis toujours, viscéralement, j’ai fait fi des codes interprétables, des modes interchangeables, des communautés étiquetables, des causes malléables sans vraiment me poser la question du profil de la personne en face de moi. Ne vous fiez pas aux apparences, je n’ai pas en moi cette tolérance des plus grotesques béatitudes, mais j’ai un faible notable pour la différence qui n’en porte pas le nom et qui se garde de toute promotion ostentatoire, la différence qui n’existe pas dans les quotas d’époque ou dans la pitié séculaire !

Nous y sommes. Si j’ai voulu cette expérience de blog en définitive, c’était dans le but inavoué de parler à des sans visages, puis d’attendre des réponses dépourvues d’avenir. Souvent en fixant cet écran, je crois qu’il me regarde en s’interrogeant sur mes motivations pour justifier son mobile, celui de cette prise d’otage consentie, car la société du tous connectés a éradiqué la notion de lieu et de lien. A présent pour communiquer il faut montrer, se montrer puis regarder.

Et depuis mon rocher en forme de pomme avec la mémoire approximative sous le bras et une mise à jour constante de la nécrologie mondiale, je cherche de manière compulsive des questions lorsque tout le monde a les réponses…

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