Feeds:
Articles
Commentaires

Posts Tagged ‘George Clooney’

Sérieusement ?! Vivre selon la manière que l’on nous a enseigné sans y réfléchir, quelle étrange façon d’attendre patiemment la fin ! J’étais là, à l’heure, au bureau, sur la chaîne multidirectionnelle à végéter professionnellement comme tous les jours, à donner de l’importance, à exiger du sens à ce qui n’en avait pas. Mais la vérité vraie, c’est que je m’ennuyais autant que j’étais vide. Et je souhaitais intimement l’arrivée d’un signe, un seul, même le plus dérisoire pour avoir enfin une excuse pour sortir de ce corps trop étroit pour moi !

Le plus drôle dans cette farce, c’est la chute. Le prophétique signe en question est venu m’assommer d’un coup sec et ferme sur la nuque, mais il ne ressemblait pas au nouveau départ providentiel que j’escomptais. L’heure de la fin de mon mariage m’avait sonné les cloches et en plus d’être abasourdi, il me fallait fuir pour ne pas affronter la vérité. J’aurai pu tenter de m’investir dans la drogue, mais le problème avec les grands 8, c’est que les sensations aussi démentielles qu’elles soient sont toujours en location. Alors dites-moi où vont les hommes lorsque leurs ombres les suivent à toute allure jusqu’à disparaître ? A la guerre, voyons, ils la font mieux que l’amour !

Enfin en vacances dans l’exil oriental, l’œil hagard mais perçant, les mains moites et lourdes, le corps suspendu en équilibre par cet alcool qui me le ferait perdre à la moindre défaillance, je tente de me convaincre que je suis ici pour une bonne raison et surtout par choix, alors que je recherche simplement, désespérément, un peu d’humanité, un contact peu importe qui il est. Et sur cette terrasse bondée frappée par l’air froid de la nuit tout en nous protégeant des assauts du désert, il n’y a personne pour me regarder, pour me rassurer sur mon existence. Mais me raccrochant à une image, je trouverai bien quelqu’un ! Certains ont des visions, moi j’ai de l’intuition…

Ce quelqu’un et moi, nous nous sommes trouvés tous deux que nous étions, en perdition vers une guerre qui ne voulait pas de nous et ce parce qu’il le fallait. Nous ne ressemblions ni l’un ni l’autre à des vendeurs de causes. Je me dis souvent que la paix est un motif, pas une méthode et en regardant dans ses yeux aussi hallucinés que convaincus, je savais que je le suivrai même au prix de ma folie passagère, d’un asile permanent et de mes dernières économies de croyance. Je voulais savoir. « Allô la Terre, ici il n’a plus de que nous… May Day…May Day… May Day… »

Lorsque l’on commence à appeler à l’aide jusqu’à s’en rompre les cordes vocales et abandonner son orgueil, on peut s’avouer honnêtement que l’on a trouvé quelque chose à perdre. Merde, je préfère ne plus me retourner, tout cela n’est qu’un souvenir ! Dès que j’ai commencé à croire en lui, le rêveur éveillé et son histoire de pacification par le cœur et l’esprit – sans hostie ni confession et encore moins de guerre sainte – j’ai senti la force pour la première fois me parcourir des racines jusqu’aux bouts de kératine mal coupés ou peut-être que c’était l’Inconnue qui m’a défibrillé. Avec cet agent dormant à la poursuite de son ancien coma et ma quête haletante d’un sujet auquel je pourrais me rapporter, nous errions au gré des facéties du destin pour pourchasser les indices laissés par l’Office du Tourisme. Je ne prétends pas avoir trouvé des réponses pratiques, mais des questions certainement, fussent-elles encore les bonnes !

Le plus troublant quand on se perd au milieu de nulle part, c’est qu’il n’y a pas de fin et que tout autour de nous, de moi, je ne vois que l’échec grandeur nature, alors qu’avec le temps je m’étais si bien accommodé des petites défaites ordinaires. Depuis, je doute de tout même de ma peur au ventre. Mon psychiatre et les anxiolytiques apprécieront. Je tournais en rond tout en avançant entre le délire commun et l’abstraction hasardeuse, avec mon partenaire, le rêveur éveillé qui regardait fixement les nuages prendre la forme de son esprit ou l’inverse. Je le vois aussi ? J’imagine aussi ? Je le crois aussi ? Tout ça n’est-il pas la même chose à vrai dire ?!

Ha Ha Ha Ha Ha, Hum, Ha Ha ha ! En y repensant câblé de toute part depuis mon lit d’hôpital, si tout cela s’est produit c’est parce que j’avais égaré dans un coin de mon pragmatisme ma foi, voire un peu de moi-même et beaucoup de ma moitié. Je cherchais un ami, un guide, une béquille, un phare dans la nuit, n’importe quoi auquel m’accrocher pour ne pas sombrer corps et âme dans une vie à la chaîne où l’on peut se sentir si bien sans s’en rendre compte le moins du monde. Je ne reproche rien à personne de mes erreurs et la plupart des gens semblent heureux avec le bonheur qu’ils imaginent, mais je ne veux ni ne peux vivre avec une étiquette sur la tête. Et aux côtés de mon ami le rêveur éveillé, j’ai trouvé ce qu’il n’y avait pas dans l’amour des noces périssables : un but et la tranquillité. Paradoxal me direz-vous, je verrai bien…

Le rêveur éveillé n’était pas du genre à parler pour combler les silences par des prêches, des promesses ou des excuses, mais il nourrissait mes absences de traces à chérir par ses mémoires alternatives. À tout bien considérer, j’avais passé la majeure partie de mon CDI sur Terre à m’en plaindre, en regardant les autres partir ou revenir, mais surtout partir dans tous les cas. Lui vivait ailleurs à la frontière de l’horizon et de la folie sans espoir de retour, mais il semblait serein. Et ce jour là, le mot arme a pris tout son sens ! J’ai mis le doigt dessus, sur la détente voilà ce qui me manquait pour regarder au loin sans la moindre angoisse, gêne, culpabilité ou besoin marketing de liberté.

Déjà enfant à l’époque où je voulais faire Jedi comme métier dans la vie, j’étais intrigué par le pouvoir de la foi, vous savez, c’est le genre de chose dont tout le monde fait la publicité aisément, mais personne n’est prêt à en vendre ou en prêter. Mais au fond je voulais tout simplement ne pas perdre le contrôle, je pense. Mieux vaut un parfait fidèle qu’un pèlerin ingérable. Maintenant aux commandes de ma propre croyance, je ne compte pas multiplier les pains ou faire du Moonwalk sur l’eau pour divertir la galerie, mais j’ai la ferme intention de foncer frontalement dans ce mur en face de moi et de le traverser parce que j’ai la foi, j’ai ma foi ! Suivez-moi !

Read Full Post »


Rentrer chez soi…

En voilà un concept original, comme si l’Homme était conçu pour être sédentaire, comme si l’homme était programmé pour être monogame. Cependant la société des gens heureux et du bonheur prêt-à-porter est passée par là et la machine humaine ne connaît pas la pitié – si elle n’est pas rentable – particulièrement envers ceux qui tentent de ne pas suivre scrupuleusement le mode d’emploi du sens de la vie. J’aime avoir toujours les mêmes habitudes, mais jamais au même endroit et encore moins avec les mêmes gens.

En général ma manière de vivre les irrite plus que ma façon de penser. La simple évocation de l’idée que je n’engendre pas du temps comme un cadeau divin parce que je ne fais que le traverser de part en part, elle remet en question les gens tout en les confortant. Mais on ne peut décemment pas porter tout le monde dans son sac à dos et encore plus, sa propre mémoire. Si je ne peux me souvenir de moi même, je n’aurai plus rien à regretter !

Pour moi, l’échec est semblable à un contrôle interminable derrière une famille fuyant leur chez eux pour les vacances, à un retard sur un vol qui produira le manque de mon scotch au bar déjà désert, à une réservation d’hôtel mal enregistrée qui annoncera une vengeance prochaine en faisant droit de privilège en doublant légalement dans les files d’attente. Ha ! Oui, je sais, les gens dans tout ça ? Hum, ils meublent avec plus ou moins de succès mon temps de transit entre deux échappatoires.

Justement en parlant des « gens », les seuls, les vrais, les uniques et irremplaçables, pour mon travail salutaire, j’en croise souvent, j’en croise beaucoup, j’en croise trop à vrai dire. Sachant que cette overdose d’humanisme garantit à elle seule mon mode de vie, je consens à mettre tout mon cœur lorsque je fais le tour du pays pour annoncer à ces personnes, avec leur vie sur le visage, qu’elles sont licenciées. Une fois la sentence assenée – nette, sans bavure et avec un sourire compatissant en option – je les vois hébétés, en colère, absents, effondrés, autant de choix qui les empêchent d’avancer suffisamment vite pour ne pas disparaître de l’organigramme du grand dessein.

À toute épreuve à handicap, le seigneur pourvoit une récompense à la mesure du sacrifice, alors dites merci à la culture de votre entreprise pour laquelle vous avez donné, sans poser de questions, les meilleures années de vos existences car elle vous propose un plan de résurrection en plusieurs étapes. Ne nous remerciez pas. Donc pour revenir parmi nous un jour, il faut que vous nous quittiez définitivement.

La manière dont on part est aussi – si ce n’est plus important que tout – ce que l’on a fait auparavant. J’aime à penser que les additions ne font pas le résultat. Pour certains leur emploi est tout, un but, une famille, un foyer et au moment de dire adieu à ce morceau d’eux qu’ils ne récupèreront vraisemblablement plus, je leur demande de fermer les yeux une minute car, à tout regarder comme si chaque chose autour de leur open space était primordiale, ils en oublient vite leurs priorités.

Personnellement, la famille, ma famille, cela n’en n’était pas une, disons que cela fait partie d’un pack à l’origine et du décor au bout du compte. J’ai des liens avec les miens, de ceux qui sanglent pour mieux m’aimer et qui me ramènent à chaque fois à ceux qui meurent du temps qui passe et qui portent mon nom. J’ai beau fuir aussi vite que l’avion le peut, elle me rattrape toujours.

Ne pas mourir seul, cela paraît être la seule obsession raisonnable, mais de la part des vendeurs d’amour à tout prix qui font de leur hygiène affective une morale à toute épreuve, je trouve cela d’un égoïsme dont seul les solitaires devraient se prévaloir. Apparemment, c’est ça l’objectif trouver quelqu’un, une fois qu’on l’a, il faut évidemment produire d’autres quelqu’un sous peine de s’ennuyer avec le premier quelqu’un. Je crois en la loyauté, l’honnêteté ça ne dure que le temps d’une pause café ou d’une partie de jambes en l’air, voire à l’horizontale. On aime couché, on cohabite debout.

Les gens, encore eux, ont un besoin maladif de savoir d’où les autres viennent, comme si l’on était condamné à n’être qu’un échantillon de notre passé. Je vois si souvent le monde d’en haut en classe affaire que j’en oublie le nom des terres en dessous. Mais si vous voulez savoir, moi, je viens d’où je suis maintenant.

Read Full Post »

MOON

Dans l’espace personne ne m’entendra crier, prier, pleurer, aimer.

En y réfléchissant, c’est la même chose sur Terre. Dites-moi qu’elle est la différence entre le silence et le bruit ?

Pas grand chose, alors…

Vivre ensemble ou séparés ? Il faudrait prendre une décision, la bonne, la meilleure pour moi, apparemment. Je ne choisis pas.

Comme la plupart, je passe plus de temps à parler qu’à écouter et quand l’occasion d’entendre se présente, je préfère nier toute présence étrangère ou même la mienne.

Observez autour de vous, il n’y a plus rien à défendre, cessez de parler pour nous, d’ailleurs vous n’êtes pas là, ici.

Et les années passent comme ma raison, péniblement mais rapidement et je ne me souviens plus de rien, tout en avançant, comme ça, sans rien dire, sans rien attendre.

Finalement, je choisis de tuer le temps pour ne pas lui laisser ce plaisir, en parlant seul, rarement au futur, souvent au passé, le regard toujours absent, mais jamais loin.

D’où je suis, sans pouvoir rien toucher excepté cet écran, je peux voir la Terre mourir, ton pays croupir, ma famille vieillir, l’avenir au passé.

J’opte pour mes petites habitudes sans lendemain plutôt que la grande lassitude de la postérité, en gestation entre l’inconnu et l’infini.

J’ai dû me méprendre à parler de voyage en faisant du surplace.

Encore, un moment, un instant, une minute et plus rien, jusqu’à la prochaine fois.

Je ne me lève plus pour me lever, mais juste pour ne pas crever !

Dans l’espace, mieux vaut avoir un ennemi imaginable qu’un ami imaginaire.

Je préfère la peur à l’ennui, le besoin à l’envie, la vie à la sécurité.

Intelligence artificielle, ordinateur, robot, machine, on s’obstine à mettre des noms sur des choses pour les contrôler, puis pour être sûr de ne plus les comprendre.

Le problème n’est pas que je parle à mon répondeur, mais que celui-ci me réponde.

Alors, je suis ma propre marionnette et je tisse des liens avec ceux en qui je dois croire pour mon salut plus tard, pour ma survie maintenant.

C’est une histoire de fou, une histoire de flous, une histoire de nous.

La lune, c’est comme le reste, c’était mieux avant. Elle ne fait plus rêver personne.

Et je suis là, en solo, ne sachant pas si je préfère sombrer dans la folie ou accepter demain.

Les gens, c’est tout de même pratique, cela comble l’angoisse.

L’homme se passionne pour les casse-tête afin de garder la sienne, pour tuer tout doute raisonnable qui nous éloignerait de cette ignorance qui fait de nous des gens heureux.

Il y a quelqu’un d’autre ici, dans mon crâne, chez moi, dans mes certitudes et lui aussi pense la même chose.

Je suis plus perdu que perdant.

Je ne sais plus qui je suis, je ne sais pas qui je fuis, mais je cours quand même, en orbite, c’est déjà ça.

Read Full Post »