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Posts Tagged ‘Faudel’

Arnold et Willy

J’aime à me dire que le racisme, c’était mieux avant.

Avant que Michael Jackson ne devienne blanc et que Michael Jordan ne victimise les Croates, le seul référent de mes chers concitoyens de base en matière de négritude, c’était Arnold & Willy.

Un subtil mélange, quota oblige, entre Racine et Oliver Twist, misérabilisme et angélisme.

Outre le pitch improbable de cette fable égalitariste, cette ode à la tolérance, cette vente forcée du métissage, ce sont principalement les dégâts collatéraux engendrés par cette négrophilie soudaine – digne de l’engouement des badauds devant une animalerie à l’approche des fêtes de fin d’année – qui me ramène à cette ambiguïté quasi théologique envers Barack Obama.

La cour des miracles vote aveuglément pour une bête de foire, ce qui lui permet de croire sans essayer de comprendre.

Mais, enfant, ma hantise était plus simple : comment passer inaperçu sans être invisible ?

Inspirer une peur médiatique, en espérant qu’elle soit un jour cinématographique ou accepter toutes les amitiés même celles des fans de Francky Vincent, j’ai le culte entre deux chaise, il faut choisir ou plutôt capitaliser.

Les faits sont là. Dans les années 80, si tu étais noir en province, tu pouvais être Arnold Jackson, mais certainement pas toi même et tout cela en toute bonne foi.

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J’aurais voulu courber l’échine, faire preuve d’intégration lorsque les amis du colonialisme sympa me dépossédaient de ma personnalité pour satisfaire leur bon plaisir cathodique. Mais j’aime trop botter des culs à la chaîne – et avec le sourire – pour ça !

Il n’y a rien de plus compliqué que d’admettre la nature presque repentante d’un acte de violence gratuite à la vue d’une sexagénaire boitillante venant vous assener un énième – comme si vous n’étiez pas là – il est bien mignon le petit noir, comme celui de la télévision !

La même vieille dame se vengeant dans les urnes prétextant un foyer d’insécurité galopante dans son écran. Moralité, il y a des euthanasies qui se perdent.

Voilà à quoi servaient les skinheads, faire tampon comme SOS Racisme, afin que j’assouvisse sereinement et en toute légitimité mes pulsions meurtrières prétendues contre un racisme qui s’assumait.

La bonne époque où l’on avait de vrais ennemis, où l’on ne s’en créait pas à coups d’hémoglobine pour un bout de quartier, en location qui plus est.

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J’avais hâte sans le savoir qu’arrive enfin la mode des Rachid Taha, Faudel, Khaled et qu’enfin les divorcés atteintes d’une quarantaine bien passée, les working girls d’écoles de commerce jamais terminées et les filles de coiffeuses nées dans une boîte de nuit puissent se convertir en toute quiétude républicaine.

J’ai connu des gens qui ne voulaient plus être noirs, ici, je leurs rétorquais donc qu’ils pourraient être quelqu’un, plus tard, mais ailleurs.

Pour l’heure, j’étais coincé avec une armée de gens bien sous tout rapport moral, ne pensant jamais à mal, mais pensant tout de même et dont la compassion à mon égard n’avait d’égal que leur passion pour collectionner des bibelots.

J’aillais être à ma place sur une étagère poussiéreuse entre les boat people et un morceau du mur de Berlin. À bientôt Barack…

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