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Posts Tagged ‘exotisme’

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Plus un bruit. Pas de témoin. Peu de lumière. Pas mal de questions. Que des doutes.
J’ai du retard sur l’heure du crime et tous les démons du coin font la queue devant la peinture écaillée de ma porte close. J’ai beau prendre la terminologie du videur de base, personne ne m’écoute en passant sur mon corps sans prêter attention.

Étrangement lorsque le mois de décembre fait son entrée, plus il fait froid plus il fait soif. Le bromure, je le préfère dès lors qu’il se tait, que je puisse l’embrasser à pleine bouche.  Je ne bois pas, je tente d’oublier le pourquoi de la bouteille. Une passion comme une autre certes, mais je serai seul à avoir des regrets. Enfin peut-être…
Nuit, noire, neutre, jeu des ombres et lueurs malignes. Le soupçon dans le vide, le gobelet en plastique recyclé dans la main droite déjà givrée, le vice aux alentours, un brouillard délétère, une ambiance à la dérive et un décor à l’abandon. En grelottant, la condensation s’égoutte sur toute ma moustache, j’attends sûrement un signe ou le début de la bande son. Mais personne ne vient dès que je commence à psalmodier tout seul. Le regard fixe et absent, la tête inclinée sur ce banc en jachère, j’ai rendez-vous avec la paranoïa, mais je ne récolte que la légitime défonce… Je n’attends plus rien, même pas demain.

J’aime ce moment de décompression, ces instants à répétition, ces tessons à percussion, ces perditions à répercussion. Soudain pris d’euphorie, je me surprends à faire des claquettes sur ces éclats de bouteilles à piler à grands coups d’Air Force One.
Le panorama clair-obscur contraste avec la frénésie de la marée humaine à la lisière du parc, à la recherche de l’ivresse avec une ceinture de sécurité. Et à force d’en faire les 360 degrés, étourdi, je risque de déloger mon auguste derrière de mon centre d’inertie. Mais avant de tituber tel un automate du samedi soir, je veux tanguer pour retrouver l’équilibre, quitte à flirter avec le point de non retour. C’est ainsi que je danse en faisant du surplace, la vision trouble, double, triple, le foie à la renverse, les vertiges à chaque geste et la slow motion en prime. Alors le temps passe aussi vite que l’impression d’allégresse. Il me maintient le visage au sol contre le gravier sentant l’urine de ton animal de compagnie préféré. Je suis en laisse, je suis en chien comme une bombe domestique !

Une lame serbe dans la poche droite, des capotes NF dans la gauche, un décapsuleur et mes billets dans chaque chaussette faisandée. On ne sait jamais sur qui l’on peut tomber et je n’assumerai pas un « si j’avais su ». L’humanisme, c’est comme la tolérance, il s’arrête à l’entrée de mon espace vital. Et oui, je ne suis pas tendre avec mon prochain, ceci étant si l’envie te venait de m’appeler mon frère, je demanderai obligatoirement un test ADN à la pondeuse qui t’a expulsé ici-bas. La nuit s’abandonne trop facilement aux abus de langage, mais il faut dire que je suis pour le Talion équitable… Bref.
Tu as fini par déguerpir en parlant dans ta barbe, enfin dans ton duvet. Sinon j’aurais dû sacrifier une bouteille sur ton crâne fraîchement rasé ou l’inverse. Je n’ai pas le temps et puis il me faut soudoyer l’épicier après le dernier passage de la Bac pour la fermeture de deux heures du matin. Lyon la nymphomane préfère les backrooms aux plaisirs en état d’ébriété, c’est du propre. Hé, merde, j’ai perdu mon décapsuleur en courant après le lapin blanc, tout ça va finir par l’ouverture du sésame avec mes dents en plein désarroi, en pleine euphorie. Mission accomplie et molaire douloureuse. Je savoure doucement le poison, comme quoi je suis prêt à perdre mes esprits histoire de ne pas me faire délester de mes deniers et même le meilleur lap dance ne le mérite pas! Parce que l’argent, c’est comme le travail, une race en voie d’extinction.

Un pas en avant, un pas en arrière, c’est la politique de mon dévouement, la bouteille à moitié vide pour métronome. Je prends la pause et j’en fais une. Et donc, de gauche à droit, de droite à gauche mes épaules sont mon centre de gravité et mes hanches suivent la manœuvre en décalage. Je demande des droits d’auteur pour cette chorégraphie. C’est le tube de la nuit, la danse des damnés. Seul ou mal accompagné, je me dirige sur la piste de la déchéance pour reprendre vie ou reposer en paix. Mi-coma éthylique, mi-delirium tremens, jamais livré à moi-même, toujours sur le qui-vive avec un air ahuri, une bouche pâteuse et béate. J’enchaîne les pauses, une autre, les postures, les posters à l’aide de mon postérieur. Au milieu, enfin presque, de ce parc improbable où les réverbères rayés sont morts depuis l’hiver dernier, j’exorcise mes démons intérieurs et j’expie mes signes extérieurs de détresse. Le DJ ne connaît qu’une chanson et le videur viendra me ramasser au petit matin avec les ordures.

La nuit, le bruit, les étoiles, l’alcool, les visions couleur laser, mon sourire approximatif et ces très légères secousses du bassin amènent des pécheresses. Tu peux être de l’ENS ou avoir un CAP d’esthéticienne, peu importe ton motif touristique pour te trouver dans un coin sombre de Lyon ! Il te faudra plus que de la frivolité passagère pour t’encanailler après avoir fait semblant de citer Boris Vian au Hot Club. Je ne ferai pas de sentiments, pas de détails, pas de discriminations. Je suis amour et saoul. La règle est simple et le jury sera clément si tu possèdes la souplesse nécessaire pour danser en hurlant à la lune. Mais si tu as la cadence d’un horodateur, même avec 2 grammes dans le sang, tu ne rentreras pas dans ma boîte de nuit. Tu aimes peut-être l’exotisme, mais lui non ! Je suis pour l’égalité des chances, pas la philanthropie. A la fin de cette chanson, souvent avec quelqu’un comme toi, qui a l’alcool putassier j’en viendrais presque à espérer qu’au lieu de t’entendre quémander un échantillon d’amour avec ton bassin, un ombre familière vienne me chercher la merde, une autre bouteille à la main…

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Ce matin après avoir perdu un poumon sur la route de la santé, j’ai rechargé ma roulette russe en ogives et expédié quelques cibles mouvantes par courrier, le timbre de la Poste faisant foi. Je reprends mon souffle en dépit de l’oxygène volé par mes contemporains afin de les tenir en joug le temps qu’ils déblatèrent en choeur sur le côté écologique ou solidaire de leurs caprices touristiques. Au fur et à mesure que mon carnet d’adresses fuyait vers divers exotismes, j’ai réussi à distinguer deux catégories de plèbe en été : celle des épouvantails et celle des mirages.

Alors que les premiers occupent plus que de raison l’espace et le temps, les seconds nous tiennent en haleine jusqu’à la première danse des cartables. Quant à moi, comme je ne suis pas un adorateur du soleil et que je n’ai déjà que trop cuivré au regard de la république identitaire, je séjournerai donc à l’ombre de mon cahier de brouillon ou de votre blog.

Le web 2.0 tourne au ralenti malgré le tournis qui ne nous quitte plus. Il faut dire que j’aime particulièrement cette saison délétère, ce moment crucial où le militantisme loue un culte au Front Populaire permettant au peuple se dilate de plaisir sous les dernières invectives du Journal Officiel. Les préventions infantiles et trash n’empêchent pas les oublis de ceintures ou de latex.

La mort est plus belle au soleil. Et dans la société du zénith, on ne vit qu’une fois, apparemment…

Entre les vacances low cost pour exister en 72 dpi sur Facebook et le purgatoire de l’A7 afin de revivre en boucle l’amour familial, il ne reste que peu de temps pour les réjouissances démocratiques et le scribouillage numérique. Les cartes postales sont un tourisme équitable à la portée de tous. Je vous souhaite donc la meilleure des évasions depuis mon bureau, escorté par mon ventilateur et mon chat.

Ps : Il ne faut pas vendre la peau de mon blog, avant de m’avoir tué.

À bon entendeur…

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Le programme de la fin de la saison régulière :

Jeudi 15, Samedi 17 et Lundi 19, une trilogie pour conclure « Inside my nombril » :

  • 31/08/2005, Part 1 : Les Préliminaires
  • 31/08/2005, Part 2 : Orgie conviviale
  • 31/08/2005, Part 3 : La cigarette d’après

Et les devoirs de vacances pour l’été dès la semaine prochaine :

Tous les mardis & samedis : «The Lost Timeline»

Tous les jeudis : «30° à l’ombre en attendant le 11 septembre», en 6 chapitres.

Tous les jours à minuit : « La Certitude Du Doute… »

Prenez le temps, avant qu’il ne vous prenne

Foutraquement…

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