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…Que je reprenne les armes de l’encre bleue dans les veines et de la poussière familière plein les mains, je regarde les pixels d’un côté et la fenêtre de l’autre. Certains préfèrent se lier jusqu’à l’asphyxie, les autres optent pour la défenestration, moi je choisis le pourrissement en trônant dans mon siège solitaire. Dans chaque cas, la mémoire se dépeuple en apprivoisant le temps à mesure que celui-ci prodigue ses bons offices. Et entre ses deux vies, durant un bref instant, je sers de passerelle à deux mondes qui se croisent trop souvent pour être heureux, ensemble.

 

Il est midi ou peut-être minuit, j’ai les paupières trop lourdes pour me faire un avis sur le sujet et mon ventre fait la grève de la faim en maugréant à qui veut l’entendre que mon frigo ne le respecte pas assez. Alors, je décide de prendre l’air en marche arrière, je remonte ma timeline à l’aide des frusques d’un autre âge pour mieux claquer la porte sur ce présent parlant au futur. L’ascenseur – pour propriétaires dans le formol –  est aux abonnés absents, il ne me reste qu’à surfer sans perdre pied d’un pas léger sur ces escaliers accidentés. Mais une fois la ligne d’arrivée franchie, aucun triomphe, juste une autre porte, le monde et le reste de l’humanité.

 

Tandis que la nuit somnole encore et que le petit matin apprend qu’il est victime d’une gueule de bois dont il n’est pas coupable, je joue à l’homme invisible au milieu de personne. Pour sûr, Paris s’éveille et sent ses excès, puis ses excuses. À peine mon exode sur le bitume est-elle commencée qu’une légion entière de mots  pourchasse ma caboche de fortune qui ne demande que le vide. Soit, mais à trop presser le pas, poursuivi par moi-même, je finis par prendre de la vitesse pour cracher mes poumons à la face de mes contemporains. Puis, pendant que le ciel dérape et joue à la bipolaire de service en pleurant par intermittence, ma vision se dilate et le décor se déforme. Les jeux sont faits, la faim me guette ou la folie me gagne, à vous de me dire!

 

J’ai atterri ici parce que c’était écrit par le GPS suprême. Rien de tout cela. Je voulais juste échapper pour quelques heures futiles à ce roman – fait de chair et de sang – qui parle un peu trop de moi. Il faut croire qu’il a plus d’emprise que cette poisse républicaine qui me colle à la peau ou à ce genre humain qui me réclame toujours et encore plus d’amour sans rien en échange. De pages vidéo en pages blanches, enfin maculées de ma mémoire, parfois sélective, souvent partielle, toujours cannibale et moi, et moi, et moi, je prends la pose. Personne ne m’a ordonné de m’infliger de tels sévices à longueur de nuits blanches, mais j’ai toutefois l’intime conviction que ma tête est trop pleine pour continuer son travail à la chaîne. Mais pleine de quoi?

 

Je me suis perdu dans mes pensées, à la dérive entre les plaques commémoratives des illustres qui sont nés et morts à un moment donné. Et pour changer, j’ai échoué sur un banc scarifié avant de prendre un arbre en frontal ou de l’encre de pigeon par les airs. Le derrière en évidence, je trouve mon équilibre tout en ne respirant plus. Secrètement, je dois espérer que tout s’arrête et que quelqu’un viendra me sauver. Réflexion faite, je suis trop pragmatique pour songer à la postérité du romantisme, surtout lorsque mon public se compose de mon chat et de son armée de poils sécessionnistes. Soit, mais avant de penser au modèle économique de mon merchandising et à l’oisiveté de mes ayants droit, je vais aller faire un acte insensé! Écrire sans rien attendre en retour.

 

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Ps : Chers lecteurs, apparemment, tout change, mais rien ne dérange. Ainsi, je vais quitter ma peau, passer de WordPress à Tumblr, arrêter les nouvelles pour commencer des nano story, et dans ma vie à force de conjugaisons abusives, je vais arrêter de survivre pour mieux en faire un livre ou deux, ou non, ou plus…

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Juste un choix, un shoot, un chut…une chute.

À cette heure de ma vie, en dépit de l’apesanteur et de mon ostéopathe, ma colonne vertébrale fait de la résistance là où mes muscles ont déserté, puis mon front enfin détendu commence à flotter dans le vide en attendant l’impact ou un crissement de pneus. Seul, sans mes œillères d’homme comme il faut, je ne crois qu’en ce que mes paupières m’autorisent à voir une fois sur deux, de l’aveuglement légitime au black-out nécessaire. Le menton décidément greffé au torse, je lutte par intermittence lorsque la fatigue me refait le portrait – à coup de deadlines avortées – entre une paranoïa me préservant des siestes crapuleuses et une anthologie de mes cauchemars enfantins. La nuit ne porte pas conseil, elle sample la veille pour que je finisse par aimer sa chanson.

J’aurai tant aimé avoir une gueule de bois, mais je n’ai qu’un miroir informant devant moi . Épuisé, j’en viens à trembler en effleurant du bout des doigts la maladie de Morvan, et finalement je ne sens plus rien, il est trop tard pour quémander de l’endorphine auprès du silence, voire du vide qui m’entoure affectueusement.

24h par mission impossible et aucun symptôme de schizophrénie pour me donner l’impression du devoir accompli, au moins une fois. Mon compte en banque et mon amour propre puis sale ne mentent pas. Mais malgré la caféine et la timeline des inutilités en cours, ma vue baisse plus rapidement que mes mouvements approximatifs ne ralentissent en tentant une énième fois de rattraper à pied le temps perdu, depuis le réveil et ses bips aux allures de starting-blocks. Tenir, tenir, tenir…
Je ne veux pas dormir, pas encore une fois, pas cette fois, car si je devais en mourir, je n’aurais plus rien à écrire et personne pour me lire. Le culte de l’immédiateté permanente ne pardonne pas l’absence et encore moins la somnolence.

Depuis le fond de la classe contre le radiateur jusqu’à la machine à café et son avancement en passant par le coma à deux à l’horizontal, je ne voulais qu’une overdose de je ne sais quoi, peut-être d’infini, rien d’autre. Mais j’ai eu droit à une insomnie…

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Lundi en lieu et place d’une crise de foi dominicale ou chocolatière, vous trouverez Rythmes & mécanismes S01 E02 RMX, puis mardi l’ultime Teaser en série (30) Moon V.2

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Le syndrome de la page blanche et moi nous ne nous sommes jamais rencontrés, malgré le fait que l’on m’en parle et qu’on me le vende si souvent. A l’instar de Dieu ou de la démocratie, j’en viens à douter de son existence même.

Je n’ai pas en moi une nature de retardataire, de celle qui flirte nonchalamment entre la chronophagie et la mythomanie, le sourire aux lèvres. Je ne vais tout simplement pas à mes rendez-vous tout en prenant un soin méticuleux de ne pas prévenir et d’encore moins répondre au téléphone – « signe d’oppression de mon peuple », désolé je ne suis pas assez malhonnête pour placer cette expression dans un contexte historique alors je la mets n’importe où, voilà c’est fait – accompagné de con cortège de Sms ressemblant plus à des rébus qu’autre chose.

En travaillant sur ce blog, parfois cahier de brouillon souvent papier buvard, j’ai appris avec le temps à lutter avec ma mémoire récalcitrante forcement sélective et effectivement détériorée par l’absinthe que l’on sert du côté de Fribourg, le rhum de Martinique en bon professionnel s’est chargé de mon foie.

De plus j’ai la profonde conviction que les morts – peu importe leur statut dans mon organigramme – prennent un peu de mon passé en carton-pâte, sans prévenir, avant de devenir du vulgaire marchandising pour nos souvenirs tenant autant à la morphine qu’au morphing.

En revenant en arrière dans chaque article pour occulter le fait que le mur me fonce dessus sans sa ceinture de sécurité, je trouve presque plus de questions inachevées que de réponses toute faites et c’est pour cela que je creuse consciemment cette tombe à la mesure de mes trous de mémoire, histoire d’emmener tout le monde avec moi le moment venu.

Je pourrai consulter, mais je rechigne à ce qu’un quelconque praticien soit contraint à payer l’ISF. Et puis, me complaire dans l’une de ces médiocrités artistiques où la dépression est érigée en rang de talent, merci, mais non merci! Mes morts finiraient par sortir de leur retraite pour me rappeler qu’on ne mange pas de ce pain là, d’où je viens.

Bref, plus je me remémore, plus je préférerais imaginer quitte à vivre moyennement heureux avec ce mensonge, plutôt que d’épouser ce background qui me ressemble un peu trop et qui donc forcément ne vivra jamais en paix.

Je pourrai ne plus rien trouver à écrire et faire semblant, le bonheur tient parfois à cela, mais franchement je préfère mon histoire à celle qu’on me vend, et puis quel plaisir d’abuser de votre temps.

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le droit de la fermer

Quand on a le luxe de parler du danger, c’est qu’il n’existe pas vraiment, il tient plus du fond de commerce que du militantisme.

Les dénonciateurs des injustices les plus rentables, voire des plus évidentes et les pourfendeurs de l’ordre établi qui garantit leur tribune participent tous à ce spectacle qui consiste à occuper l’espace et à monopoliser le temps de parole, pas celui de l’écoute. Bienvenue dans un monde sans échos.

Ceux qui ont le malheur de ne pas cautionner la religion de la juste de cause ou ceux qui, pour une quelconque histoire de conscience, prouveraient la vacuité des luttes dans une démocratie obèse, ces gens-là risqueraient d’être mis au banc de l’underground chic.

Blah, blah, blah cela vaut bien des gromèlements dogmatiques, juvéniles ou gériatriques dans la société du bruit où seuls les parasites ont droit à un ventriloque commis d’office.

Il y a de grandes chances que quelques commentaires venant de ces spécimens schizophrènes ayant l’humanisme à gauche et le porte-feuille à droite stipulent lors de leurs cours d’instruction civique que tout mon propos est fallacieux puisque je peux l’écrire.

C’est tout le contraire, ce qu’on voudrait nous faire avaler comme du progrès universel n’est qu’un nivèlement par le bas où la politique du pire a laissé sa place à la société du plus fou sous couvert que la liberté d’expression n’est plus accessible mais accessoire.

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