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Posts Tagged ‘échec’

Sérieusement ?! Vivre selon la manière que l’on nous a enseigné sans y réfléchir, quelle étrange façon d’attendre patiemment la fin ! J’étais là, à l’heure, au bureau, sur la chaîne multidirectionnelle à végéter professionnellement comme tous les jours, à donner de l’importance, à exiger du sens à ce qui n’en avait pas. Mais la vérité vraie, c’est que je m’ennuyais autant que j’étais vide. Et je souhaitais intimement l’arrivée d’un signe, un seul, même le plus dérisoire pour avoir enfin une excuse pour sortir de ce corps trop étroit pour moi !

Le plus drôle dans cette farce, c’est la chute. Le prophétique signe en question est venu m’assommer d’un coup sec et ferme sur la nuque, mais il ne ressemblait pas au nouveau départ providentiel que j’escomptais. L’heure de la fin de mon mariage m’avait sonné les cloches et en plus d’être abasourdi, il me fallait fuir pour ne pas affronter la vérité. J’aurai pu tenter de m’investir dans la drogue, mais le problème avec les grands 8, c’est que les sensations aussi démentielles qu’elles soient sont toujours en location. Alors dites-moi où vont les hommes lorsque leurs ombres les suivent à toute allure jusqu’à disparaître ? A la guerre, voyons, ils la font mieux que l’amour !

Enfin en vacances dans l’exil oriental, l’œil hagard mais perçant, les mains moites et lourdes, le corps suspendu en équilibre par cet alcool qui me le ferait perdre à la moindre défaillance, je tente de me convaincre que je suis ici pour une bonne raison et surtout par choix, alors que je recherche simplement, désespérément, un peu d’humanité, un contact peu importe qui il est. Et sur cette terrasse bondée frappée par l’air froid de la nuit tout en nous protégeant des assauts du désert, il n’y a personne pour me regarder, pour me rassurer sur mon existence. Mais me raccrochant à une image, je trouverai bien quelqu’un ! Certains ont des visions, moi j’ai de l’intuition…

Ce quelqu’un et moi, nous nous sommes trouvés tous deux que nous étions, en perdition vers une guerre qui ne voulait pas de nous et ce parce qu’il le fallait. Nous ne ressemblions ni l’un ni l’autre à des vendeurs de causes. Je me dis souvent que la paix est un motif, pas une méthode et en regardant dans ses yeux aussi hallucinés que convaincus, je savais que je le suivrai même au prix de ma folie passagère, d’un asile permanent et de mes dernières économies de croyance. Je voulais savoir. « Allô la Terre, ici il n’a plus de que nous… May Day…May Day… May Day… »

Lorsque l’on commence à appeler à l’aide jusqu’à s’en rompre les cordes vocales et abandonner son orgueil, on peut s’avouer honnêtement que l’on a trouvé quelque chose à perdre. Merde, je préfère ne plus me retourner, tout cela n’est qu’un souvenir ! Dès que j’ai commencé à croire en lui, le rêveur éveillé et son histoire de pacification par le cœur et l’esprit – sans hostie ni confession et encore moins de guerre sainte – j’ai senti la force pour la première fois me parcourir des racines jusqu’aux bouts de kératine mal coupés ou peut-être que c’était l’Inconnue qui m’a défibrillé. Avec cet agent dormant à la poursuite de son ancien coma et ma quête haletante d’un sujet auquel je pourrais me rapporter, nous errions au gré des facéties du destin pour pourchasser les indices laissés par l’Office du Tourisme. Je ne prétends pas avoir trouvé des réponses pratiques, mais des questions certainement, fussent-elles encore les bonnes !

Le plus troublant quand on se perd au milieu de nulle part, c’est qu’il n’y a pas de fin et que tout autour de nous, de moi, je ne vois que l’échec grandeur nature, alors qu’avec le temps je m’étais si bien accommodé des petites défaites ordinaires. Depuis, je doute de tout même de ma peur au ventre. Mon psychiatre et les anxiolytiques apprécieront. Je tournais en rond tout en avançant entre le délire commun et l’abstraction hasardeuse, avec mon partenaire, le rêveur éveillé qui regardait fixement les nuages prendre la forme de son esprit ou l’inverse. Je le vois aussi ? J’imagine aussi ? Je le crois aussi ? Tout ça n’est-il pas la même chose à vrai dire ?!

Ha Ha Ha Ha Ha, Hum, Ha Ha ha ! En y repensant câblé de toute part depuis mon lit d’hôpital, si tout cela s’est produit c’est parce que j’avais égaré dans un coin de mon pragmatisme ma foi, voire un peu de moi-même et beaucoup de ma moitié. Je cherchais un ami, un guide, une béquille, un phare dans la nuit, n’importe quoi auquel m’accrocher pour ne pas sombrer corps et âme dans une vie à la chaîne où l’on peut se sentir si bien sans s’en rendre compte le moins du monde. Je ne reproche rien à personne de mes erreurs et la plupart des gens semblent heureux avec le bonheur qu’ils imaginent, mais je ne veux ni ne peux vivre avec une étiquette sur la tête. Et aux côtés de mon ami le rêveur éveillé, j’ai trouvé ce qu’il n’y avait pas dans l’amour des noces périssables : un but et la tranquillité. Paradoxal me direz-vous, je verrai bien…

Le rêveur éveillé n’était pas du genre à parler pour combler les silences par des prêches, des promesses ou des excuses, mais il nourrissait mes absences de traces à chérir par ses mémoires alternatives. À tout bien considérer, j’avais passé la majeure partie de mon CDI sur Terre à m’en plaindre, en regardant les autres partir ou revenir, mais surtout partir dans tous les cas. Lui vivait ailleurs à la frontière de l’horizon et de la folie sans espoir de retour, mais il semblait serein. Et ce jour là, le mot arme a pris tout son sens ! J’ai mis le doigt dessus, sur la détente voilà ce qui me manquait pour regarder au loin sans la moindre angoisse, gêne, culpabilité ou besoin marketing de liberté.

Déjà enfant à l’époque où je voulais faire Jedi comme métier dans la vie, j’étais intrigué par le pouvoir de la foi, vous savez, c’est le genre de chose dont tout le monde fait la publicité aisément, mais personne n’est prêt à en vendre ou en prêter. Mais au fond je voulais tout simplement ne pas perdre le contrôle, je pense. Mieux vaut un parfait fidèle qu’un pèlerin ingérable. Maintenant aux commandes de ma propre croyance, je ne compte pas multiplier les pains ou faire du Moonwalk sur l’eau pour divertir la galerie, mais j’ai la ferme intention de foncer frontalement dans ce mur en face de moi et de le traverser parce que j’ai la foi, j’ai ma foi ! Suivez-moi !

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Garry Kasparov et Anatoli Karpov
Je n’arrive pas à choisir entre la marche arrière et la marche en avant
(Garry Kasparov vs Anatoli Karpov 0 – La Poste 1)

La poste

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les petits papiers

Il fut une époque où j’habitais une tour chancelante en face d’un lycée usagé.

Chaque année, même heure, même punition, c’était le même rituel, entre gueules de bois prémonitoires et industrie du Kleenex, un bout de papier allait séparer les Hommes fonction de leurs k€.

Au début du mois de juillet, l’autre côté du trottoir était le théâtre de la satisfaction du juste, des soulagements complices, de victoires usurpées et des larmes coupables.

Des accolades pragmatiques aux euphories hormonales, les réjouissances collectives laissaient secrètement place à l’ère des ambitions, sans cette dignité se cachant dans les livres.

Une fois le fixe d’avenir radieux dans une sordide faculté inhalé, les perdants du jour, voire de toujours, traversèrent le dit trottoir afin de siéger sur un de ces bancs de fortune qui jouxtaient péniblement le mien sous ce soleil teinté dans ma cuvette lyonnaise.

D’une envie de suicide provisoire à un besoin de solitude sans conjugaison, tous les moyens sont bons pour combler le trajet jusqu’à la maison où la réponse définitive précèdera les cris primaires ou le misérabilisme compatissant.

Sur leurs visages, le plus lucide des alcooliques en herbe pouvait lire que la norme sociale et la prise d’otage familiale avait eu raison de leur futur, le temps d’une année.

Entre les sanglots de circonstance et les regards vides de sens, le monde allait donc se résumer à une histoire de papier, enfin de sans papiers, de ceux qui font les pédigrées à ceux qui peuvent tout acheter.

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les nuls pour le bac

Étant peu familier des salles de classe, je ne sais pas ce qui distingue le conseil impératif de l’enseignement pavlovien.

Puisque le diplôme fait l’Homme, j’avoue apprécier à sa juste valeur le fait de ne pas être membre du club de ceux qui marchent debout.

Chaque année à la même époque, les plus scolaires de mes semblables se rappellent à mon cellulaire le temps de quelques banalités.

Puis entre deux anglicismes, ils m’informent en toute philanthropie non paternaliste, de leur besoin de me voir reprendre des études.

Stop, pouce, pause…suivez les indications et vous vivrez suffisamment pour ne pas avoir de retraite… Stop, pouce, pause.

J’aimerais les contenter mais en constatant leur bilan moral et leur potentiel comptable – de la caissière munie d’une licence en anthropologie au chef projet du n’importe quoi biodégradable – cela fait cher le prêt étudiant.

Je déserte bien volontiers direction l’anonymat en les laissant à leurs l’homéopathiques ulcères promotionnels, leurs calvities flirtant avec l’adultère, ainsi que leurs insignifiantes incivilités aussi glorieuses que bureaucratiques.

La cohabitation de proximité au nom du passé ne résiste pas au protectionnisme de classe en devenir…

Si j’ai le malheur extrémiste de leur opposer l’expérience du terrain à la théocratie estudiantine, les voilà partis en croisade labiale au nom de Jules Ferry et de leurs complémentaires santé.

Malgré un silence en guise d’accord à l’amiable et de paix sociale, les soldats de l’intelligence institutionnelle et homologuée prennent en otage quelques illustres issus de leurs souvenirs de bibliothèques universitaires.

Après les avoir invoqués afin de justifier puis d’imposer leurs modèles normatifs au goût de transgression de salon, il est temps d’évoquer le baccalauréat et ses produits dérivés comme valeur d’avenir.

Avec le recul, je remercie ma conseillère d’orientation vers le vide de son incompétence professionnelle relevant plus de l’astrologie que de la pédagogie.

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises solutions, juste une politique du résultat pour se donner bonne conscience ou cultiver des aigreurs en regardant les autres.

Quand la fin des cours sonnait, j’observais les faiseurs de certitudes morales, les vendeurs de vérités universelles et ceux qui aiment avoir un camp pour fantasmer des ennemis sur mesure.

La plupart de gens se prouvent qu’ils existent en construisant des frontières, alors pourquoi pas un diplôme ?

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