« Mon périple dans le ghetto de Nougaro »
Un léger rappel concernant mon séjour à Toulouse, celui-ci va éclairer ma posture à la montée dans le train, ou plus précisément un T.E.R.
Durant mon périple dans le ghetto de Nougaro, j’ai redécouvert le racisme banal et culturel. J’étais habitué depuis quelques années à des joutes plus idéologiques ou qui flirtaient avec le situationnisme, ce genre de débat où l’on parle de ségrégation dans une ambiance feutrée autour d’une tasse de thé et quelques Shortbread.
Mais là quelle ne fut pas ma déception. Certes venir accompagné d’une personne ressemblant plus à un arabe qu’à un gascon, mais aussi d’avoir emporté un représentant d’une obédience élue, ce n’était déjà pas la plus belle des entrées en matière dans la France plurielle post coupe du monde 1998 à l’universalisme de supermarché et aux Zidanneries d’usages. J’avoue que votre serviteur s’est présenté en costume de noir, enfin de nègre, pas le modèle Obama, le vrai, celui qui ne gagne pas les élections et qui pointe à L’A.N.P.E.
« Dans chaque restaurant une place au fond nous était spécialement réservée »
Un petit florilège, pardon, nous sommes sur un blog;
Alors voici un petit best of du calvaire, dans chaque restaurant une place au fond nous était spécialement réservée alors que les places vers les fenêtres et que des tables désertées attendaient preneurs à la vue de tous. On se serait cru revenir au bon temps des colonies (j’attends que quelqu’un fasse une reprise de ce titre à l’assemblé nationale ou à l’office du tourisme), des silences maladroits, des regards de base faits de peur ou de haine de l’autre, rien que les fondamentaux des coutumes locales. Avec 28 ans d’expérience on les reconnaît. Je peux comprendre, ceci étant chacun ses lubies. Moi, par exemple je n’aime pas les gens. Enfin bref, le service sur place s’est déroulé ainsi, ni bonjour, ni au revoir, ni merde.
Mais c’est peut-être de ma faute, j’avais troqué mes chemises en soie, ma veste Agnès b et mes chaussures en cuire Brésiliens contre un jeans fripé, une paire de Nastas et un t-shirt logotype un peu trop large, tout ceci dans le but vain d’être à l’aise.
Paranoïa ? Malheureusement non, j’ai lutté deux jours entiers avant d’admettre la vérité : qu’est ce qu’on est bien à Paris avec son hypocrisie institutionnelle, son pathétique humanisme gauchiste, son paternalismes intemporel pour ne pas dire autre chose et surtout ce trop de cultures de niche qui crée de la proximité factice entre tous avec cette certitude de vivre dans une backroom à ciel ouvert.
« Un niveau d’insécurité digne du droit de savoir »
C’est d’un air décidé, avec une banane antillaise bien sûr dans la main droite, une demi douzaine de femmes non consentantes au bras gauche, un album de rap dogmatique des Finkielkraut du 9.3. dans le casque, mon sexe correspondant à la norme des fantasmes en vigueur en mode expédition punitive, un bras de missionnaire du XVIIIe siècle ou une main d’un commerçant toulousain dans la bouche, des onomatopées primitives et des bribes de dialectes étrangers (lyonnais ou lillois) dans la bouche et un niveau d’insécurité digne du droit de savoir durant une période électorale dans le regard que je rentre dans le train avec la démarche de Grand Corps Malade.
« Nous sommes dans cette arche de Noé trop honorée pour jouer à la vierge effarouchée »
L’attente dans le train :
Près de trente minutes avant le départ, me voilà avec mes comparses en criminalité lounge selon la vindicte locale. Nous sommes dans cette arche de Noé trop honorée pour jouer à la vierge effarouchée, rouillée par un dérèglement climatique intempestif, souillée par des séants trop gras dépourvus de packaging de créateurs en vogue, des chaussures ingrates qui utilisent les transports en commun contaminant le couloir d’évacuation enfin, si je puis dire…
1H05 de retard et un trajet rallongé de 2H30, avec l’occasion unique de faire un tour de la France dite profonde, où l’on perpétue les joies bien légitimes de la ratonnade.
Une voix putassière entre la téléphonie rose et l’astrologie à 0,34 ct d’euro la minute nous indique sans ménagement aucun, qu’au cas échant si nous n’avions pas de réservation sur ce train, nous devions quitter les lieux avant l’intervention de Brice Hortefeux, pardon avant l’intervention d’Eric Besson. Après 3 jours de diplomatie et de négociation ardue avec ma testostérone, il était hors de question rester deux heures de plus dans la capitale internationale des punks à chiens.
Plus les minutes défilèrent, plus les contrôleurs s’amoncelèrent tels des mouches autour d’une merde ou du gagnant de la semaine concernant le jeu concours sur le nombre d’amendes distribuées. Bref, tant de perspicacité bovine, d’esprit d’initiative corporatiste et de déontologie en roue libre car, sans heures supplémentaires payées, ça force le respect… ou pas.
« Ce refuge imaginaire où l’on peut s’épancher sur ce triste monde »
Les toilettes, ce refuge imaginaire où l’on peut s’épancher sur ce triste monde tout en donnant sa contribution au fumier de la pire espèce, ha, je me suis dirigé vers elles naïvement, le cul léger avant le départ du train, et que ne fut pas ma surprise une armée de Chocobon flottaient péniblement recouverts d’un drap blanc comme certaines œuvres présentées à la FIAC, le tout baignant dans une future épreuve d’une émission de téléréalité.
« Les usagers »
Les usagers, je reviendrai demain sur eux dans la troisième et dernière partie. Mais je ne peux résister à une présentation succincte de quelques catégories : premièrement, les sans avis mixtes par nature, frustrés par fonction qui attendent d’être deux pour ouvrir l’usine à banalité qui leur sert de bouche, secondo, les énervés près à en découdre avec qui touchera leur siège, près à sacrifier femme, enfants et téléphone portable au nom de leur orgueil tout juste retrouvé à ce moment où ils sont à fleur de peau, dans le rôle du dernier maillon de la chienne alimentaire redevenant un gibier entre les mains de Gaïa la bipolaire, tertio, les pires, les cyniques qui scrutent la moindre étincelle afin de trouver de la matière pour leur blog au mieux ou pour un échange inutile dans un ascenseur au pire.
Ghost Post : Une Toulousaine qui a promis l’enfer aux non chrétiens, nous l’avons suivie.
La fragilité de la folie a donnée un peu d’humanité à la ville