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Un œil à moitié fermé sur l’écran immaculé, l’autre à moitié ouvert sur la rassurante obscurité, j’attends…

Les moments précaires où notre imagination en voie d’extinction reprend le contrôle approximatif de notre réalité si parfaite – faite de réponses à tout et de futur immédiat – ne sont pas légion. Je profite de ces voyages surplace pour m’extirper tant bien que mal du culte de l’immatriculation, qui est la même pour ceux qui s’y réfèrent et ceux qui s’y opposent.

La nuit était jadis l’alibi par excellence pour les anonymats sans lendemain, mais celui-ci dorénavant est devenu une marque de fabrique plus que rentable. Mon nom est personne, mais tout le monde veut une image conforme à ses fantasmes d’exil de proximité.

Parfois, entre la pause sanitaire des insomniaques et le retard prévisible des désinhibés, je trouve par persistance rétinienne la paix dans un coin de pixel, en pleine hypnose progressive devant la modernité à tout prix, achetée à crédit et qui ne vaut comme certitude uniquement la date de sa garantie. Je voudrais aller au fond des choses par ma propre énergie, mais l’époque promeut l’artificiel et le végétatif.

Au creux de la nuit, tout le monde est aux abonnés absents dans un rouge sonnant la fin des civilités pour aujourd’hui. Certains pourraient être angoissés par cette solitude sans personne à qui s’accrocher, mais pour ma part, cette accalmie met un terme à cette histoire faussement solidaire de « partage » qui relève plus du besoin de démonstration entre congénères. Je voudrais bien porter un masque et prendre part à la fête, mais les cicatrices ne font pas recette au royaume de l’amitié automatique…

Plus usé que fatigué, je penche par à coup du côté de la routine du travail à la chaîne depuis ma chaise multidirectionnelle à roulettes.

Je peux paisiblement être désinformé et anachronique pour enfin ne plus avoir d’avis – déjà dépassé – sur tout et n’importe qui, surtout n’importe quoi. Moralité, sans nous la Terre continue de tourner, demain rien n’aura changé et vous n’y serez pour rien, en quoi que ce soit. Diogène n’aurait su que faire avec un clavier azerty, il aurait oublié ses histoires de levier pour regarder le monde dans un écran en y construisant sa vérité au lieu de le soulever !

Dans le fond, je ne critique pas le mouvement car je ne contribue que peu à sa décélération, la course dans laquelle nous sommes embarqués plus par consumérisme que par idéal ne connaît pas de vainqueur, juste des clients. Dans ces instants de lucidité inopinée, je réalise que le progrès n’est qu’une forme de passé plus digeste que l’on sample plus qu’on ne le vit car tout le monde a quelque chose à vendre, même de toute bonne foi. Alors autant recycler les 5 minutes de gloire du follower d’à côté, il n’en saura rien, il a déjà oublié. À ceux qui savent tout à ne plus pouvoir imaginer, il reste la mort pour les réclamations éventuelles.

Je flirte avec l’endomorphine tout en lorgnant sur la caféine, c’est notre drame, le choix de l’inertie. Plus rien n’est grave, excepté l’instant présent qui nous a déjà quitté. Je ne suis pas un membre du communautarisme gadget ou des niches en série limitée, je marche seul, mais tout cela est désuet à l’heure où tout se télécharge et le peuple de la délation systématique, de la polémique congénitale, des modes mortes-nées, des jugements définitifs croit tant qu’il le peut qu’à plusieurs, qu’au plus grand nombre, il disparaîtra moins vite de la mémoire numérique.

Toujours personne à l’horizon et le cadran horaire agonise par des toc interminables tic, tac, tic, tac, tic, tac. Que faire à part se laisser aller dans une douce folie imaginaire lorsque nos rêves les plus fous ne suffisent pas à notre shopping list ?

Je ferme les yeux poliment sur cette escroquerie à l’assurance que représente le droit à l’infini après souscription à l’abonnement. Comme vous le pensez, je pourrais le plus simplement du monde éteindre tout l’attirail du parfait homo-oeconomicus. Mais le peut-on réellement ?  Il est déjà dans nos têtes et même plus loin encore, là où notre bonne conscience ne légifère plus…

Tord, raison, vrai ou faux, choisissez votre camp et sachez qu’on enregistre tout mais qu’on ne retient rien.

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Demain 01H00 “Rythme(s) & Mécanisme(s)” S01 E01

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J’ai… J’ai… J’ai, hum… J’ai des problèmes de silence, je les voudrais de circonstance. Je ne manque plus de rien, mais pourtant je me démantèle de l’intérieur, petit à petit, sans jamais m’arrêter pour mieux mettre ma conscience en accusation aux yeux de ceux qui m’aiment. Vide à en perdre l’équilibre le jour et plombé à en baiser le sol la nuit, je regarde mes cheveux tomber et mon ventre prendre de l’avance tranquillement sur mes pieds. Durant mon temps libre, je cherche cette absence.

À défaut de la trouver en moi, je la traque sans relâche dans les travers de ma femme et la discontinuité de son amour quand elle dort, de ma famille et de leurs pannes de téléphone lorsque j’ai un début de migraine, de mes amis qui ont l’audace de me parler de leurs problèmes en à ma présence, de mes collègues et de leur carrière qui doit de plus en plus se pencher afin de m’apercevoir. Pourvu que ce ne soit pas de ma faute, de ma responsabilité, alors tout va pour le mieux. Mais cette dépression qui me berce et cette mélancolie du temps qui se fige, elles ne sont pas dupes et me réclament un peu de ma réserve personnelle de bonheur en échange de leur silence. Vous savez, le spleen, c’est comme le croque-mitaine, ça n’existe pas, c’est fait pour faire peur aux enfants et aux éternels adolescents !

On pourrait légitimement dire que je fais l’enfant, que je le joue, le surjoue dans un costume d’adulte – plus proche de la fin que du début de quelque chose – alors que celui-ci ne veut plus rien savoir du temps et de la distance qui s’écoulent. Et pour cela il ferme les yeux, arrête de respirer et se bouche les oreilles. Mais à un moment donné, je dois refaire surface et je ne veux plus avoir à faire avec mon pèse bonheur ou pèse malheur, c’est selon votre définition de la convalescence ou de la rémission. Je… Je… Je, hum…Je voulais juste ne plus rien sentir, quitte à n’avoir plus rien, rien !

Rien, hum, rien du tout, mais, alors rien, c’est une idée du néant qui a trop de sens pour que je puisse l’accepter et dormir dessus, tout compte fait. Mais mon tourment originel était toujours aussi abyssal pour moi. Ma libido ou mon psychiatre, pourquoi ne pas louer celui de quelqu’un d’autre ? Un nouveau vague à l’âme ! Un de ceux qui souffrent en silence et qui n’attendent rien du bonheur si ce n’est un jour de plus avec son passé. 21 grammes de poète, voilà ce qu’il me faut, rien d’extravagant, un peu de cet alarmisme salvateur, une pincée d’amour perdu à jamais, et quelques munitions pour toucher ce qu’il vise juste, rien d’autre, rien…

Me voici renaître sans recommencer, me questionner sans douter, en pleine déconstruction avec mon monde à réinventer, prêt à tout quitter sans jamais bouger. Je… Je… Je, hum…Je dois avouer que dans les premiers temps la joie nouvelle qui m’habitait prenait le pas sur tout jusqu’à ce que je disparaisse pour de bon, que je ne reconnaisse plus l’âme en peine dans le miroir, que mon odeur m’ait abandonné, que ma femme n’ose plus me toucher pour se persuader que ce n’était pas moi, plus moi. J’étais en présence de mon absence.

Le comble c’est que j’étais parfaitement dans mon rôle, dans ce qu’on attendait de moi, de ce qu’il était bon de montrer. Et je pourrais m’en satisfaire puisque faire semblant est mon métier. Ceci étant, je n’ai pas à construire de personnage la nuit à l’horizontale, les yeux grands ouverts à fixer le plafond sans que celui-ci ne daigne répondre aux questions que je ne me suis pas assez posées ! Je… Je… Je, hum… Je repense à ces souhaits qui n’ont d’autre intérêt que leur invocation et non leur accomplissement. J’ai eu ce que je voulais, je suis devenu ce que les autres désiraient, j’ai donné ce morceau de moi qui n’a d’existence qu’en me quittant, puis j’ai pris celui de quelqu’un d’autre, à qui je ne pensais rien devoir, sans réfléchir, comme un dû. Et maintenant j’ai une dette à la place du cœur.

Et pour la première fois de ma vie je comprends, peut-être trop tard, que je n’ai jamais été seul, que la meilleure des compagnies ne donne pas son nom, elle nous comprend sans nous juger, elle nous ressemble sans rien demander. Je n’ai… Je n’ai… Je n’ai, hum… Je n’ai plus de quoi pleurer, personne à incriminer pour les exactions du quotidien. Personne, mais vraiment personne. Merde, j’ai perdu quelqu’un ? Le malheur ou le bonheur, cela ne reste que des indices de satisfaction de l’existence en cours, des motifs de prétention ordinaires, sans aucun recul. Et si j’en profitais tout bêtement, comme ça, en faisant les comptes des bons et des mauvais points à la fin de mon préavis ?

Mais pour l’instant mon problème logistique est bien plus basique, banal, du domaine de l’échange équitable. Rendre cet autre moi, enfin toi à son propriétaire et récupérer cette part de moi qui me fait tant défaut, quelque part. Je constate que je n’avais jamais autant voyagé dans ma tête, sa tête, notre tête. Il me fallait à présent utiliser mes jambes, ses jambes, nos jambes pour me retrouver, pour la retrouver, pour nous retrouver. Mais le seul inconvénient dans les fantaisies – mise à part leur vacuité – c’est qu’elles n’ont pas leur place dans la machine à broyer de la réalité. Je me suis donc retrouvé, mais avant que je n’arrive tu es morte d’un long suicide sans morceau de toi, à cause de ce morceau de toi que je garderai pour toi, maintenant, en attendant que tu reviennes, un jour, peut-être…

J’ai… J’ai… J’ai, hum…J’ai si souvent parlé de la solitude gratuitement, juste pour mettre un mot sur mes égarements, uniquement pour clore une demande d’affection désintéressée que j’ai presque peur de lui dire au revoir à l’idée que les choses reprennent leur cours de manière anonyme, orpheline. Un souhait qui s’exhausse, c’est déjà une part d’idéal qui s’enfuit, mais une quête qui s’achève, c’est presque pire. Les questions ne sont rien, vraiment rien, rien, face à la fin. Alors, dorénavant j’aurai ma conscience pour moi et mon âme m’aura pour elle.

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J’aurais dû rester à végéter en culpabilisant au fond de mon lit, ce samedi matin, en hommage à d’autres aubes où je déballais tant bien que mal des armées de cartons et de cagettes sur ce marché encore solitaire. La vie sur un marché avant que les clients n’imposent la leur, c’est assez surréaliste. Parfois tout le monde communique, communie dans le silence et souvent la cacophonie l’emporte. Les histoires énoncées toutes plus foutraques les unes que les autres, ne sont qu’une autre normalité de plus dans une dimension parallèle, au début on juge et à la fin on sait pourquoi l’on rit. Excepté ce goût malsain pour le fluo, les années 90 avaient eu du bon, pour moi de ce côté-là. Et me revoilà de retour en 2010 et hors de mon lit, à la recherche de caféine. Je suis déjà nostalgique du futur lorsque mon téléphone plus intelligent que moi, m’indique la direction du troquet le plus proche alors que la pluie s’abat sadiquement par alternance sur ce Paris encore trop proche de l’after pour se réveiller.

Quand les choses basculent sous vos yeux sans que vous ne pussiez rien y faire, tout ce qui compte – à partir du moment où vous avez déterminé votre rôle, figurant ou tête d’affiche – c’est de savoir (et accepter) si ces dites choses seront un handicap ou un avantage. Mon voisin assailli par une calvitie à cette banale terrasse de café devait y penser plus que fortement tandis qu’il intimait l’ordre à son fils, qui venait d’enrichir son vocabulaire sur les pratiques anales, de quitter les lieux manu militari sans finir son chocolat chaud et encore moins son croissant. J’étais pour ma part quelque peu interloqué par les deux fous qui animaient avec un certain talent ce triste débit de boisson au ton cirrhose, mais encore plus par la réaction des gens qui pensaient si fort, si fort que le mot camisole de force se diffusait tel un bruit sourd.

Avant d’enfermer dans une normalité capitonnée qui que ce soit en jetant la clef, revenons sur le fil des faits. Nous, les animaux marchant sur leurs pattes arrières, trop occupés à boire méthodiquement notre consommation tout en lisant le plus sérieusement possible les nouvelles du monde en n’attendant rien si ce n’est la fin de celles-ci, nous étions sortis de notre parfaite léthargie par des rires trop bruyants, de ceux qui n’ont pas leur place chez les gens bien. Mais soudain, nos tympans explosent sous les décibels d’un « T’vois ces lames fines tranchantes pour égorger à l’africaine, et ben je lui ai arraché des mains, hop, comme ça et j’lui ai défoncé le cul à coup de pompe »…

Cours d’anatomie accéléré et sadomasochisme préventif sur un fond de Louise Attaque qui peinait à s’extraire des piaillements de la serveuse, ce samedi fleurait bon le passé. Certes, j’avoue être peu familier des modes d’exécution à l’arme blanche en vigueur en Afrique, mais concernant les mille et une façons de détruire un arrière-train sans ne jamais l’avoir fait, c’était une autre histoire. Lorsque j’étais adolescent le monde se divisait en deux catégories : ceux qui commettaient les pires exactions – criminelles et républicaines – et ceux qui profitaient du silence des premiers en créant de toutes pièces une mythologie qui se terminait irrémédiablement par une histoire de cul et la façon de lui faire entendre raison.

Et nos deux trouble-fêtes qui vociféraient pour la rue d’en face, eux étaient des membres honoraires de la seconde catégorie. La conversation commençait à s’agiter violemment lorsque nos deux compères se mirent à déblatérer de leurs souvenirs communs d’anciens légionnaires ainsi que de leur maîtrise en philosophie asiatique, sans omettre leur tour du monde effectué à la fin des années 60, alors que le binôme devait avoir au bas mot 30 à 35 ans chacun. À les écouter, ils avaient les meurtres et le verbe faciles et, modestement, ils savaient et avaient tout vu. Les antidépresseurs ont la parole semi automatique, mais personne ne veut le savoir dans la société du tous coupable. S’en était trop pour la noble assemblée des prototypes intramuros pensant que la vérité sort de leurs diplômes et de Wikipedia, au prix des frais de scolarité et de la technologie qui les faisaient briller en société en effleurant du doigt Google Map, pour démontrer à tout le monde qu’Erasmus est la meilleure agence de voyage ! Il fallait agir avec le courage qui convient en pareille situation, c’est-à-dire de promettre en rouspétant, bien droit dans ses bottines, de s’expatrier de ce café sans jamais s’exécuter. J’étais rassuré de voir se fendiller la vitrine de la tolérance de salon et puis j’étais de plus en plus captivé par les histoires de fous qui épousaient mieux nos certitudes que les jérémiades des rebelles qui comptent sauver le monde de lui même du haut des épaules dont ils ont héritées et depuis leurs T-shirt MSF taille XS.

Vous savez, les sauveurs en tout genre en auto-démonstration, locataires de toutes les nobles idées, le sourire humanitaire, donneurs de leçons professionnels, défenseurs de toutes les causes, même les plus contradictoires et sachant qu’un drame en remplace un autre avant qu’ils aient pu abandonner leurs bons offices, nul ne leur en tiendra rigueur ! L’émotion est un moteur et ils ont le monopole du cœur équitable. S’ils ne le faisaient pas personne ne le ferait, certes. Soit. Mais la misère, l’autre, la folie, la différence, ils la préfèrent à la télévision. Courrier International empilé dans leurs toilettes, une nouvelle catastrophe à choisir, la carte bleue déjà en main et l’esprit déjà ailleurs. Manque de chance quand la souffrance ordinaire s’invite à leur table, ils voudraient la chasser pour continuer à profiter du samedi matin et de leurs cafés crème si durement attendus !

Le plus âgé, le plus marqué, le plus vivant des empêcheurs de s’ennuyer en rond avait l’œil bovin des amoureux de jambes effilées, le nez fracturé à plusieurs intervalles par des terrasses moins passives sûrement, la moustache taillée, brossée et disponible pour accueillir n’importe quelle miette sucrée ou salée, les lèvres gercées, usées, seules, plus pourpres que roses, les dents couleur Gitane, disposées à se chevaucher avant de chuter pour toujours, le visage sans retour possible, grave et craquelé, la peau lasse, prête à dégringoler sur sa pomme d’Adam au moindre signe de monogamie sédentaire et le teint malade et malheureux d’un blanc passé. Je ne pouvais m’empêcher de suivre du regard en bougeant la tête – quitte à commencer à passer pour un fou – les grands mouvement incessants et circulaires de ses bras qui semblaient vouloir attraper désespérément l’espace qui lui faisait défaut, une fois calmé, résigné à retrouver l’équilibre sur sa chaise bancale, un verre de blanc à la main.

Mais la trêve fut de courte durée et l’agacement respiratoire des bons citoyens reprit de plus belle. Puis il fut interrompu par l’autre fou qui demanda si quelqu’un dans l’assistance avait du feu. Et là s’en était trop ! Que ceux qui doivent être aidés discutent grossièrement entre eux, passe encore, mais qu’ils s’adressent à la race des sauveurs, c’est tout à fait inacceptable ! Il ne restait qu’à l’un des sauveurs de répondre par la négative avec ce mépris pincé qui va si bien aux punching-ball. Je lui précise pour ma part que je ne fume pas, en retour il me demande l’heure, celle de New York évidemment, je la lui donne et il finit par me complimenter sur mon afro qui lui rappelle celle de Julius Erving – culture quand tu nous tiens – nous nous saluons respectueusement de la tête, les balafrés se reconnaissent entre eux. Et en revenant à sa position initiale, le plus jeune, le plus fragile, les plus lointain des deux comparses aperçoit un paquet de cigarettes négligemment laissé à l’abandon par l’un des sauveurs. Celui-là n’est pas passé loin de la claque qu’il méritait, mais il a eu droit à une explication anale sur la qualité de sa personne. Evidemment personne ne bouge, tout le monde attendra les élections !

Le fou débutant commença à partir dans une tribune libre sur les problèmes d’incontinence de notre société, Descartes, Jean-Claude Van Damme, Booba, Olivier Besancenot, la mode écologiste et j’en oublie, tout le monde en a pris pour son grade. À bien le scruter, il avait les os et les vêtements sur la peau, une barbe qui aura toujours 3 jours, de l’angoisse médicamentée dans les cernes. Ses yeux immobiles étaient ouverts par habitude, son nez ne pouvait cesser de couler et sa manche était déjà pleine. La mâchoire serrée jusqu’au sang avant de la déployer jusqu’à la rupture, son corps tremblait plus qu’il ne bougeait. Les cheveux en bataille par endroit et en déroute par d’autres, les ongles rongés, il rétractait frénétiquement ses mains comme à la recherche de son doudou, recroquevillé sur lui-même. C’était à ce demander ce qu’il voulait capturer en renâclant autant. Son front lui tombait lourdement dessus, son visage n’était fait que de lignes droites, aucune courbe pour lui apporter un quelconque réconfort. Au moment de fermer la bouche pour avaler machinalement le poison à 3,50 euros, il dégageait une telle tristesse, si pure, si inconsolable, si sourde que même les sauveurs n’essayèrent pas de surenchérir aussi poliment que discrètement sur sa vision du monde qui s’écrasait sur ces épaules devant nous…

Je suis parfaitement incapable de dire qui est fou ou non, et je ne préfère pas savoir. Je prends ou pas les gens comme ils sont. Le crime des deux fous ce matin-là, à cette terrasse de café décriant la démocratie dans laquelle elle jouissait jusqu’à l’en vider de son sens, c’était que personne ne les avait invités aux castings des privilégiés de la liberté d’expression et qu’il serait mieux pour eux et pour tout le monde que l’on parle à leur place. Heureusement ou malheureusement, ils pensaient tout haut, ils pensaient trop fort et surtout pas comme il faut.

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Rentrer chez soi…

En voilà un concept original, comme si l’Homme était conçu pour être sédentaire, comme si l’homme était programmé pour être monogame. Cependant la société des gens heureux et du bonheur prêt-à-porter est passée par là et la machine humaine ne connaît pas la pitié – si elle n’est pas rentable – particulièrement envers ceux qui tentent de ne pas suivre scrupuleusement le mode d’emploi du sens de la vie. J’aime avoir toujours les mêmes habitudes, mais jamais au même endroit et encore moins avec les mêmes gens.

En général ma manière de vivre les irrite plus que ma façon de penser. La simple évocation de l’idée que je n’engendre pas du temps comme un cadeau divin parce que je ne fais que le traverser de part en part, elle remet en question les gens tout en les confortant. Mais on ne peut décemment pas porter tout le monde dans son sac à dos et encore plus, sa propre mémoire. Si je ne peux me souvenir de moi même, je n’aurai plus rien à regretter !

Pour moi, l’échec est semblable à un contrôle interminable derrière une famille fuyant leur chez eux pour les vacances, à un retard sur un vol qui produira le manque de mon scotch au bar déjà désert, à une réservation d’hôtel mal enregistrée qui annoncera une vengeance prochaine en faisant droit de privilège en doublant légalement dans les files d’attente. Ha ! Oui, je sais, les gens dans tout ça ? Hum, ils meublent avec plus ou moins de succès mon temps de transit entre deux échappatoires.

Justement en parlant des « gens », les seuls, les vrais, les uniques et irremplaçables, pour mon travail salutaire, j’en croise souvent, j’en croise beaucoup, j’en croise trop à vrai dire. Sachant que cette overdose d’humanisme garantit à elle seule mon mode de vie, je consens à mettre tout mon cœur lorsque je fais le tour du pays pour annoncer à ces personnes, avec leur vie sur le visage, qu’elles sont licenciées. Une fois la sentence assenée – nette, sans bavure et avec un sourire compatissant en option – je les vois hébétés, en colère, absents, effondrés, autant de choix qui les empêchent d’avancer suffisamment vite pour ne pas disparaître de l’organigramme du grand dessein.

À toute épreuve à handicap, le seigneur pourvoit une récompense à la mesure du sacrifice, alors dites merci à la culture de votre entreprise pour laquelle vous avez donné, sans poser de questions, les meilleures années de vos existences car elle vous propose un plan de résurrection en plusieurs étapes. Ne nous remerciez pas. Donc pour revenir parmi nous un jour, il faut que vous nous quittiez définitivement.

La manière dont on part est aussi – si ce n’est plus important que tout – ce que l’on a fait auparavant. J’aime à penser que les additions ne font pas le résultat. Pour certains leur emploi est tout, un but, une famille, un foyer et au moment de dire adieu à ce morceau d’eux qu’ils ne récupèreront vraisemblablement plus, je leur demande de fermer les yeux une minute car, à tout regarder comme si chaque chose autour de leur open space était primordiale, ils en oublient vite leurs priorités.

Personnellement, la famille, ma famille, cela n’en n’était pas une, disons que cela fait partie d’un pack à l’origine et du décor au bout du compte. J’ai des liens avec les miens, de ceux qui sanglent pour mieux m’aimer et qui me ramènent à chaque fois à ceux qui meurent du temps qui passe et qui portent mon nom. J’ai beau fuir aussi vite que l’avion le peut, elle me rattrape toujours.

Ne pas mourir seul, cela paraît être la seule obsession raisonnable, mais de la part des vendeurs d’amour à tout prix qui font de leur hygiène affective une morale à toute épreuve, je trouve cela d’un égoïsme dont seul les solitaires devraient se prévaloir. Apparemment, c’est ça l’objectif trouver quelqu’un, une fois qu’on l’a, il faut évidemment produire d’autres quelqu’un sous peine de s’ennuyer avec le premier quelqu’un. Je crois en la loyauté, l’honnêteté ça ne dure que le temps d’une pause café ou d’une partie de jambes en l’air, voire à l’horizontale. On aime couché, on cohabite debout.

Les gens, encore eux, ont un besoin maladif de savoir d’où les autres viennent, comme si l’on était condamné à n’être qu’un échantillon de notre passé. Je vois si souvent le monde d’en haut en classe affaire que j’en oublie le nom des terres en dessous. Mais si vous voulez savoir, moi, je viens d’où je suis maintenant.

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Je n’arrive pas à choisir entre la religion de la réflexion et le culte de l’émotionnel

(la cause 0 – la conséquence 1)

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Je ne crois qu’en ce qu’il reste sur mes mains et mes genoux lorsque je me redresse fébrilement après avoir lourdement chuté sur les évidences. J’avoue ne jamais avoir bien compris comment certains peuvent parier sur le paradis avec une chape de plomb au dessus de la nuque et, surtout, comment les autres trouvent une excuse raisonnable à la tricherie séculaire, celle qui distingue ceux qui donnent de ceux qui reçoivent.

Oui, tout ceci ne relève que d’une banale histoire de troc entre primates qui a dégénéré jusqu’à en devenir un système immunitaire dictant sa conduite – accompagnée – au dernier cri de l’évolution faite Homme. Je voudrais m’interroger avant de vous questionner. Mais on me rétorque trop justement que c’est comme ça, et depuis la nuit des temps. À la lumière de cette vérité plausible, j’en reviens à dire que le libre arbitre n’était pas un os suffisamment gros à ronger, on a dû aussi donner la démocratie en pâture. J’allais oublier, l’amour a tenu tant qu’il a pu, mais il ne reviendra pas !

Mais pour maintenir une imposture – théologique qui perd ses adhérents et économique qui gagne des saboteurs – au rang de machine à statu quo et de modèle de futur possible, il faut une vitrine morale aussi vertueuse que putassière. L’amour du public est à ce prix et, pour cela, mieux vaut le préserver des erreurs d’avortement – qui se transforment parfois en mouvement – en lui inventant des exemples et une histoire à l’image de son fantasme. Je vous le garantis, une bonne mascotte doit savoir jouer autant le parfait Samaritain que le rebelle sans cause !

Avec les meilleurs des épouvantails décorés de leur plus beau sourire et un scénario avec un happy end sponsorisé par les pompes funèbres, nul doute que j’aurai du mal à enrayer la course effrénée pour le progrès idéal même avec un attentat suicide ou deux. A force d’en avoir abusé, le peuple s’en est lassé ! Et nous voilà déjà au chapitre de la souffrance, condition sine qua non d’une réussite légitime – quitte à renier son arbre généalogique – pour celui qui n’était pas le prototype issu de la bonne lignée. Je dois dire que les voyeurs, les exhibitionnistes et les marionnettistes prennent un malin plaisir à tout justifier par la douleur, même le bonheur le plus insignifiant !

À l’extrémité des gens pragmatiques courant après l’irréprochable, se trouvent les inénarrables parieurs ayant la chance pour porte de salut et comme roue de secours. À ceux-ci, je dirais qu’à trop miser sur l’inconnu, on cultive sciemment l’indifférence des autres, ceux-là même qui construisent leur chance en remplissant ou en héritant d’un carnet d’adresses.

Si cela ne suffit pas, si la nature ne vous a pas doté du minimum de force de caractère, si Dieu ne vous aime pas plus que ça malgré les copier/coller de vos prières, si la survie vous traîne par la peau du cou tel un trophée dans les rayons d’un supermarché, bardez-vous de diplômes, invoquez le retour de la dîme et de la gabelle, allez vous acheter un dentier avant de mettre le monde à feu et à sang derrière votre écran d’ordinateur. Je vous le dis – en qualité de bourreau en sommeil – regroupez-vous, parlez et habillez-vous de manière identique, travaillez main dans la main avec votre engeance jusqu’à vous reproduire ensemble afin de prouver à tous que l’évolution passe par le nombre, jamais par la détermination !

La messe est dite, les jeux sont faits, vous pouvez remballer. Excepté que j’ai horreur de perdre et que je ne prendrai pas ma retraite entre quatre planches de sapin sur une défaite, qui plus est par achat de l’arbitre ! Sachez que la prospérité est plus proche de l’obésité qu’il n’y paraît. Alors ce qui sépare ceux qui possèdent des autres, c’est la faim. A table, appelez-moi le cannibale gentleman !

Une fois repu comme à la fin de chacune de mes aventures, j’ai toujours ce petit moment de latence en apesanteur, fait d’un présent enfin achevé et d’une incertitude qui me rappelle que rien ne va plus depuis que le tireur de ficelle donne le la et les rôles avant que nous sautions à pied joints dans l’au-delà, en espérant éclabousser le souvenir des proches. Moralité, je me suis fait copieusement mastiquer par le catéchisme et les séquelles sont bien présentes lorsque j’arrive à culpabiliser de la part de justice que je me suis offerte.

Mais je reprends le dessus parce qu’il faut bien, parce que les tombes ne me répondent jamais, parce que j’ai trop de gens à voir au pénitencier pour m’en rappeler et que les derniers, les plus lucides, ceux ayant trouvé refuge dans un hôpital psychiatrique, ne me le laisseront pas rentrer de si tôt. Tout ça pour dire que je ne crois pas, je fais, je n’en ai ni le temps, ni les moyens et encore moins la patience.

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J’avoue être resté sans voix, voire passablement dépité pourtant je le savais depuis presque un an déjà, à la fin de ma glorieuse et prometteuse 25ème année, je n’existerai plus, pour plus grand chose et pour plus grand monde.

La machine humaine est une affaire rondement menée, presque sans failles. Au départ, chacun doit gagner la parole pour passer son temps à écouter l’impératif sous toutes ses formes, ensuite quand on peut raisonnablement donner des ordres plus personne ne nous écoute et finalement on perd la parole et l’on recommence à nous parler à l’impératif, mais cette fois comme si on n’était pas là.

Hum, un couloir pour tous avec une chance de porte de sortie pour chacun, voilà un challenge flatteur! Quelle belle perspective en prévision du tunnel et de la lumière. Moralité, j’aurais dû apprendre l’économie et la théologie afin de franchiser la vente d’espoir.

Du quart de siècle fraîchement dépucelé qui était le mien à l’Alzheimer prophétisé que je n’atteindrai peut-être pas, je m’occuperai comme je le pourrai en faisant des dons en nature – 2,8 fois – à la natalité ainsi qu’à ma fiche d’imposition afin de perpétuer le cirque ou la vie, c’est selon.

Dans le meilleur des cas, j’invoquerais la réussite pour acheter mon droit d’exister aux yeux de tous. Dans le cas contraire,  je m’excuserais en rampant – en un silence masochiste – de ne pas participer au grand jeu de la norme, et entre les deux je prendrais volontiers en otage une personne minimum dans mon lit et on attendrait en se méprisant, plus ou moins patiemment.

Jusque là, rien de spécial, je feignais l’évidence, ceci étant en refaisant ma carte 12-25 le dernier jour de mon importance parmi les jeunes. Je me sentis partir un peu comme si je devenais un souvenir ou une nouvelle statistique. Mais à minuit le couperet est tombé tel une exécution publique, bienvenu dans le monde des poches vides, du plein tarif, du cash et comptant !

En supposant que je tienne plus ou moins le coup jusqu’à la carte Vermeil, qui accompagnera mon démantèlement annoncé et la possibilité de langer mon incontinence, qui me dit que ma concession pour la postérité ne deviendra pas une fausse commune pour les livres d’Histoire? Ce qui est sûr c’est que je ne suis plus assez jeune et pas assez vieux pour quoi que ce soit, mais plus que jamais rentable et une chaire à canon sophistiquée avec le droit de la fermer !

La retraite c’est un fantasme taillé sur mesure pour le système de santé, voire pour l’un de ces crédits que l’on peut léguer en héritage. Et la jeunesse dans tout ça, c’est la seule indemnisation que j’obtiendrai, mais personne ne m’a tenu au courant, j’en aurai sans doute mieux profité au lieu de singer la bienséance de ceux disant merci avant de mourir.

Les forces vives de la nation, l’avenir du pays, cela relève autant de la publicité mensongère pour les caprices du PIB que du coup de pression patriotique. Alors, prendre les armes ou la tangente : je n’appelle pas cela un choix.

Franchement, en dépit du bon sens, sans jouer sur la carte « repentance, misérabilisme et esclavage » comment allais-je faire pour obtenir ce respect dont jouissent les handicapés, les chiots ainsi que les femmes enceintes ?

Etant donné mes perspectives de croissance et le prix d’une thérapie, je regarde ce que font mes congénères pour prendre la place qui est censée être la leur dans le monde des illustres. Devrais-je m’inventer l’une de ces carrières artistiques où l’on préfère le miroir à soi-même ou voyager à travers les Hommes en confondant quête spirituelle et fuite en avant ?

Je pourrais tout aussi bien tenter de me reproduire modérément au vu de la population mondiale. C’est un compromis d’hygiène de vie assez séduisant, beaucoup de plaisir, parfois même avec sa partenaire, un peu de garderie, c’est peu de chose pour obtenir la symbiose entre un ami et un animal de compagnie, un enfant et pas mal de responsabilités morales, pénales, économiques, hypothétiquement affectives, une modeste manière d’occuper ses loisirs, en somme.

J’ai trouvé ! Oui mais c’est bien sûr, je pourrais avoir un but, un combat, une croyance dans la vie, avoir un avis comme le con d’à côté, mais en ayant raison. Sachant que j’ai les mains moites et que les marches militaires m’incommodent au plus haut point, je pourrais distribuer des tracts ou défiler mollement en faisant comme les autres une fois la farce du 1er Mai venue.

En même le temps le nihilisme est la religion la plus à la mode. Ne rien faire, ne rien penser tout en adhérant à un mouvement qui n’en est pas un, cela me semble être une mascarade à la hauteur de celle qui nous est présentée comme un moyen d’accéder au bonheur et, fonction des confessions, à la vie éternelle.

Avec tout cela, je ne me suis toujours pas décidé. Il faut que je me presse avant qu’on ne le fasse à ma place songeais-je. Aux dernières nouvelles, je fais la course comme tout le monde en me dopant un verre à la main, mais j’aime à penser que les paysages qui nous observent valent mieux que la ligne d’arrivée qui nous nargue en reculant. Dans ces conditions, je vous laisse terminer premiers, bien volontiers !

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Photo : Paul Kemler 2002/Belfort

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Alors…

Bienvenu(e) dans l’une des fenêtres de tir de ma petite histoire…

Elle est tellement commune à la vôtre, que vous vous en inventez une autre, histoire de ne pas avoir la même gueule que moi.

Mais les faits sont là, nous sommes tous frères et sœurs, tous les mêmes, face à la boulimie coupable d’un asticot.

Je ne milite pas, je ne dénonce pas, je ne me plains pas, mais qu’est-ce que je peux vous faire chier !

C’est peut-être cela le fond de ma démarche, ne pas avoir un avis pour un avoir un, mais plutôt assener quelques vérités provisoires qui n’engagent que les lecteurs.

Je n’ai ni les moyens, ni l’emploi du temps pour être pessimiste, alors je pratique la mauvaise foi.

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Sachez qu’…

Au milieu de nul part, nulle besoin d’être quelqu’un pour finir sans personne.

Plus lentement on vit, plus rapidement on meurt.

Les plus propriétaires d’entre nous achètent l’amour à deux et pour plusieurs à coup de bonheur unique et d’avenir sans futur.

Les hommes atterrissent, puis s’éclipsent sans suffisamment de raisons pour justifier le prix de leurs passages, ils attendent l’ennui.

Alors, je préfère la conversation d’un macchabée fraichement arrivé dans un couloir d’hôpital aux versifications de salon que nous impose la vie en troupeau, en groupe, en nombre, avec toi.

Quand on t’aime trop, on t’aime plus.

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En y repensant…

D’aussi loin que je me rappelle, la violence, quelle qu’elle soit, a toujours été un préalable à la diplomatie, donc acte.

J’ai le sourire résigné, de circonstance lorsque la République se démantèle elle-même en cherchant des coupables possédant le profil de ses échecs.

J’ai l’uniforme de votre histoire, sans espoir de devenir un descendant direct de nos ancêtres les Gaulois ou l’arrière petit-fils d’un collabo.

Puisque le principe du jeu est d’avoir des « eux », des « nous », des « vous » et des « Ils » pour remplir les cases et garantir les animosités domestiques.

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Soit,

Je ne cesse de me délecter de la médiocrité de mes contemporains et, secrètement, en fin d’insomnie j’espère de leur part un sursaut qui ne vient jamais.

Normalement, le temps nous construit des prisons trop petites pour espérer en sortir autrement que les pieds devant.

La mienne avait laissé s’échapper la première émeute moderne et une marche d’arabes qui ne faisaient pas gentiment route vers nos anciennes colonies.

Depuis, j’ai appris à ne jamais rien demander, à tout prendre peu importe les moyens, et à finalement laisser la bienséance à ceux aimant faire semblant.

carre_blanc

Nuits après nuits…

Les matchs se succèdent plus vite que ce que mon esprit ne peut supporter, mais j’encaisse sans savoir pourquoi, pour qui et jusqu’à quand.

Les victoires, les défaites comme l’égalité, je les laisse à ceux qui préfèrent le son de leur voix à un reflet des plus banals.

Le monde ne se souvient déjà plus de nous, mais nous en parlons à nos enfants comme pour nous persuader qu’ils survivront à nos mensonges.

Dans le meilleur des cas vous serez un vague souvenir au détour d’un cimetière municipal, bravo !

carre_blanc

J’allais oublier…

En tant que bon nègre de quota, il faudrait que je relativise, que je sois de gauche, que je positive, que je me révolte et que j’imagine une issue acceptable pour tout le monde.

Appelons ça le syndrome Obama où les mass média, trop fans pour être honnêtes, confondent un noir avec un métisse alors pourquoi pas un progrès avec un préjudice.

Entre être un exemple dans mon habitacle naturel ou une bête de foire de plus devant le bureau de la direction impersonnelle, tout est une question d’opportunité de suicide.

Vos conseils, jamais gratuits et rarement altruistes, non merci, gardez-les.

carre_blanc

Ceci étant…

Les comptes à rebours n’engagent que ceux qui les écoutent.

Prudence, des pancartes aux ceintures de dynamite, la révolution et le paradis ne sont plus ce qu’ils étaient.

Les nouveaux minima sociaux subventionnent le meurtre facile, habile pour de basses questions de frontières temporaires et arbitraires.

Depuis, quand on me parle de la terre d’où je suis censé venir ou celle où je crèverai, le même leitmotiv revient, l’aimer ou la quitter !

J’ai choisi !

Je l’ignore !

Mais pour combien de temps ?

À vous de me lire !

carre_blanc

Bienvenue dans mon crâne, à défaut de mon âme…

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carrière

Je n’arrive pas à choisir entre le passe-temps et le temps qui passe
(la carrière 0 – le lègue 1)

Up

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le droit de la fermer

Quand on a le luxe de parler du danger, c’est qu’il n’existe pas vraiment, il tient plus du fond de commerce que du militantisme.

Les dénonciateurs des injustices les plus rentables, voire des plus évidentes et les pourfendeurs de l’ordre établi qui garantit leur tribune participent tous à ce spectacle qui consiste à occuper l’espace et à monopoliser le temps de parole, pas celui de l’écoute. Bienvenue dans un monde sans échos.

Ceux qui ont le malheur de ne pas cautionner la religion de la juste de cause ou ceux qui, pour une quelconque histoire de conscience, prouveraient la vacuité des luttes dans une démocratie obèse, ces gens-là risqueraient d’être mis au banc de l’underground chic.

Blah, blah, blah cela vaut bien des gromèlements dogmatiques, juvéniles ou gériatriques dans la société du bruit où seuls les parasites ont droit à un ventriloque commis d’office.

Il y a de grandes chances que quelques commentaires venant de ces spécimens schizophrènes ayant l’humanisme à gauche et le porte-feuille à droite stipulent lors de leurs cours d’instruction civique que tout mon propos est fallacieux puisque je peux l’écrire.

C’est tout le contraire, ce qu’on voudrait nous faire avaler comme du progrès universel n’est qu’un nivèlement par le bas où la politique du pire a laissé sa place à la société du plus fou sous couvert que la liberté d’expression n’est plus accessible mais accessoire.

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