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Posts Tagged ‘bruit’

Quatre murs capitonnés, quatre planches à louer.

Comme un goût de genèse et une odeur d’apocalypse.

Agoraphobe seul. Claustrophobe le jour.

Boom, boom, boom, boom, il arrive, toujours mal accompagné en frappant à ma porte, toc, toc , toc…

Alors je lève les bras en l’air, les phalanges décrispées, la mâchoire béante, les pupilles dilatées, la nuque prête à céder.

Il est temps de me rendre, et  je ne crois pas en la légitime défense !

Mes poumons se vident de temps à autre, mon cœur arbitre le nombre de battements me séparant de la faim. Il ne parle qu’en assonances, il prêche à la première personne.

Sans que je ne m’en rende compte il me plaque contre le mur en écrasant ma pomme d’Adam et il réintègre l’opération d’une main de maître jusqu’à ce que j’acquiesce machinalement à chacun de ses coups de massue contre ma caisse de résonance.

Mais j’ai dû perdre quelques fréquences, puisque je n’entends que du bruit, du son et, enfin, à force d’impacts, des mots qui me ressemblent.

Par conséquent mes yeux se ferment, le corps à la renverse, l’apesanteur en plein détresse, l’équilibre en fuite, mais je reste debout malgré moi. La haine pour tutelle, le rythme pour ami imaginaire.

Quatre murs à rencontrer de plein fouet, quatre planches pour compléter mon feu de joie. Comme un goût de déjà vu et une odeur d’inachevé.

Libre seul. Masqué le jour.

Boom, boom, boom, boom, il arrive, toujours mal accompagné en frappant à ma porte, toc, toc , toc…

Alors je baisse les bras à terre, les phalanges crispées, la mâchoire serrée, les pupilles noires, la nuque guide le reste de mon corps.

Il est temps d’entendre, et je ne crois pas en la réhabilitation par le silence !

Et ainsi naquit le Beat.

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the limits of control

Je donne plus l’oreille que je ne prends la parole, j’ai l’humanisme économe.

À la croisée des chemins, on se trompe de route afin d’avoir un entretien avec le destin, même si je ne le comprends pas en suivant mon instinct.

Le silence fait partie de mon histoire sans fenêtre sur vous, ni porte de sortie pour vendre une morale donnant un sens à mes actes.

Allez savoir qui je suis derrière mon masque fait de chair et de sang, ce que je sais sur mes commanditaires comme mes victimes et où je vais d’un pas meurtrier tel le temps qui passe.

Ma mélancolie est assassine et mon tourment est une tombe d’où je ne m’extirperai qu’au dernier souffle.

Mais un doute subsiste lorsque l’on fixe machinalement les cibles mouvantes plutôt que cet horizon bancal plus résigné que fidèle.

Et le planisphère ? Il nous écrase de toute son autopsie, de toutes ses rides guerrières.

Je préfère le paysage aux voyages !

Une ville reste une ville, ces odeurs de peur quand les pas claquent sur le sol en se faisant de plus en plus pressants, le bruit des ruelles orphelines de la lumière du jour, son visage raisonnable pour le tourisme plastique, son charme pour les cartes postales, sans oublier son calme invisible et anonyme.

Ce qui me plaît le plus ce sont les fenêtres, on devine ce qu’elles cachent négligemment, on se protège dans leurs angles morts, pour ne pas être de vu, pour rester méconnu.

J’ai cet instinct de conservation presque animal qui me préserve de ce mauvais goût bien humain pour l’héroïsme de manuel scolaire.

Alors mon nom n’est qu’une anecdote dans le monde des illustres qui cherchent des échos à leur nostalgie dans un regard, dans une guitare.

Une clef fatiguée, une porte à la fois étrangère et familière, un lit d’infortune pour une personne, un cendrier vide et un horizon imparfait me renvoyant à mes respirations inégales.

Peu importe l’endroit, c’est la même chose, sans les mêmes gens…

La limite entre habitude de l’usine humaine et paranoïa des oppressés de service ? Ceux qui en parlent en observant ceux qui sont censés le vivre, ils doivent avoir plus de réponses que de questions.

À force de me demander constamment ce que j’aime, je vais finir par savoir ce que vous pensez.

De retour à la case départ en avançant sur ma piste, le décor habite mes songes éveillés, quitte à y laisser leur mémoire.

J’entends des voix, mais je préfère les mots.

Je pourrais apprendre ta langue, mais tes hésitations en disent long !

Va savoir ce je fais du temps qu’il m’est est arbitrairement imparti puisque la petite mort ne m’attend plus ?

Si l’information c’est le contrôle, nous devons être bien suicidaires!

Le problème des messagers en transit qui rêvent d’être des passagers en stand by, c’est qu’ils oublient que les autres peuvent épouser la solitude.

Dans le doute, on confond mystère et zone d’ombre, mieux vaut ne pas comprendre que de ne pas savoir dans le vaste monde.

Me taire, apparemment, c’est ce que j’ai de mieux à dire.

Le temps est aux adieux, nullement aux présentations.

Les choses commencent et se terminent dans un aéroport, là où les hommes viennent de nulle part et vont forcément quelque part pour quelque chose ou quelqu’un !

J’atterris paisiblement, j’arrive tranquillement, je pars sur la pointe des pieds, mais ne peut me résoudre à rester ici. Le mouvement, c’est tout ce qu’il me reste.

Avoir plus de solitude que de questionnement, voilà bien la seule preuve que le silence existe.

Les images défilent à vive allure comme pour mieux satisfaire la boîte à souvenirs.

Je ne prends pas de plaisir particulier dans mon travail. Comme les autres, les plans se suivent mais ne se ressemblent pas, tout est une question d’imagination.

Les hallucinations modernes ne valent pas les pertes de conscience d’antan, quand tout n’était que supposition et illusion.

Je suis parti comme je suis venu, sans un bruit, sans un mot, il ne me reste qu’à choisir entre les limites du contrôle et le contrôle des limites.

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metroles agoraphobes en manque de chaleur humaine ou de chair fraîche


Chers membres du Fan club de l’observatoire des sociétés mourantes.
Si je vous ai réunis en ce jour, c’est que l’heure est grave ou qu’il n’y a plus de gravité.
Entre le repli communautaire universel et les schizophrénies identitaires, à bien y réfléchir, je dirai que c’est le mur qui nous fonce dessus.
Peut être parce que nous sommes sous tutelle du passé, absents du présent et nostalgiques de l’avenir.


Mise en bouche

S’il y a un bien une partie de la population qui mérite la peine capitale en viager ou une grève à durée indéterminée, ce sont bien le gens du métro.

Ne vous méprenez pas.

Quand je dis « Les gens du métro », je ne parle pas des professionnels de la mendicité césarisables ou ces culs-de-jatte et autres estropiés extracommunautaires adeptes de « world musique ».

Quand je dis « Les gens du métro », j’évoque encore moins ces barbouzes amateurs et intégrés estampillés RATP, ex-agent de sécurité dans une superette de périphérie.

Quand je dis « Les gens du métro », je pense à eux, là, assis à côté de vous.

Eux, usagers et actionnaires des transports en commun.
Coincés entre le refus du protectionnisme de l’industrie automobile et la pression morale du Grenelle de l’environnement.

Alors, les agoraphobes en manque de chaleur humaine ou de chair fraîche, les adolescents à la fois hyperactifs et narcoleptiques, les adoratrices de la psychologie menstruelle et du hors forfait, sans oublier les lecteurs révolutionnaires endimanchés prostrés sur leurs sièges : parlons un peu de nos voisins dans le métro.

plan-metro

une explosion démographique



Modus Operandi :

Rappelez-vous.
C’est l’heure de pointe, vous êtes mal réveillé(e) ou pas assez endormi(e).
À chaque station de métro, il y a une explosion démographique.
Les accros du rail oscillent entre la gueule de bois maîtrisée et la chirurgie plastique artisanale.
Entre le bruit des palabres inutiles sur le film de la veille et les odeurs des parfums bon marché, vous cherchez le silence, mais il ne vient pas.
A la fin, par lassitude, vous fixez ou esquivez névrotiquement votre voisin d’en face.
Moralité, la consanguinité urbaine a ses limites.

Commençons par le voisin A : l’agoraphobe cultivé.

Tapis à l’abri derrière son journal gratuit, il s’affaire à des réflexions géostratégiques sur le Moyen-Orient ou un coït imaginaire, qu’il valide lui-même d’un petit rictus suffisant en levant les yeux sur le reste de la rame.

Il serait mal venu de reprocher à l’agoraphobe cultivé sa pathologie, sachant que la peur est instinct animal, et que la meute, la société, la civilisation n’ont fait qu’institutionnaliser la violence.

Plongé dans ses pensés, il réfléchit à son plan de carrière entre l’obtention de son BAFA ou la voie du terrorisme de salon, le spamming.

L’agoraphobe cultivé voudrait faire preuve d’un de ces actes humanitaires désintéressés, comme dire « Bonjour » ou « Voulez-vous vous asseoir à ma place ? », mais la nature anxiogène du transport en commun l’en dissuade.

Il ressaiera demain, comme tous les matins, enfin peut-être…

Passons à la voisine B, celle qui pense que son sac à main est son enfant.

Je veux bien être large d’esprit et progressiste et me dire qu’à l’instar de l’I.V.G., le sac à main est un droit pour les femmes.

Mais, à ce compte là, tout droit implique des responsabilités, voire même des capacités.

La bipolarité à la mode dans les magazines féminins, plus les appels récurrents sur les téléphones portables, sans oublier la lutte permanente pour l’équilibre dans le métro lorsque le sujet est monté sur échasse est égal, trop souvent, à une mauvaise gestion de l’espace.

Alors, merci de déposer les armes, les appendices sociologiques et autres signes extérieurs de richesse dégriffée à terre, merci.

Le sac à main a parfois un complice plus retors, ergonomiquement détestable, idéologiquement dictatorial et moralement inattaquable sous peine d’être catalogué comme criminel potentiel.
Cet ennemi est un cheval de Troie, il s’appelle la poussette.

Méfiez-vous en, prenez la fuite après le test de grossesse ou pratiquez religieusement l’abstinence.

Terminons par le voisin C, l’ersatz de racaille, musicologue, qui plus est.

La démocratisation de la culture a ses limites.
Si la finalité est de subir les obsessions de dépucelage véhiculé par le R’nb et les vérités politiquement ambidextres du rap, merci, mais non merci.

Que la jeunesse veuille s’abrutir, c’est tout à son honneur, mais qu’elle le fasse en privé.

Pour être honnête, je ne peux pas imputer l’entière responsabilité des nuisances sonores à ces quart-mondistes équipés de la dernière technologie 3 G au moment des soldes et criant à la misère sociale dès la première manifestation venue.

Les fous pragmatiques du marketing qui ont incorporé des haut-parleurs sur les téléphones portables ont redéfini notre écosystème du métro.

Le besoin d’affirmation de ses goûts proposés sans l’avis d’autrui relève de l’ennui existentiel chez l’occidental, intégré ou pas.

Pourquoi ne pas choisir un ou deux de ces jeunes, en guise d’exemple, et les pendre haut et court à la sortie du métro sur l’une de ces potences haussmanniennes ?

sortie_metro1un parc zoologique



La loi du point final :

Entre omerta tacite et crieurs publics :
Le métro offre un parc zoologique assez fascinant où la liberté compulsive de certains tutoie la rigidité cadavérique d’autres.

Alors, je m’interroge.

Je ne sais pas, je ne sais plus si je préfère la démocratie à la taxidermie.

Chers membres du Fan club de l’observatoire des sociétés mourantes n’oubliez pas de payer votre cotisation en partant, en liquide, en nature ou en enfant.

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