J’avoue être resté sans voix, voire passablement dépité pourtant je le savais depuis presque un an déjà, à la fin de ma glorieuse et prometteuse 25ème année, je n’existerai plus, pour plus grand chose et pour plus grand monde.
La machine humaine est une affaire rondement menée, presque sans failles. Au départ, chacun doit gagner la parole pour passer son temps à écouter l’impératif sous toutes ses formes, ensuite quand on peut raisonnablement donner des ordres plus personne ne nous écoute et finalement on perd la parole et l’on recommence à nous parler à l’impératif, mais cette fois comme si on n’était pas là.
Hum, un couloir pour tous avec une chance de porte de sortie pour chacun, voilà un challenge flatteur! Quelle belle perspective en prévision du tunnel et de la lumière. Moralité, j’aurais dû apprendre l’économie et la théologie afin de franchiser la vente d’espoir.
Du quart de siècle fraîchement dépucelé qui était le mien à l’Alzheimer prophétisé que je n’atteindrai peut-être pas, je m’occuperai comme je le pourrai en faisant des dons en nature – 2,8 fois – à la natalité ainsi qu’à ma fiche d’imposition afin de perpétuer le cirque ou la vie, c’est selon.
Dans le meilleur des cas, j’invoquerais la réussite pour acheter mon droit d’exister aux yeux de tous. Dans le cas contraire, je m’excuserais en rampant – en un silence masochiste – de ne pas participer au grand jeu de la norme, et entre les deux je prendrais volontiers en otage une personne minimum dans mon lit et on attendrait en se méprisant, plus ou moins patiemment.
Jusque là, rien de spécial, je feignais l’évidence, ceci étant en refaisant ma carte 12-25 le dernier jour de mon importance parmi les jeunes. Je me sentis partir un peu comme si je devenais un souvenir ou une nouvelle statistique. Mais à minuit le couperet est tombé tel une exécution publique, bienvenu dans le monde des poches vides, du plein tarif, du cash et comptant !
En supposant que je tienne plus ou moins le coup jusqu’à la carte Vermeil, qui accompagnera mon démantèlement annoncé et la possibilité de langer mon incontinence, qui me dit que ma concession pour la postérité ne deviendra pas une fausse commune pour les livres d’Histoire? Ce qui est sûr c’est que je ne suis plus assez jeune et pas assez vieux pour quoi que ce soit, mais plus que jamais rentable et une chaire à canon sophistiquée avec le droit de la fermer !
La retraite c’est un fantasme taillé sur mesure pour le système de santé, voire pour l’un de ces crédits que l’on peut léguer en héritage. Et la jeunesse dans tout ça, c’est la seule indemnisation que j’obtiendrai, mais personne ne m’a tenu au courant, j’en aurai sans doute mieux profité au lieu de singer la bienséance de ceux disant merci avant de mourir.
Les forces vives de la nation, l’avenir du pays, cela relève autant de la publicité mensongère pour les caprices du PIB que du coup de pression patriotique. Alors, prendre les armes ou la tangente : je n’appelle pas cela un choix.
Franchement, en dépit du bon sens, sans jouer sur la carte « repentance, misérabilisme et esclavage » comment allais-je faire pour obtenir ce respect dont jouissent les handicapés, les chiots ainsi que les femmes enceintes ?
Etant donné mes perspectives de croissance et le prix d’une thérapie, je regarde ce que font mes congénères pour prendre la place qui est censée être la leur dans le monde des illustres. Devrais-je m’inventer l’une de ces carrières artistiques où l’on préfère le miroir à soi-même ou voyager à travers les Hommes en confondant quête spirituelle et fuite en avant ?
Je pourrais tout aussi bien tenter de me reproduire modérément au vu de la population mondiale. C’est un compromis d’hygiène de vie assez séduisant, beaucoup de plaisir, parfois même avec sa partenaire, un peu de garderie, c’est peu de chose pour obtenir la symbiose entre un ami et un animal de compagnie, un enfant et pas mal de responsabilités morales, pénales, économiques, hypothétiquement affectives, une modeste manière d’occuper ses loisirs, en somme.
J’ai trouvé ! Oui mais c’est bien sûr, je pourrais avoir un but, un combat, une croyance dans la vie, avoir un avis comme le con d’à côté, mais en ayant raison. Sachant que j’ai les mains moites et que les marches militaires m’incommodent au plus haut point, je pourrais distribuer des tracts ou défiler mollement en faisant comme les autres une fois la farce du 1er Mai venue.
En même le temps le nihilisme est la religion la plus à la mode. Ne rien faire, ne rien penser tout en adhérant à un mouvement qui n’en est pas un, cela me semble être une mascarade à la hauteur de celle qui nous est présentée comme un moyen d’accéder au bonheur et, fonction des confessions, à la vie éternelle.
Avec tout cela, je ne me suis toujours pas décidé. Il faut que je me presse avant qu’on ne le fasse à ma place songeais-je. Aux dernières nouvelles, je fais la course comme tout le monde en me dopant un verre à la main, mais j’aime à penser que les paysages qui nous observent valent mieux que la ligne d’arrivée qui nous nargue en reculant. Dans ces conditions, je vous laisse terminer premiers, bien volontiers !
Entre 25 et 65 y’a la crise de la quarantaine, ou la crise pendant quarante ans, cest selon.
(tain, je pourrais trop écrire ce blog en fait)
Entendu, je suis pour la sous-traitance, cela nous fera deux articles minimum par semaine et merci de mettre mon nom à la fin de chaque article, avec une faute d’orthographe pour être le plus authentique possible.
Ps : la crise de la quarantaine, c’est un luxe, pas une obligation, M. le futur pourvoyeur d’ISF.
Heh ! Bien balancé tout ça.
Déjà la raisonnement à base de chiffres : 25, 65 ans.
Ou alors faire comme Debord tel que présenté dans la biographie de Bourseiller.
Au dessus de vingt et un ans rien de bon.
Faire sa jeunesse ou mourir comme n’importe quel rimbaud.
Les romantiques ont de beaux jours devant eux.
Eux qui quel que soit leur age, étaient de toutes façons arrivés trop tard.
Ou piocher du côté de Leopardi si Byron ne séduit pas.
Qu’est ce que ce spleen, quand comme vous on a tant dérivé, tutoyé les clochards et approché le véritable sens de la vie ( celui des Monty Python ).
Seriez vous sensible à une certaine concurrence, terme infect qui n’a pas lieu d’être mais d’avoir?
Pour faire comme le premier commentateur je vous soumets au dela de la quarantaine une autre étape : la cinquantaine ( tiens deux fois vingt-cinq, pour le coup nous sommes vraiment dans la quantité. ).
Et ne faites pas de gosses, les écolos ne veulent pas, c’est un outrage à Gaïa.
Ou faire des gosses pour spéculer sur la future crise alimentaire !
ou se prendre un sex-toy pour spéculer sur l’actuelle crise hormonale !
L’impossible est impassible, on a beau s’y confronter rien ne se passe; l’espoir fait vivre, une illumination peut-être un soir loin de la vie rugueuse ? j’espère (…) au moins que le Paradis n’est pas un mythe.
Le paradis, c’est soit une arnaque à l’assurance ou un monde capitonné à la mesure de notre foi.
En effet, le paradis c’est la promesse d’être unique, puisque, ici, on ne vit jamais plus loin que la Loi;
Il y a pourtant à savoir, puisque « la Reine, la Sorcière qui allume sa braise dans le pot de terre, ne voudra jamais nous raconter ce qu’elle sait, et que nous ignorons ». La garce.
ou l’égérie ?
« devrai-je m’inventer l’une de ces carrières artistiques où l’on préfère le miroir à soi même… »
J’adore la formule, j’aurais aimé, artiste narcissique, l’avoir trouvée avant ;-))
Se raser ou se maquiller, c’est un début de carrière…
[…] This post was mentioned on Twitter by souklaye, numero_six and walkmindz, walkmindz. walkmindz said: J’aurai du apprendre l’économie et la théologie afin de franchiser la vente d’espoir http://htxt.it/R76O […]
foutraquement votre
On serait au pays des bisounours, je te ferais un gros câlin souklaye. ❤
[…] j’essaie encore et encore, en espérant avoir tord à jamais. L’époque aime les chiffres, les statistiques, les pourcentages, le timing en somme, des résultats coûte que coûte, peu importe s’ils […]
Le temps, bah la belle affaire ce n’est qu’un concept, il n’existe pas. Il n’y a pas de temps, simplement on change, on se modifie selon un éternel flux et reflux. Le temps, celui des physicien n’est qu’une hypothèse, une variable qui est censée s’écouler de manière continue ( ou presque ) quel que soit l’endroit ou on se trouve , il est censé être le même pour tout le monde. Mais ce n’est qu’un concept physique, l’hypothèse sur laquelle se bâti nos modèle mathématique qui prédisent le monde. Une expérience qui me vient du font de l’enfance, imaginez le vide, le vide total, l’absence de matière, l’absence de toute chose pas la moindre molécule, pas le moindre gaz, ce qu’aurait put être le monde avant le big bang, sans le moindre observateur, sans la moindre once de matière. Donc rien pour évoluer , rien pour croitre , et décroitre , rien pour osciller, rien pour changer. Peut dire que dans cette endroit le temps s’écoule ? je pose la question, je ne crois pas. Le temps n’est que le passage d’un état a un autre et notre esprit gardant la trace de ces deux états fait l’amère constat : elle a pris un cheveux blanc, mais je l’aime encore, combien de temps avant de la perdre. Il n’est de temps que parcequ’il y a une mémoire, qui nous permet de distingue l’avant du pendant , et l’avant se loge dans notre esprit ou notre ingéniuété naturelle qui a appris a faire de belle emprunte de la réalité éxibe ces vestige de ce que nous étions, de ce que nous avons été. Le temps a investi le langage, son concept nous retiens prisonnier, nous files des angoisse des regrets ou une douce mélancolie. Il a investi notre conjugaison, il est dans la structure de notre langue, dans nos montre. Mais une montre n’est qu’un objet aux multiples état successifs. un gadget technologique qui voit son état interne changer imperceptiblement, un compteur d’évolution synchronisble avec d’autre et qui exploite cette délicieuse propriété physique qui nous dis que les phénomène physiques sont reproductibles dans le même rapport a une variable qui s’écoule uniformément et partout de la même façon. on lui donne le nom de temps. supprimer le monde elle partira avec. je n’aime pas le temps, je préfère le changement. tout s’écoule …