On m’avait prévenu à l’époque de mon amour pour le vandalisme mural, “Etre un adulte, c’est avoir des responsabilités, des obligations et une once d’hypocrisie”.
Le rendez-vous est pris à peu près quinze ans de nomadisme et quelques comas éthyliques plus tard.
L’âge adulte s’est pointé sans crier gare armé d’un faire part de mariage aux relents d’épitaphes.
À ce moment précis, une fois l’erreur du débutant passée, celle d’ouvrir l’enveloppe et d’imaginer les réjouissances spontanément programmées, il me restait deux choix et deux retours de flamme.
Esquiver…
Soit par l’une de ces gastro-entérites aussi inopinées que crédibles, au risque de subir une soirée rétrospective du mariage et son cortège de photographes amateurs ayant tous fait l’acquisition d’un Reflex et d’une version crackée de Photoshop à noël dernier.
Ou
Soit en expliquant à ma moitié que, par conviction, je ne me sens pas d’être l’un de ces voyeurs qui en silence tout au long de la cérémonie, du repas assistera l’œil lubrique à ce qui ressemble à des préliminaires en public qui se solderont par un divorce dans 1 cas sur 3, hors violence conjugale et sinistrose en binôme, bien sûr.
Se saborder…
Soit pris d’un élan d’humanisme de 24 décembre ou d’un goût certain pour la proctologie, déciderais-je de partager un peu de mon temps perdu en micro-blogging avec des étrangers, sans espoir d’éviter les débats endiablés sur la météo, l’équipe de France de football et la politique, heu, non Secret Story.
Ou
Soit avec l’accord officiel avec mon foie, enfin ce qu’il en reste et les commodités les plus proches, je sifflerais tout ce qui peut être fermenté, frelaté et qui, au cas échéant, me sauvera d’une de ces lucidités pratiques qui n’a pas sa place au pays du bonheur d’un jour et à crédit. L’honnêteté n’est pas de mise en pareille circonstance.
Puisque les dés étaient lancés et pipés, il me fallait résoudre le détail du transport, une fois la pression sociale de l’écologisme à tout prix renvoyée dans les cordes par mes finances, mon choix se porterait sur les services délivrés ou plutôt leur absence.
Je veux juste voyager, je ne veux ni jeux ni nourriture pour étouffe païen et encore moins l’une de ces puéricultrices que l’on pourrait confondre avec des péripatéticiennes, venant me vérifier avec un sourire toutes les 10 minutes comme un horodateur en manque de pièces.
Mais d’un autre côté, faire 6 heures de train avec une angoisse certaine à l’idée de partager un compartiment entier avec un régiment d’énergumènes fiers et tout émoustillés à la première vision de billet estampillé IDTGV, je me résolu à jouer à la roulette russe, voire au crash test, en optant pour l’avion.
Je vous épargne la scène du guichetier, mi glavio, mi statue, lent, très lent sûrement par l’une de ces consanguinités rurales, celui-ci vous ferait presque regretter ces discussions dans un français approximatif, sans résolution avec une hotline perdue quelque part au Maroc.
Ce que j’aime avec les aéroports, c’est qu’ils ressemblent à un siphon pour les gens trop pressés et un zoo sophistiqué à la fois.
Roissy Charles De gaulle, c’est un peu la vitrine de Paris, donc c’est agréable à l’œil, on pense à ses impôts, mais ça brille pour pas grand chose.
Un fois expulsé d’un RER monotone, précédemment délesté de ces travailleurs aigris et ces banlieusards résignés, direction mon point d’enregistrement en évitant les politesses maladroites des agents d’accueil.
En observant à vive allure mes semblables et le décor sur le tapis roulant, je me dis que nous avons une apointance maladive pour les boîtes, l’enfermement, peut-être afin d’exacerber notre besoin d’évasion, d’ailleurs, enfin donner un peu sens à tout ça…
Trop tard… Fallait pas y aller!
Si tu savais à quel point !
noon, fallait pas y aller
un bon menteur aurai réussi…
quelque chose dans le style de Benabar.
Ciel ! Mon mari ! :d
les boîtes ça rassure … ou sinon comment notre petit et minuscule cerveau pourrait survivre au concept de l’Infini ! inconcevable!
Pourtant pour vivre en paix c’est pourtant ça qu’il faut envisager: détruire les murs de nos peurs *_*
La boîte disparaissent, certes, mais on se construit des bulles…