La révolution ne sera pas télévisée, certes, mais elle ne sera pas internet non plus.
Parfois, j’aimerais être un de ces rebelles de clavier transformant n’importe quel idéal en denrée périssable, ces mêmes mascottes épaulées par leur horde de courtisans croyants mais non pratiquants.
Je pourrais jouer au justicier cimenté aux sentiers battus et enfiler un de ces costumes de leader bon marché toujours trop grand, malheureusement je préfère les échecs personnels aux promesses universelles, question d’éducation.
Dieu soit loué ou acheté à crédit, les fidèles les plus fondamentalistes créent des complots de toute pièce pour alimenter en fantasmes la mythologie de la censure au pays de la transgression gratuite.
Ces faiseurs d’opinions et donneurs de leçon – n’y a-t-il pas là un conflit d’intérêt ? – balbutient plus qu’ils ne commanditent, fort heureusement leur auditoire d’agent neutre rêvant de devenir des agents dormants n’a rien d’autre à faire que de s’adonner à une petite séance d’exhibitionnisme sur n’importe quel réseau communautaire.
Dans l’ère de Narcisse, il est plus que facile de se construire des ennemis sur mesure tout en se soustrayant à la liste des accusés providentiels.
La résistance passive est perdue par l’offre du temps à perdre et les préceptes du petit militant de base illustré, les maquisards sont écartelés entre les menaces de morts imaginaires et les assassinats verbaux contre le pouvoir forcément en place et leurs vassaux fatalement de circonstance.
Comment appelle-t-on une ou des personnes qui prennent le pouvoir, politique, médiatique ou autre, sans consultation et au nom du plus grand nombre tout en l’intimidant, poliment, mais fermement si cela s’avère nécessaire ?
Lorsque l’on commence à parler, à penser à la place des gens, c’est souvent qu’ils sont assez loin des ambitions de ceux qui les invoquent.
La croisade a toujours été un marché porteur, l’effritement de l’audience globale du « message » permet la viabilité d’un nouveau modèle économique à l’échelle de un.
S’acharner sur un Homme à terre, seul ou en groupe, cela est devenu une marque de conviction, voire de courage, au regard des crimes prétendus et imputés à la future victime, selon l’empathie au menu du jour de la majorité.
Alors si penser comme le plus faible permet une justice compensatrice, la loi du plus fort est un préalable raisonnable à l’espérance la plus infime.
En opposant une utopie dorénavant terre à terre à des remèdes miracles mais non échangeables, le bureau des affaires sociales et internationales s’offre un avenir proportionnel au besoin de coupables.
Les nouveaux héros de la raison pour tous ne font pas dans la compréhension, car en cas de victoire aux jeux du cirque, que valent les explications ? Demandez aux lions !
Si ce peuple opprimé et bafoué a le droit de se divertir aux frais de l’Etat, pourquoi les défenseurs des causes en tout genre protestent contre la subvention d’un concert de l’idole des jeunes, de la majorité ?
L’opéra et les théâtres sont le pan de l’économie culturelle le plus pris en charge par les pouvoirs publics peut-être en vertu de l’Histoire, du patrimoine ou de l’exception culturelle mais certainement pas au nom du nombre.
Outre les écrans de fumée de projets socioculturels, la plupart des Français ne vont pas s’abreuver aux deux mamelles de l’orgueil officiel, non pas par mépris de la programmation ou par allégeance aux contre culture, mais tout simplement faute d’argent et surtout de temps.
Immoralité : Bon sens et bonne conscience, ne font parfois pas bon méninge…
très bon article qui cependant perpétue la masturbation…
Encore un obus, qui m’oblige à me regarder ! Mais je continue. On est juste humains, trop humains. Et sinon oui, le net c’est vraiment la guignolerie de la contre-culture soit-disant dérangeante quand elle fabrique des énervés du clavier, pales, inconséquents.
Pour ma part je suis politisé, tout en ayant aucun espoir dans l’état actuel des choses.
Mais sache qu’il y en a des vrais lutteurs, dans les syndicats, et certains vrais meneurs comme Charles Hoareau à Marseille. Mais eux, le tarif c’est : le gign pour les déloger. Des répressions judiciaires etc… pistage réel etc… Pas le bleuf des cyber-militants ronflants.
Ciao.
Touchée dans mes tripes, dans le froid qui coule parfois dans le bleu de mes veines mais pas coulée !!!!
Rêveuse, utopiste et militante pratiquante je me fais souvent la voix de communiqués associatifs que je transfère sur mon FB… J’ai tout quitté pour m’adonner à mes passions sociales et humaines par ce que je ne veux pas dormir en m’asseyant sur l’Autre. Si demain la société ou bien l’Homme ne se lève pas… pourrons nous encore rêver? JE n’est pas sans l’AUTRE… Moi en tout cas, je serais rien sans ces Autres… et parfois j’ai bien envie de tout balancer, car tes vérités édictées sans simplicité sont tellement évidentes !
Oui, surement que je m’adonne a un exhibitionniste de « mes » causes sociales, environnementales… parfois avec même un vrai manque de conviction… Suis-je donneuse de leçon? Apres tout, peut m importe… Il y a parmi nous, des « gens » discrets qui vivent leurs idéaux, d’autres qui luttent de façon visible… après le pouvoir apporte ses dérives. Vaut-il mieux réfléchir et exposer ses idéaux que s’enfermer dans une recherche d’un profit individualiste ? Je ne me suis justifie pas là, je propose simplement. Quoique?….
La blessure béante, que tu exposes à travers ce texte, me semble aujourd’hui trop sinistre… Au moins, ton article me questionne.
Solidairement
Hello , j’rebondis sur le commentaire de Mlle B. pour atterrir je ne sais encore où …
Pour certains, « lutter » c’est passer son temps à s’auto-convaincre (ou se persuader) que « JE » vaut mieux que l’AUTRE pour des raisons totalement subjectives et … »privées » lol
Il n’est pas interdit de donner des leçons.
Mais celles-ci passeraient mieux auprès de gens recéptivement prêt à les écouter.
Sinon, celà sera considéré comme une leçon de « morale » , or, ce sera vite refoulé avant même de pouvoir en être discuter …
Excusez du peu, ce n’est qu’un simple réflexe de défense et de protection de nos petits « égos » … un peu comme le système des AirBags.
Attention à ne pas choquer les égos. L’égo est l’ennemi intime de chacun.
Plus on lui accorde de l’importance (en le laissant s’exprimer), plus il dessert sa fonction originelle et de Raison.
Ajoutez à cela un zeste d’émotivité maladive, et là, c’est le drame.
Les mots se font dépassés et effacés par l’émotion , par l’affect de chacun.
Comment alors faire cohabiter et fonctionner simultanément Intellect, Affect et Ego ?
Peutetre en essayant de « comprendre » , plus que de se contenter de « recevoir » ou d’ « écouter » sans comprendre. … question de jaugeage et de détachement.
Merci aux chaines d’information « en continu » …
ps: »l’information en continu » … à y réfléchir c’est quand même un concept d’enculé quand tu y repenses …
@ToNy-James
Finalement on tombe dans le bouddhisme… dans la pratique du détachement, où l’égo trompe le moi et où tout n’est qu’impermanence…
J’ai du fuir ma pagode un peu trop tôt pour revenir parmi nous 😉 et je me prends au jeu de la morale? peut-être bien qu’oui, peut-être bien qu’non…
Trop d’émotivités tue le discours? oui surement,
B
Non, l’émotivité ne tue pas forcement le discours quand on sait rester maitre de ses émotions.
Pour ainsi dire, il faut avoir confiance en son discours en lui meme , plus que d’attendre que l’émotivité en justifie sa « confiance ».
La rhétorique est un bel outil qui parle aux esprits les plus « émotifs » ;). Mais bon. J’ai l’impression de m’éloigner.
Le détachement dont j’parlais ne doit pas être à la fois passif et spectateur, ce serait presque paradoxal …
Ce doit être un détachement objectif et de réflexion afin de mieux comprendre et savoir mieux entendre les « discours » … avant d’en émettre.
Mais bon, de toutes manières, nulle n’est totalement responsable de ses « étiquettes » , la vie continue.
Qu’est ce que la « morale » aujourd’hui … ? Un business ? 😦
@ Tony
Sur la morale….
Aujourd’hui, dans le mortel ennui du quotidien, s’il ne nous reste pas des causes associées à une certaine morale et bien je crois que je nous risquons de passer à l’acte avec une extrême violence, l’engagement canalise la bestialité ressentie face à cette consumée-société … Je préfère éviter de virer façon « les Chiennes savantes » de Despentes…
Vais je choisir d être en périphérie des valeurs de l’occident ou de rester dedans tout en disant non? On s’en fou…. Allez, demain sera beau car j irais manifester contre ce ministère de l immigration, car je donnerais un café à mon sdf, car je lirais mes sites préférés et que peut être j’aurais trouvé les deux colocataires qui me manquent…
Apres tout, on peut jouir de cette vie!!!
Bonne année
Certes.
Jouissez donc pour un temps ! Bientôt vous saurez !
Je trouve ton analyse très fine et lucide.