Étant peu familier des salles de classe, je ne sais pas ce qui distingue le conseil impératif de l’enseignement pavlovien.
Puisque le diplôme fait l’Homme, j’avoue apprécier à sa juste valeur le fait de ne pas être membre du club de ceux qui marchent debout.
Chaque année à la même époque, les plus scolaires de mes semblables se rappellent à mon cellulaire le temps de quelques banalités.
Puis entre deux anglicismes, ils m’informent en toute philanthropie non paternaliste, de leur besoin de me voir reprendre des études.
Stop, pouce, pause…suivez les indications et vous vivrez suffisamment pour ne pas avoir de retraite… Stop, pouce, pause.
J’aimerais les contenter mais en constatant leur bilan moral et leur potentiel comptable – de la caissière munie d’une licence en anthropologie au chef projet du n’importe quoi biodégradable – cela fait cher le prêt étudiant.
Je déserte bien volontiers direction l’anonymat en les laissant à leurs l’homéopathiques ulcères promotionnels, leurs calvities flirtant avec l’adultère, ainsi que leurs insignifiantes incivilités aussi glorieuses que bureaucratiques.
La cohabitation de proximité au nom du passé ne résiste pas au protectionnisme de classe en devenir…
Si j’ai le malheur extrémiste de leur opposer l’expérience du terrain à la théocratie estudiantine, les voilà partis en croisade labiale au nom de Jules Ferry et de leurs complémentaires santé.
Malgré un silence en guise d’accord à l’amiable et de paix sociale, les soldats de l’intelligence institutionnelle et homologuée prennent en otage quelques illustres issus de leurs souvenirs de bibliothèques universitaires.
Après les avoir invoqués afin de justifier puis d’imposer leurs modèles normatifs au goût de transgression de salon, il est temps d’évoquer le baccalauréat et ses produits dérivés comme valeur d’avenir.
Avec le recul, je remercie ma conseillère d’orientation vers le vide de son incompétence professionnelle relevant plus de l’astrologie que de la pédagogie.
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises solutions, juste une politique du résultat pour se donner bonne conscience ou cultiver des aigreurs en regardant les autres.
Quand la fin des cours sonnait, j’observais les faiseurs de certitudes morales, les vendeurs de vérités universelles et ceux qui aiment avoir un camp pour fantasmer des ennemis sur mesure.
La plupart de gens se prouvent qu’ils existent en construisant des frontières, alors pourquoi pas un diplôme ?
Belle plume, aérienne… je me surprendrais à penser que vous êtes diplômé de quelque chose si ce n’est de quelque part ?
Songeur, j’ai franchement apprécié votre article.
Merci bien.
Andréa
Personnellement j’ai fait des études pour avoir un diplôme pour avoir des opportunités professionnelles intéressantes. parce que la connaissance est ailleurs. La preuve en est que mon diplôme en France je le savais ne vaudrait rien en Alabama, et réciproquement si j’avais un diplôme de là-bas. Et je me suis toujours destinée à l’exil en priorité. Mais le pire est maintenant de constater que même en France mon diplôme français ne vaut rien. et que les opportunités professionnelles ne tombent pas sous mes pas. malgré mon bac+5. La connaissance ne paie pas, surtout à en voir monsieur le fils sarkozy…autant acheter ses conseillers. autant dire au final qu’il n’y a que l’argent qui paie…
Le bac et les diplômes peuvent aussi être vu comme un moyen comme un autre, d’accéder à une instruction et à un savoir, auquel Cindy ou Sam n’auraient pas eu accès sinon, car ils ne viennent pas d’une famille pouvant leur donner ces connaissances là.
Expérience perso, ce n’est pas à la conquête d’un papier-pour-faire-comme-tout-le-monde que je suis partie, mais pour me donner une chance d’en savoir plus que mes paternels et de m’élever un peu socialement. Ca a un certain avantage dans la vie de savoir dire « nonobstant mon retard, je vous rendrai le dossier à temps » à son patron, et « putain de sa mère j’ai niqué mes pompes » à ses amis.
Si, je vous assure.
Je dis la première partie de votre dernière phrase et je pense la seconde…